Prionace glauca, le requin bleu
Présentation
Le requin peau-bleue Prionace glauca, également appelé le requin bleu ou le peau bleue, est une espèce cosmopolite des eaux tempérées et tropicales, mais qui évite les eaux froides. L'espèce est quasiment présente dans chaque mer, hors zones polaires, incluant la mer Méditerranée.
Description
Le requin bleu Prionace glauca est une espèce de requin requiem qui habite les eaux pélagiques des océans. Préférant des eaux plus froides, les requins bleus migrent sur de longues distances, comme de la Nouvelle-Angleterre à l'Amérique du Sud.
Bien que généralement léthargiques, peu actifs, les requins bleus peuvent se déplacer très rapidement. Le requin bleu est vivipare et est connu pour de grandes portées de 25 à plus de 100 requineaux. La durée de vie maximale est encore inconnue, mais on croit qu'ils peuvent vivre jusqu'à 20 ans. La taille moyenne est estimée à 3,35 m, avec un record de 4 mètres de longueur. Le poids record enregistré est de 205,9 kg. Les mâles (longs généralement de 1,82 à 2,82 m) pèsent de 27 à 55 kg, tandis que les bien plus grosses femelles (longues généralement de 2,2 à 3,3 m)pèsent de 93 à 182 kg. Les grands spécimens peuvent atteindre 3,8 m.
Un requin bleu P. glauca vu en mer Méditerranée :
Un requin bleu a été vu à Saint-Tropez, car ce requin océanique se rapproche parfois très près du littoral.
Le requin bleu est une espèce gracieuse, mince, avec un long museau conique, de grands yeux, et des dents supérieures triangulaires courbes; les nageoires pectorales sont longues et étroites; cette espèce ne dispose pas de crête interdorsale. Le dos bleu foncé devient bleu clair sur les côtés, le ventre est blanc. Les nageoires pectorales et anale sont sombres.
Potentiellement dangereux pour le mâle, les accidents et attaques de requin bleu sont rares. Sur la totalité des attaques recensées jusque 2013, le requin bleu a été impliqué dans seulement 13 attaques sur des humains, dont quatre ont fini mortellement. Trois attaques documentées résultent de catastrophes aériennes ou maritimes et il y a plusieurs rapports d'attaques des requins bleus contre les naufragés qui flottaient dans l'océan. Le requin bleu peut parfois encercler des nageurs ou plongeurs jusqu'à quinze minutes ou plus. Bien que n'étant pas trop agressif, il n'est pas un requin timide et doit être abordé avec prudence, surtout si son attitude est "encerclante" car il peut tenter une morsure exploratoire pour tester "l'aliment".
Au contraire, le requin bleu est pêché, commercialisé frais, séché ou salé, et congelé; la viande est utilisée pour la consommation humaine, la peau pour le cuir et les ailerons de requin pour la soupe et pour de la farine de poisson : on estime que 10 à 20 millions de ces requins sont tués chaque année à cause de la pêche. Les pêcheries de saumon, maquereau et sardine sont affectées par la prédation des requins bleus sur les captures et l'enchevêtrement dans les filets. Toutefois, conserver la viande de requin bleu est difficile car la chair se décompose rapidement et une montée ammoniacale intervient rapidement pour la plupart des requins bleus qui ne sont pas libérés du filet de pêche.
Paramètres
Plutôt océanique, le requin peau-bleue peut être trouvé près de la côte où le plateau continental est étroit. On le trouve généralement à au moins 150 m de profondeur. Il a été rencontré dans les estuaires. Le requin bleu est épipélagique, et s'introduit de temps en temps dans les zones littorales. L'intervalle de profondeur occupé descend aussi profondément que 1 000 m, mais l'espèce évolue surtout entre 80 à 220 m de profondeur.
La température préférée va de 7 à 15–16 °C mais tolère jusque 21 °C, le requin bleu est ectotherme. Dans les régions tropicales, Prionace glauca peut être trouvé en fonction des animaux dans les couches plus profondes et donc plus froides d'eau.
Le record de durée de vie en captivité du requin bleu est (malheureusement !) détenue par l'Aquarium de New Jersey pour un spécimen qui a duré environ sept mois avant d'expirer d'une infection bactérienne apparente en 2008.
Ce requin peut accueillir plusieurs espèces de parasites, des copépodes essentiellement : par exemple, le requin bleu est l'hôte définitif des grandes espèces de ténias tel que Pelichnibothrium speciosum (Prionacestus bipartitus). Il devient infecté en mangeant des hôtes intermédiaires, probablement des lampris (Lampris guttatus) et/ou des lanciers (Alepisaurus ferox). Des parasites communs sont les copépodes Pandarus satyrus au niveau des nageoires pectorales, Kroeyerina elongata dans le nez du requin, Echthrogaleus coleoptratus sur la surface du corps et Kroyeria carchariaeglauci et Phyllothyreus cornutus, deux espèces qui peuplent les branchies. La charge parasitaire peut dépasser 3 000 individus, ectoparasites et endoparasites, et peuvent entraîner des troubles de la vue et des changements dans la structure des branchies.
Le requin bleu est répertorié comme "Quasi menacé" par l'Union mondiale pour la nature (UICN). L'UICN est une union mondiale des États, des organismes gouvernementaux et des organisations non gouvernementales dans un partenariat qui évalue l'état de conservation des espèces.
Comportement
Prionace glauca en mer, le requin peau bleue vit en pleine mer :
Le requin peau-bleue est pélagique, Prionace glauca est probablement le chondrichtyen allant le plus loin au large. Le requin peau-bleue est une espèces hautement migratoire, inscrit à l'annexe I de la Convention sur le Droit de la Mer de 1982.
