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Amphiprion ocellaris, le poisson-clown à trois bandes

Sommaire :

Présentation

Le poisson-clown à trois bandes Amphiprion ocellaris est un poisson d'eau de mer, dit Nemo, parmi les plus populaires des poissons marins en aquarium marin récifal. La compagnie, par mutualisme, d'une anémone de mer où le poisson-clown pourra trouver refuge est largement conseillée. Une maintenance en couple permettra d'observer des pontes aux abords de l'anémone.

Amphiprion ocellaris = Poisson-clown à trois bandesAmphiprion ocellaris = Poisson-clown à trois bandes

Description

Longueur :
9,0 → 11,0 cm
 Espérance de vie :
8 → 21 ans
 Origine géographique :
Océan Indo-Pacifique Ouest

Chez Amphiprion ocellaris, le nom de genre, Amphiprion, signifie "qui porte une scie de chaque côté" mettant en évidence un caractère physique des poissons-clowns : la scie operculaire, et le nom d'espèce, ocellaris, précise le patron et dessin de coloration "ocellé". En mer, on trouve cet ocelle blanc sur la caudale. Le nom de genre Amphiprion a donné le nom de sous-famille des poissons-clowns : Amphiprioninés. Évitez l'appellation (jamais utilisée par les professionnels) de "poisson-clown à trois bandes" qui offre trop de confusion possible avec d'autres espèces, et ce nom vernaculaire date de la description de Cuvier : il n'existait alors que 4 espèces de poissons-clowns.

Le poisson-clown à trois bandes peut vivre de nombreuses années avec un record de longévité (espérance de vie) établi à 21 ans au Muséum-Aquarium de Nancy.

On trouve de nombreux noms communs pour ce poisson devenu très courant en aquarium, ainsi, en Français : Amphiprion ocellé, Amphiprion à queue noire (pour l'ex-Amphiprion melanurus), faux "Percula", ou encore plus simple "Ocellaris". Depuis la diffusion des aventures du poisson-clown dans le film "Nemo", ce sobriquet est devenu incontournable et présente un avantage : il est international. Toutefois, "Nemo" se rapporte tout autant à Amphiprion ocellaris qu'à Amphiprion percula si on compte le nombre de rayons de la nageoire dorsale. Cette dernière espèce est appelée "vrai poisson-clown" par les anglophones ! En allemand, on trouvera régulièrement l'appellation : Orangeringelfisch; en anglais : Clown anemonefish, Harlequinfish, Orange Anemonefish, False Percula; en japonais : Kakure-kumanomi; ou encore en néerlandais : Drieband-anemoonvis. La liste est longue.

La variété noire Amphiprion black ocellaris darwini :
Variété Amphiprion black ocellaris darwini
La variété venant de Darwin, au sud de l'Australie, propose un A. ocellaris noir (black), une variété naturellement atteinte de mélanisme, très recherchée en aquarium marin.

Son origine géographique est vaste : Sumatra (origine du type ayant servi à la première description); côtes de l'Inde et de Birmanie, îles Andaman et Nicobar, Archipel indo-australien (East Indies), Philippines, Riou Kiou, Japon méridional, Mélanésie (Nouvelle-Guinée occidentale), Australie septentrionale et occidentale (Port Darwin, Groote Island, Yampi Sound). C'est, selon de Beaufort, en 1940, l'espèce d'Amphiprion la plus commune dans l'Archipel indo-australien.

La taille de ce poisson reste modeste, mais peut atteindre 8,5 cm, les femelles dépassent les mâles d'environ 10 à 25 mm, atteignant alors 11 cm.

Le complexe "percula" ne renferme que deux espèces. Amphiprion percula Lacepède 1802 qui est une forme orientale (Australie, Mélanésie), peu fréquente dans les aquariums européens, et Amphiprion ocellaris qui a longtemps été confondu avec l'espèce précédente sous le nom de "percula". Les caractères sont ainsi résumés par Allen : interorbitaire et occipital nus (=sans écailles), corps peu élevé; dorsale présentant X-XI et 14–16 rayons, avec une profonde échancrure à la limite des portions épineuse et molle; dents incisiformes à subconiques bande médiane du corps avec une expansion vers l'avant (plus marquée chez l'adulte que chez le juvénile) et couleur de fond (corps et nageoires) orange, brune ou noire; 4 os hypuraux médians fusionnés en 2 plaques; écaille axillaire des pelviennes faible (ou absente chez ocellaris); la nageoire caudale est arrondie.

