Orcinus orca, l'orque-épaulard

Présentation

L'orque-épaulard Orcinus orca est un animal mythique, un mammifère marin de la même famille que le dauphin. Le genre Orcinus est probablement dérivé de Orcus, un ancien dieu mythologique romain de l'Enfer, une référence à la réputation féroce de cet animal. Orca signifie littéralement "la forme d'un baril ou tonneau" en latin, probablement en raison de la forme du corps de l'orque-tueuse.

Orcinus orca = Orque-épaulard

Description

Les orques Orcinus orca sont des mammifères marins proches des dauphins, dont le protonyme est d'ailleurs Delphinus orca. C'est l'espèce la plus grande de la famille des dauphins, les delphinidés, qui compte 34 espèces, y compris ce que nous considérons habituellement les dauphins, les orques-pygmées, Feresa attenuata, et la fausse-orque, Pseudorca crassidens.

Les orques mâles atteignent une longueur maximale de plus de 9 mètres et peuvent peser jusqu'à 7257 kg (record). En raison de leur réputation féroce, les orques sont parfois appelées les assassins de baleines ou tueurs de baleines par les marins qui ont été témoins de leurs attaques sur les grands cétacés. Une orque est également appelée "loup de la mer", non parce qu'elle soit un danger pour les humains, mais parce qu'elle tue parfois d'autres baleines, les chassant en meute comme les loups.

En effet, les épaulards sont vus le plus souvent en train de nager dans des groupes entre 3 à 25 individus, incluant habituellement au moins un mâle de grande taille.

Orque-épaulard Orcinus orca :

Dans l'eau, Orcinus orca est un grand mammifère marin puissant mais qui nage habituellement assez tranquillement.

Les orques-épaulards évoluent dans toute mer et océan, on les trouve parfois en mer Méditerranée par exemple. Les orques vivent dans l'ensemble de l'océan Mondial, mais sont plus nombreux dans l'Arctique, l'Antarctique et les zones riches en éléments nutritifs grâce à des remontées d'eau froide.

Outre les domaines d'eau froide, les orques ont également été observées dans les zones d'eau chaude tels que Hawaï, l'Australie, les îles Galápagos, les Bahamas, et dans le golfe du Mexique. Ces observations sont rares, mais cela démontre la capacité de l'orque de s'aventurer dans les eaux tropicales. Encore plus surprenant, les orques ont été vues dans les rivières d'eau douce dans le monde entier comme le Rhin, la Tamise et l'Elbe. Une orque a même parcouru une distance de 177 km jusqu'à la rivière Columbia, vraisemblablement à la recherche de poissons.

L'histoire fossile des épaulards remonte à l'époque du Pliocène, il y a environ 5 millions d'années. L'histoire des fossiles n'est pas riche, mais quelques trouvailles lient O. orca à ses premiers ancêtres. Des dents, des crânes partiels, les os de la mâchoire et des os périotiques (qui se trouve dans l'oreille d'un mammifère) ont été retrouvés et identifiés dans de nombreux pays du monde, y compris le Japon, la Hongrie, l'Italie et l'Afrique du Sud.

Écologie

Une maladie qui affecte les orques et est souvent étudiée est la toxoplasmose par Toxoplasma gondii. Bien que ce parasite a souvent une action bénigne, il peut parfois avoir des effets graves et mortels. Les espèces parasites ou commensales sont : le poux-épaulard Cyamus orcini, le trématode Fasciola skirabini, le cestode Trigonocotyle fasciola, le nématode Anasakis simplex.

Les orques O. orca peuvent évoluer dans n'importe quel habitat marin ou estuarien, mais sont plus fréquentes dans les zones de forte productivité marine, en particulier à des latitudes plus élevées et près de la côte.

Les orques-épaulards vivent dans des habitats aquatiques marins. On les trouve dans tous les océans du monde. Préférant normalement les profondeurs de 20 à 60 m, les épaulards visitent également les eaux peu profondes le long des côtes ou plongent jusqu'à 300 m à la recherche de nourriture. Les épaulards occupent généralement le même domaine vital toute l'année.

Comportement

Les épaulards sont très sociaux et la structure sociale est complexe. Ils se déplacent en groupes pouvant contenir de plusieurs à 50 individus. Les individus en groupes sont généralement constitués de plusieurs générations d'individus apparentés et sont constitués d'environ 20 % de mâles matures, 20 % de jeunes et 60 % de femelles et de mâles immatures. Les épaulards ont une dispersion limitée à partir du groupe maternel et les jeunes animaux font toujours partie du groupe de leur mère.