Le requin peau-bleue peut se déplacer sur des distances considérables : un spécimen étiqueté en Nouvelle-Zélande a été recapturé à 1 200 km au large des côtes du Chili.
Les requins bleus adultes ne souffrent pas de la prédation régulière, sauf par les orques. Les spécimens plus jeunes et plus petits peuvent être mangés par des requins plus grands comme le grand requin blanc Carcharodon carcharias et le requin-tigre Galeocerdo cuvier, ou encore le requin-taupe bleu Isurus oxyrinchus. La grande otarie de Californie Zalophus californianus est un chasseur fréquent, en particulier pour les petits requins bleus.
Alimentation
Les requins bleus se nourrissent principalement de petits poissons et de calmars, bien qu'ils puissent prendre des proies plus grosses. Plus généralement, le requin bleu se nourrit de poissons (hareng, le merlu argenté, la merluche blanche, le merlu rouge, la morue, l'aiglefin, la goberge, le maquereau, les stromatés, le corbeau de mer et les poissons-raquettes), d'autres petits requins, des calmars (et autres céphalopodes : seiches ou poulpes), des grands crabes rouges pélagiques (parfois des homards, grosses gambas -c'est un ennemi de la carcinoculture !-), des charognes de cétacés, et occasionnellement les oiseaux de mer et divers déchets organiques.
"Blue shark", le nom vernaculaire anglophone de Prionace glauca :
Le requin peau-bleue Blue shark se nourrist facilement sur certaines espèces de calmars qui forment de grandes colonies en période de reproduction, ce qui permet au requin bleu de capturer/recueillir tranquillement sa proie sans méfiance.
Les requins bleus sont connus pour se nourrir tout au long de la période de 24 heures, mais ont été signalés à être plus actifs la nuit, avec la plus grande activité en début de soirée.
Du lard de baleines et marsouins et de la viande ont été extraites de l'estomac des spécimens capturés et ils sont connus pour consommer la morue des chaluts. Les requins bleus ont été observés à travailler ensembles comme un "pack" pour rassembler des proies dans un groupe concentré à partir duquel ils peut facilement se nourrir. Les requins bleus mangent rarement du thon, mais ils ont déjà été observés à profiter du comportement de l'élevage pour s'en nourrir de façon opportuniste. Il est intéressant de noter que le comportement grégaire observé n'est pas dérangé par les différentes espèces de requins dans le voisinage, ce qui devrait normalement conduire à poursuivre des proies communes. Le requin bleu peut nager à des vitesses élevées, ce qui lui permet de rattraper des proies facilement. Les dents triangulaire permettent au requin bleu de facilement attraper des proies glissantes.
Reproduction
La maturité sexuelle est atteinte lorsque Prionace glauca atteint 1,70 m (mâle) à 2,20 m (femelle), vers 4–6 ans (4–5 pour les mâles, 5–6 pour les femelles). Le requin bleu est un vivipare placentaire, unn ovovivipare : ce qui signifie que les "Blue sharks" donnent naissance à des jeunes qui ont éclos à partir d'oeufs à l'intérieur de la poche placentaire de la femelle. Après l'éclosion, les jeunes sont nourris par un sac jaune placentaire (sac vitellin) jusqu'à ce qu'ils soient complètement développés. Les portées sont soupçonnées d'être liées à la taille de la femelle et sont compris dans une gamme de 4 à 134 petits requineaux. Les ratios sexuels des portées sont généralement de un pour un, mais il n'est pas rare pour un sexe d'avoir un peu plus d'individus.
Le dimorphisme sexuel se produit dans l'épaisseur de la peau de maturation. La femelle donne naissance à 80 jeunes en moyenne, et chaque requineau mesure 40 cm de long, la gestation dure entre 9 et 12 mois.
La parade nuptiale est censée impliquer des morsures par le mâle, comme des spécimens matures peuvent être sexés avec précision en fonction de la présence ou de l'absence de morsures-cicatrices. Les femelles requins bleus se sont adaptées à l'accouplement rituel rigoureux en développant une peau trois fois plus épaisse que la peau des mâles !
Les femelles peuvent stocker le sperme dans leurs glandes nidamentaires pendant de longues périodes, pour une fertilisation ultérieure.
Taxonomie de l'espèce
Le taxon valide complet avec auteur de cet animal est : Prionace glauca (Linnaeus, 1758). L'espèce a été classée à l'origine sous le protonyme Squalus glaucus par Linnaeus en 1758.
En français, l'espèce porte le nom vernaculaire ou normalisé (nom commun) de : Requin bleu.
En anglais, l'espèce est communément appelée : Blue shark.
Règne: | Animalia |
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Phylum: | Chordata |
Classe: | Elasmobranchii |
Ordre: | Carcharhiniformes |
Famille: | Carcharhinidae |
[*] Genre: | Prionace |
Espèce: | glauca |
Nom scientifique: | Prionace glauca |
Descripteur: | Linnaeus |
Année de description: | 1758 |
Protonyme: | Squalus glaucus |
Synonymes: | Carcharias glaucus, Carcharinus glaucus, Glyphis glaucus, Isurus glaucus, Squalus glaucus |
Noms communs: | (fr) Requin bleu, Peau bleue (en) Blue shark |
Habitat naturel: | Cosmopolite tempérée |
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Continent d'origine: | |
Abondance: | Courant |
Maintenance: | très difficile |
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Taille: | 180,0 à 380,0 cm |
[*] Une taxonomie scientifique avec classification plus développée existe dans le genre prionace du taxon prionace glauca.
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