Fowler (1904) avait estimé que ces espèces étaient assez distinctes des autres Amphiprion pour former le sous-genre Actinicola.

Dans l'évolution du groupe, le complexe "percula" est particulièrement proche de Premnas biaculeatus Bloch, dont, par communication sur le forum sur le Premnas epigrammata, il se pourrait que le genre Premnas soit regroupé au sein du genre Amphiprion; je cite : "pour les puristes, et si on se base sur les dernières données génétiques, il faut savoir aussi que le genre Premnas n'a plus lieu d'être. Le poisson devrait en fait s'appeler Amphiprion biaculeatus."

"M. Valenciennes (1830) a observé au Cabinet de la Société Zoologique de Londres un petit Amphiprion de Sumatra, semblable au perchot (ce nom désigne le vrai Amphiprion percula), mais dont les bandes ne sont point bordées de noir. La caudale est bordée de blanc, brune à la pointe, et porte vers le bas un grand ocelle blanchâtre. La pectorale est brune, bordée de blanc. Sa longueur est d'un pouce trois quarts".

L'extension de la couleur noire entre les bandes claires est en effet le caractère le plus facile pour séparer le vrai percula d'ocellaris. On connaît cependant des ocellaris mélaniques, c'est-à-dire atteint de mélanisme (presque noirs), décrits initialement sous les noms d'Amphiprion bicolor par Castelnau et d'Actinicola nolani par Whitley, qui paraissent communs à Port Darwin (Australie). En revanche, l'ocelle blanchâtre de la caudale qui justifiait le nom spécifique ocellaris, n'était qu'un artefact, présent sur un seul côté de la nageoire, ainsi que Günther (1862) l'a établi.

La bosse céphalique, considérée comme caractéristique de l'ancien nom Amphiprion bicolor par Castelnau, est fréquente chez les spécimens âgés.

Dans la nature, on signale l'association avec Heteractis magnifica (Quoy & Gaymard, 1833) (ex-Radianthus ritteri Kwietniewski, l'anémone de Ritter), en Thaïlande et aux îles Nicobar, avec Stichodactyla gigantea (Forsskål, 1775) aux Philippines et avec Stichodactyla mertensii (Brandt, 1835) à Java et aux Philippines.

En captivité, Amphiprion ocellaris, tout en manifestant certaines préférences, semble s'accommoder de nombreuses espèces qui, jusqu'à présent, n'ont pas été déterminées avec précision, en raison de la difficulté de la systématique des anémones tropicales. Les auteurs mentionnent surtout des genres de Stichodactylines (Heteractis, Stichodactyla), mais aussi quelques anémones "non symbiotiques" telles que Actinia equina, la fameuse anémone tomate de nos côtes (océan Atlantique Est, Manche, Mer du Nord, mer Méditerranée). Amphiprion ocellaris peut vivre et pondre sans anémone; il satisfera son besoin de contact en se tenant, par exemple, contre la surface du film de surface. Il est cependant vivement recommandé d'introduire ces poissons dans un bac où l'on a installé, au préalable, une ou plusieurs anémones, ou tout animal de substitution (certains LPS, certains coraux mous, etc.) car leur acclimatation est alors plus facile.

L'uniformité de taille des individus disparaît dès les 3 premiers mois, en même temps que se modifiaient les relations interindividuelles. Au début, on constatait une forte attraction, tous se réfugiant en même temps dans la même anémone, et la répartition des animaux dans l'aquarium démontrait aussi cette cohésion sociale. Peu à peu, accompagnant des différences de taille et d'intensité de coloration, une hiérarchie linéaire s'installa. Un individu grandit très rapidement, s'appropria l'anémone n ° 1 et délimita un territoire équivalent au tiers de l'aquarium. Six individus plus petits adoptèrent l'anémone n ° 2; la position de chacun par rapport à la bouche de l'hôte paraissait directement liée à son rang hiérarchique, les plus faibles occupant l'extérieur du disque. 13 individus qui avaient conservé leur taille initiale avaient accès la nuit à l'anémone n ° 2, à condition de se tenir à la face inférieure du disque.

