Elodea canadensis, l'élodée du Canada
Présentation
L'élodée du Canada Elodea canadensis ou Egeria canadensis est une plante vivace aquatique originaire d'Amérique du Nord et en particulier du Canada, mais actuellement répandue dans tous les continents. En Europe (introduite en Irlande en 1836), elle est arrivée selon le principe d'agochorie, une forme d'hémérochorie.
Elodea canadensis = Élodée du Canada
Description
L'élodée du canada E. canadensis est une véritable pompe à oxygène qui devient très vite envahissante lorsque les conditions lui conviennent. Sa croissance est obligatoirement en situation totalement immergée, ne supportant pas du tout l'exondation ! La longueur des tiges est d'environ 30 à 60 cm, atteignant souvent 3 mètres de longueur. Elles sont minces, filiformes, lisses et de section ronde, généralement abondamment ramifiées. Les entre-noeuds ont une longueur de 3–7 mm. Grâce aux canaux d'air (aérocystes), les pousses flottent dans l'eau, mais certaines rampent le long du fond en produisant des racines, facultatives. Les racines effectuent uniquement la fonction d'ancrage de la plante dans le substrat, car elle se nourrit des nutriments de l'eau à travers les feuilles. La tige est recouverte d'une seule couche de cellules épidermiques.
L'espèce la plus connue du genre Elodea au sens large, est Egeria densa (rattachée au groupe Egeria, mais se dénommait auparavant Elodea densa). Elodea canadensis en diffère sur le plan morphologique par des verticilles de 3 à 5 feuilles linéaires sensiblement plus espacées les uns des autres que chez Egeria densa. En outre, les feuilles généralement linéaires mesurent de 6 à 12 mm de long sur 2 à 4 mm de large en moyenne et sont légèrement recourbées vers le bas à leur extrémité.
Introduite en Irlande dès 1835, elle a été observée en Écosse en 1842, puis en 1847 dans le centre de l'Angleterre puis sur le continent européen à partir de 1860, sa réputation de peste d'eau se justifie par la rapidité de sa multiplication par voie végétative puisque, semble-t-il, seuls des plants femelles sont communs en Europe. Elle a un statut de néophyte, voire archéophyte et agriophyte, en Europe. Elle se reproduit principalement végétativement, et dans les zones où elle a été introduite, seulement de cette manière. Au cours de la période initiale d'invasion, cette espèce a été appelée "peste d'eau" en raison de problèmes causés par la navigation et la pêche. Au fil du temps, les nuisances liées à sa présence dans les eaux européennes ont diminué.
Elodea canadensis est également réputée pour sa variabilité selon son environnement, ce qui explique l'abondance de synonymes et des variétés : forma latifolia et forma repens en particulier.
Fleur rose d'Elodea candensis, l'élodée du Canada :
La fleur de couleur rose d'E. canadensis est typique de l'espèce, en comparaison de la fleur blanche de E. densa. Les fleurs ont une durée de vie courte qui n'excède pas 48 heures
D'autres espèces très proches de E. canadensis se rencontrent également parfois, à savoir :
- Elodea callitrichoides (élodée d'Argentine) aux feuilles linéaires fines et acuminées de 7 à 20 mm de long sur à peine 1,5 mm de large;
- Elodea ernstae, également d'Argentine et que l'on rencontre spontanément ça et là en Europe (très voisine de E. callitrichoides) avec des feuilles fines et acuminées de 8 à 15 mm de long sur 1 mm de large);
- Elodea nuttallii commercialisée sous le nom de Elodea mincir, à feuilles plus petites et tige plus coriace que E. canadensis;
- Elodea occidentalis qui s'hybride d'ailleurs avec E. canadensis (ajoutant une confusion supplémentaire) et dont les feuilles sont particulièrement étroites (1 mm).
Culture
L'espèce aquatique E. canadensis pousse dans des eaux peu profondes, immobiles ou lentes, aux eaux basiques des lacs et des rivières. En fait, l'aptitude des élodées à faire grimper le pH lorsqu'elles sont en surnombre et bien ensoleillées, en particulier dans des eaux douces, est bien connue, provoquant parfois des alcaloses fatales chez les poissons à partir d'un pH de 9. L'assimilation chlorophyllienne appauvrit l'eau en CO2 et transforme les bicarbonates en carbonates insolubles.
En aquariophilie, l'élodée du Canada doit être réservée de préférence aux bassins d'eau tempérée ou froide (éviter de dépasser en permanence 20 °C) et demande beaucoup de lumière, surtout que cette plante à tige radicante ne nécessite même pas de substrat pour sa culture. Toutefois, en aquarium ou en bassin de jardin, plantez et fixez chaque tige, y compris en les lestant, dans un substrat simplement fait de sable grossier. La nature du sol n'a guère d'importance à vrai dire.
Elodea (Egeria) canadensis en aquarium :
Les souches d'E. candensis commercialisées pour les aquariums est adaptée aux conditions généralement plus tropicales de maintenance en intérieur. Moins adaptable que E. densa (récemment interdite de vente dans le commerce pour cause de classement comme espèce envahissante), il existe tellement peu de différences morphologique visuelles sans la floraison, qu'il est même possible que les plants soient des hybrides entre les deux espèces.
La plante est recommandée pour les aquariums d'eau froide, dans lesquels elle reste verte tout au long de l'année. Il peut être planté sur le fond dans le sable ou nager librement. Elle est avidement mangée par de nombreux poissons. Il préfère l'eau dure et pas trop chaud (la température optimale est de 10–18 °C). La composition chimique de l'eau a peu d'importance. Il est recommandé de planter au milieu ou à l'arrière de l'aquarium, parmi les plantes à larges feuilles.