Les individus en groupes nagent à moins de 100 mètres les uns des autres et coordonnent leurs activités. Ils peuvent partager leurs proies et quitter rarement le groupe pendant plus de quelques heures. Les épaulards enseignent aux membres du groupe par le biais de l'apprentissage. Les compétences de chasse et parentales font partie des compétences enseignées aux jeunes.

Cette femelle Orcinus orca accompagne et protège son jeune :

La femelle protège sa petite orque durant une longue période, y compris de l'appétit de grands mâles.

Le taux de mortalité des épaulards varie avec l'âge de l'animal. La mortalité néonatale est très élevée, la mortalité néonatale en captivité est entre 37 % et 50 %. La raison de ces taux élevés de mortalité est inconnue, mais la prédation n'est pas considérée comme une menace principale pendant cette période. Au bout de six mois, les taux de mortalité diminuent régulièrement à mesure que les orques apprennent à protéger et se nourrir elles-mêmes. Les taux de mortalité sont censés être les plus bas autour de 12 à 13 ans chez les males et 20 ans chez les femelles.

La durée de vie moyenne pour une femelle à l'état sauvage est d'environ 63 ans, avec un maximum de 80 à 90 ans. L'espérance de vie des mâles est un peu plus courte, avec la durée moyenne étant d'environ 36 ans avec un maximum de 50 à 60 ans.

Plusieurs timbres ont été frappés à l'effigie de l'orque-épaulard :

Ce timbre, de l'archipel Kiribati dans l'océan Pacifique en Océanie, est à l'effigie de l'orque-épaulard Orcinus orca.

Il existe 3 catégories de vocalisations utilisées par les épaulards : les sifflements, les appels discrets et les clics. Les vocalisations sont utilisées à la fois pour la communication et la navigation. Ils utilisent des appels et des sifflets discrets lorsqu'ils communiquent au sein et entre les pods. Chaque groupe a son propre dialecte discret qui semble légèrement différent de celui des autres groupes. Il a été démontré que ce dialecte reste le même dans un groupe jusqu'à six générations. Les clics semblent être utilisés uniquement pour l'écholocation. Les épaulards ont une bonne vision, mais dans les eaux sombres, leur vision ne les aide pas à attraper des proies ou à naviguer. Comme les autres dauphins à dents (Odontocètes), les épaulards utilisent un sonar pour percevoir leur environnement aquatique.

Les oreilles de l'orque sont de très petites ouvertures derrière les yeux, dépourvues de rabat extérieur. L'épaulard entend les sifflements et les clics à travers une bulle auditive (complexe osseux) située dans sa mâchoire inférieure. Les ondes sonores pénètrent par la mâchoire puis pénètrent dans le complexe de l'oreille. Dans cette bulle auditive se trouvent des os qui ressemblent à ceux de l'oreille humaine. Ces ondes traversent ces os, puis pénètrent dans le cerveau via un nerf auditif.

Alimentation

Actifs et opportunistes, une orque est LE prédateur des mers et océans, c'est un super-prédateur. Poissons, calmars, phoques, lions de mer, morses, oiseaux, tortues de mer, loutres, pingouins, cétacés tant Mysticètes qu'odontocètes, les ours polaires, des reptiles, et même un orignal -lors d'intrusion dans les cours d'eaux douces- ont tous été trouvés dans les contenus stomacaux des orques.

Et, comme leur nom commun l'indique, les restes d'autres orques ont également été trouvés dans les estomacs de ces "tueuses de baleines". Ces animaux sont cannibales.

L'alimentation des orques varient d'une région à l'autre. Dans l'Antarctique, les orques mangent environ 67 % des poissons, des mammifères marins de 27 % et 6 % calmars. Dans la mer de Béring près de l'Alaska, ils consomment environ 65 % des poissons, des calmars de 20 % et les mammifères marins de 15 %.

L'alimentation des orques résidents et transitoires diffèrent ! Les populations résidentes (non migratoires) mangent une grande variété de poissons et cherchent rarement des mammifères marins. Des groupes transitoires mangent principalement des mammifères marins et mangent occasionnellement des poissons. Bien que généraliste en tant qu'espèce, au moins certaines sous-populations se spécialisent sur des types particuliers de proies. Les orques adultes mangent environ 3 % à 4 % de leur poids en nourriture par jour; les juvéniles totalement sevrés peuvent manger jusqu'à environ 10 % de leur poids corporel pendant la période de croissance.