Un Amphiprion ocellaris mâle au stade de développement juvénile :
Juvénile Amphiprion ocellaris mâle
Le jeune poisson-clown est un Amphiprion ocellaris mâle, la nageoire dorsale étendue permet de compter les rayons durs et l'identification de l'espèce.

Bientôt l'individu le plus faible, chassé par tous, se réfugia dans un angle supérieur de l'aquarium en position verticale, tête en haut, et finit par mourir. La position hiérarchique des individus intermédiaires n'était cependant pas stable. Elle était remise en question par des joutes se terminant par des postures de soumission ou des blessures. La place de chaque mort était prise par l'avant dernier du groupe.

Trio Amphiprion ocellaris dans une anémone de grande taille :
Trio Amphiprion ocellaris dans une anémone de mer
En mer, une hiérarchie est bien organisée : ce trio de poissons-clowns ocellés est ordonné par taille dans une grande anémone de mer.

À mesure que la disproportion des tailles augmentait, les relations furent de plus en plus brutales. Cependant, le plus grand individu du groupe de l'anémone n ° 2, après de nombreuses parades avec l'individu solitaire de Amphiprion ocellaris, fut autorisé à de fréquentes incursions dans l'anémone n ° 1, sans pour autant quitter son groupe, comportement déjà signalé par J. Birkholz (DAS Aquarium, 1975). Ces deux spécimens formèrent un couple reproducteur : femelle de 50 mm, mâle de 40 mm.

Amphiprion ocellarisAmphiprion ocellaris

La possession de poissons en aquarium requiert une approche éthique et responsable pour respecter les animaux.
L'acquisition de poissons pour maintenance en aquarium ne doit pas se faire sur un coup de tête (achat impulsif). Il est essentiel de s'informer sur les besoins spécifiques des espèces (qualité eau, dimensions aquarium, comportement, alimentat). Seuls les poissons ayant des exigences similaires en matière de qualité d'eau devraient être maintenus ensemble dans un même aquarium.

Paramètres

Volume d'eau :
≥ 120 litres
 Température eau :
23 → 28 °C
 pH :
8,0 → 8,5
 Salinité :
1022 → 1026

Qualité d'eau normale d'un aquarium marin. Le poisson-clown Amphiprion ocellaris supporte moins bien qu'A. percula des concentrations élevées en nitrates (moitié moins : communication personnelle Laurent Fordoxcel, responsable des aquariums du Muséum-Aquarium de Nancy).

Comportement

Nombre d'animaux :
1 ou plus
 Niveau occupé :
Milieu + Fond

L'espèce est pacifique envers tous les poissons sauf leurs congénères. Les relations interspécifiques sont globalement très bonnes tant qu'aucun poisson ne joue les intrus dans leur anémone-hôte ou des coraux mous de substitution.

Alimentation

De nature omnivore et carnivore, le poisson-clown ocellé s'adapte facilement aux nourritures sèches. Des morceaux de vers Néreis, tubifex, des artémias vivantes ou congelées, des morceaux de moules crues ou cuites, des morceaux de poisson blanc cru, des morceaux de calamar cru, larves de chironomes, huîtres crues, oeufs de crevettes, nourriture lyophilisée, etc... tout est accepté. N'oubliez pas des distributions occasionnelles d'épinards surgelés. Le poisson-clown ne pose généralement aucun problème sur ce point, et dans la nature, il se nourrit de zooplancton.

Reproduction

Type de reproduction :
Ovipare (ovulipare)
 Nombre d'oeufs :
150 → 400
 

La reproduction des poissons-clowns est l'une des plus facile en aquarium marin, l'élevage des alevins d'Amphiprion ocellaris doit se faire dans un bac séparé et reste, néanmoins, assez compliqué. Les étapes du grossissement des larves au stade juvénile sont strictes. Pour obtenir, à coup sûr, des pontes, une anémone de mer est presque indispensable !