L'élodée du Canada en milieu naturel :
En milieu naturel, Elodea canadensis est répandue et, même si elle est probablement en déclin dans certaines parties de son aire de répartition, on ne pense pas qu'un déclin de la population mondiale soit susceptible d'intervenir.
Plante rustique buissonnante par excellence, supportant des eaux gelées jusque -15 °C facilement (et probablement -25 °C); les feuilles sont semi-persistantes. Elle tolère en revanche beaucoup plus mal les eaux chaudes et les eaux vives : du frais et un milieu lentique sont ses conditions de croissance préférées. De plus, cette immobilité permet une meilleure photosynthèse et une meilleure production d'oxygène.
En bassin de jardin ou en étang (peu recommandée pour ses capacités d'envahissement ou sous fort contrôle), plantez l'élodée du Canada sous 30 à 60 cm d'eau. La plante est indiquée pour la culture en étangs car cette plante oxygénante produit beaucoup d'oxygène, donne un bon abri aux alevins de poissons et aux invertébrés (amphibiens comme les grenouilles, crapauds...), absorbe intensément les nutriments de l'eau, inhibant ainsi la croissance des algues.
Propagation
L'élodée du Canada fleurissant rarement en culture intérieure, de mai à août, et sans pollinisateur adapté (pollinisation anémophile à la surface de l'eau ou entomophile au-dessus de la surface), il n'y a aucune chance d'obtenir des graines, surtout qu'il n'y a que des plantes femelles en Europe. Mais comme toute plante à tige, le bouturage, généralement par étêtage, donne immédiatement une nouvelle tige qu'il suffit de replanter. La multiplication est donc exclusivement végétative.
C'est une plante vivace hivernante sous forme de bourgeons hivernaux (turions) formés à la fin de l'été sous la forme de petites pousses latérales densément feuillées et sous la forme de pousses feuillues au fond du réservoir d'eau. Elle vit gelée dans la glace et peut même grandir lentement sous la couverture de glace !
La reproduction sexuée intervient uniquement dans l'aire de répartition naturelle américaine.
Taxonomie de l'espèce
Le taxon valide complet avec auteur de ce végétal est : Elodea canadensis Michaux, 1903 (qui est aussi son basionyme).
En français, l'espèce porte le nom vernaculaire ou normalisé (nom commun) de : élodée du Canada.
En anglais, l'espèce est communément appelée : Canadian waterweed.
Règne: | Plantae |
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Phylum: | Magnoliophyta |
Classe: | Liliopsida |
Ordre: | Hydrocharitales |
Famille: | Hydrocharitaceae |
Sous-famille: | Anacharioideae |
[*] Genre: | Elodea |
Espèce: | canadensis |
Nom scientifique: | Elodea canadensis |
Descripteur: | Michaux |
Année de description: | 1903 |
Basionyme: | Elodea canadensis |
Synonymes: | Elodea latifolia, Elodea linearis, Elodea planchonii, Elodea schweinitzii, Anacharis canadensis, Apalanthe granatensis, Philotria canadensis, Udora canadensis, Serpicula occidentalis |
Noms communs: | (fr) Élodée du Canada (en) Canadian waterweed, American pondweed |
Habitat naturel: | Cosmopolite |
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Continent d'origine: | Cosmopolite |
Abondance: | Courant |
Maintenance: | facile |
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Positionnement: | Indifférent |
Type: | Bulbe |
Croissance: | Rapide |
Éclairage: | Très intense |
Volume: | 80 litres |
Taille: | 30,0 à 60,0 cm |
pH: | 6,5 à 9,0 |
Dureté GH: | 5 à 30 |
Température: | -15 à 22 °C |
[*] Une taxonomie scientifique avec classification plus développée existe dans le genre elodea du taxon elodea canadensis.
Genre Elodea : les plantes hydrophytes du genre Elodea font partie du groupe des élodées, originaires des milieux aquatiques d'Amérique du Nord. Les élodées américaines sont des plantes aquatiques d'eau douce, des herbacées vivaces dont la croissance a lieu sur des tiges enracinées. Leurs tiges sont très...
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Suggestions d'espèces
Compléments utiles
La signification du nom d'espèce d'E. canadensis indique l'origine native du Canada.
En raison de la forte augmentation de sa biomasse en culture, elle est parfois utilisée comme fourrage pour les porcs et la volaille, ainsi que comme engrais, pour un engrais vert à haute valeur fertilisante.
L'élodée canadienne, due au taux rapide d'extraction des éléments (provenant à la fois de l'eau et des sédiments) et de leur forte accumulation, est utilisée dans les usines de traitement biologique des eaux usées, notamment en station d'épuration ou en lagunage. Cependant, en raison des besoins en oxygène et de l'intolérance à de fortes concentrations d'azote et de phosphore minéraux, son utilité reste dans une mesure limitée, à la purification de l'eau périphérique ou en complément d'hélophytes en croissance. Grâce à ces propriétés, elle était autrefois utilisé dans la brasserie pour adoucir l'eau, plantée dans les cours d'eau fournissant de l'eau aux brasseries (de bière).
En phytothérapie, les Iroquois ont utilisé l'infusion de l'élodée canadienne comme plante émétique forte.
Page publiée le 30/07/2007 (mise à jour le 17/02/2025).