Tout comme des meutes de loups ou de lions, les orques-tueuses "blackfish" chassent souvent en collaboration en groupe pour la nourriture. Ils travaillent ensemble pour la proie dans une petite zone avant d'attaquer. Lorsqu'il s'agit de la chasse d'une grosse baleine, un groupe d'orques peut attaquer sous plusieurs angles.

Reproduction

Le mâle Orcinus orca se distingue de la femelle par la taille adulte mais également avec une différence dans la forme des nageoires dorsales. Les épaulards sont polygynandres (comme polygames non simultanés), les mâles et femelles ayant plusieurs partenaires tout au long d'une saison ou d'une vie. Toutefois, les orques développent des systèmes de filiation matrilinéaires, illustrant parfaitement les principes de matrilinéarités.

Les femelles atteignent la maturité sexuelle entre 6 et 10 ans. Les mâles atteignent la maturité sexuelle entre 10 et 13 ans. La femelle orque commence à s'accoupler entre 14 et 15 ans. Le plus jeune orque femelle connue pour donner naissance était de 11 ans. Les femelles ont un jeune tous les 6 à 10 ans et elles cessent toute gestation vers l'âge de 40 ans. Le résultat contribue à mettre bas de 4 à 6 jeunes orques sur une période de 25 ans.

La gestation dure environ 14 mois, bien que la durée de gestation en captivité a été enregistrée à 539 jours. Les épaulards ont un seul petit à la fois, les jumeaux n'ont été confirmés qu'une seule et unique fois. Les nouveau-nés tètent pendant environ un an avant le sevrage. Certaines études montrent que près de la moitié de tous les nouveau-nés meurent avant leur premier anniversaire ! Pourtant, la jeune orque pèse déjà plus de 150 kg à la naissance.

Les femelles épaulards investissent beaucoup d'énergie à élever leur progéniture. Elles portent le jeune pendant près d'un an et demi, puis mettent bas et nourrissent pendant encore 12 mois. Pendant ce temps, les mères enseignent à leurs jeunes à chasser et à faire entrer leur progéniture dans le réseau social de leurs ainés. Parce que ces animaux ne sont pas monogames, il est supposé que les mâles ne présentent pas de participation parentale après l'accouplement.

Taxonomie de l'espèce

Le taxon valide complet avec auteur de cet animal est : Orcinus orca (Linnaeus, 1758). L'espèce a été classée à l'origine sous le protonyme Delphinus orca par Linnaeus en 1758.
En français, l'espèce porte le nom vernaculaire ou normalisé (nom commun) de : Orque-épaulard.
En anglais, l'espèce est communément appelée : Killer whale.
En espagnol, le nom commun est : Orca.

Suggestions d'espèces

Lissodelphis peronii (Dauphin aptère austral)

Tursiops truncatus (Grand dauphin, Dauphin à gros nez)

Globicephala melas (Globicéphale commun, Globicéphale noir de l'Atlantique)

Tursiops australis (Dauphin Burrunan)

Orcaella heinsohni (Orcelle d'Australie)

Sousa sahulensis (Dauphin à bosse de Sahul)

Compléments utiles

Les épaulards sont des prédateurs exceptionnellement efficaces. Le régime alimentaire d'Orcinus orca est difficile à étudier et est le plus souvent évalué en examinant le contenu de l'estomac. Ils mangent une grande variété de grandes proies, notamment : des phoques, des otaries, des petites baleines et des dauphins, des poissons, des requins, des calmars, des poulpes, des tortues de mer, des oiseaux de mer, des loutres de mer, des loutres de rivière et d'autres animaux. Les épaulards mangent en moyenne 45 kg de nourriture par jour, mais ils peuvent en manger bien plus. Ils avalent de petites proies entières, mais ont tendance à déchirer les plus grosses proies avant de les consommer. Les épaulards sont des chasseurs sociaux, tout comme les loups et les lions. Ils chassent souvent en meute et utilisent un comportement social et une communication coordonnés pour chasser des proies plus grosses qu'eux, comme les plus grosses baleines.

Les épaulards n'ont pas de prédateurs naturels, bien que les jeunes épaulards puissent être attaqués par d'autres épaulards ou de grands requins. Ils se situent au sommet de la chaîne alimentaire marine. Les humains s'attaquent parfois aux épaulards, mais pas en grand nombre.