Plusieurs jeunes Amphiprion ocellaris peuvent cohabiter dans une anémone de mer :
Plusieurs jeunes Amphiprion ocellaris cohabitent dans Heteractis magnifica
La reproduction d'A. ocellaris est l'une des plus faciles en aquarium marin car les larves acceptent des brachions comme aliment vivant de base.

Le comportement de reproduction est très proche de celui de A. allardi. Les oeufs, jaune-orangés, sont au nombre de 300–400. La surveillance et les soins sont assurés exclusivement par le mâle, la fréquence des interventions étant fonction de l'âge de la ponte. La femelle assure la défense territoriale en chargeant tout ce qui se présente.

Les oeufs ressemblent à de petites capsules d'environ 2 à 3 mm de long et 1 mm de large. Ils ont été collés sur la roche par une tige flexible appelée manubrio. Leur couleur orange typique est due au vitellin de l'oeuf. La durée moyenne d'incubation est de 9 jours, ponte et éclosion débutant au crépuscule; l'éclosion peut se poursuivre jusqu'à l'après-midi du jour suivant et, exceptionnellement, jusqu'au surlendemain matin.

Voir cet article : Reproduction Amphiprion ocellaris.

Taxonomie de l'espèce

Le taxon valide complet avec auteur de cet animal est : Amphiprion ocellaris Cuvier, 1830 (qui est aussi son protonyme).
En français, l'espèce porte le nom vernaculaire ou normalisé (nom commun) de : Poisson-clown à trois bandes.
En anglais, l'espèce est communément appelée : False percula.

Classification taxonomique
Règne:Animalia
Phylum:Chordata
Classe:Actinopterygii
Ordre:Perciformes
Sous-Ordre:Labroidei
Famille:Pomacentridae
Sous-famille:Amphiprioninae
[*] Genre:Amphiprion
Espèce:ocellaris
Nom scientifique:Amphiprion ocellaris
Descripteur:Cuvier
Année de description:1830
Protonyme:Amphiprion ocellaris
Synonymes:Amphiprion bicolor, Amphiprion melanurus
Noms communs:(fr) Poisson-clown à trois bandes
(en) False percula, False clown anemonefish
Origine géographique
Habitat naturel:Océan Indo-Pacifique Ouest
Abondance:Courant
Maintenance de A. ocellaris
Maintenance:facile
Volume:120 litres
Taille:9,0 à 11,0 cm
pH:8,0 à 8,5
Salinité:1022 à 1026
Température:23 à 28 °C
Type de reproduction:Ovipare (ovulipare)
Couvée:150 à 400 oeufs
Espérance de vie:8 à 21 ans

[*] Une taxonomie scientifique avec classification plus développée existe dans le genre amphiprion du taxon amphiprion ocellaris.

Genre Amphiprion : les poissons-clowns du genre Amphiprion appartiennent à la famille Pomacentridae, dans la sous-famille Amphiprioninae. Dans la nature, en mer, les amphiprions forment un mutualisme symbiotique avec une anémone de mer. Selon les espèces, les poissons-clowns Amphiprion sont globalement jaune, orange...

Famille Pomacentridae : la famille Pomacentridae, les pomacentridés, est composée de poissons marins sédentaires et territoriaux communément appelés poissons-demoiselles, poissons-clowns et castagnoles. Il y a environ 360 espèces regroupées en 28 genres. Les Pomacentridés...

Ordre Perciformes : les poissons Perciformes, aussi appelés Percomorphes ou Acanthoptères, constituent le plus grand ordre de vertébrés, contenant environ 35 % de tous les poissons osseux ! Perciformes signifie "comme les perches". Ils appartiennent à la classe...

Classe Actinopterygii : la classe Actinopterygii, les Actinoptérygiens, est celle des poissons à nageoires rayonnées. C'est le plus grand groupe de poissons, mais aussi le plus réussi. Il représente la moitié de tous les vertébrés vivants. Alors que l'actinoptérygien...

Suggestions d'espèces

Compléments utiles

Apparaissant dans les films d'animation Le Monde Nemo et Le Monde de Dory, l'espèce de poisson-clown mis en scène est soit A. percula, soit A. ocellaris. Il n'y a rien de sûr.

Page publiée le 29/05/2007 (mise à jour le 17/02/2025).