Vulpes lagopus, le renard arctique

Présentation

Le renard polaire arctique Vulpes lagopus est un animal incroyablement robuste (extrêmophile), vivant dans la toundra arctique et alpine de l'hémisphère Nord. En hiver, sa fourrure est blanche ou blanc crème, adaptée à son biome couvert de neige presque toute l'année.

Vulpes lagopus = Renard arctique

Description

Les renards arctiques Vulpes lagopus se trouvent dans la toundra sans arbres qui s'étend à travers les régions arctiques de l'Eurasie, de l'Amérique du Nord, du Groenland et de l'Islande.

Vulpes lagopus a une longue queue touffue, un nez court et de petites oreilles. Il a des pattes courtes et trapues et une fourrure épaisse. Ses pattes et son nez courts, sa fourrure épaisse et ses petites oreilles sont des adaptations qui l'aident à survivre dans les climats froids. Parce que ses pattes sont si courtes et que ses oreilles et son nez sont petits, le renard est moins exposé au froid.

Le renard arctique vit toute l'année dans la région circumpolaire de l'hémisphère nord où il s'est adapté pour pouvoir survivre à des températures arctiques glaciales aussi basses que -50 °C dans les terres sans arbres où il vit. Effectivement, l'animal doit supporter une différence de température allant jusqu'à 90 à 100 °C entre l'environnement externe et sa température interne.

Le renard polaire arctique Vulpes lagopus a une fourrure épaisse et des poils sur ses coussinets qui l'aident à rester au chaud. La fourrure sur ses pattes donne également de la traction au renard pour qu'il ne glisse pas sur la glace ! Lorsque le renard arctique dort, il protège son nez du froid en enroulant sa queue touffue autour de son corps. Le renard arctique mesure environ 50 cm de long (corps). Son poids moyen est de 5,2 kg.

Les yeux de Vulpes lagopus :

La tête de Vulpes lagopus est typique des renards, mais les yeux sont parfaitement adaptés à la lumière solaire très rasante de la zone polaire de l'hémisphère Nord.

Les pattes du renard arctique Vulpes lagopus sont enveloppées d'une fourrure dense durant l'hiver, contrairement aux autres canidés, ce qui lui donne le nom de "lagopus" (qui signifie "le lapin aux pattes"). La fourrure du renard arctique change deux fois par an. La fourrure d'hiver est entièrement blanche et le pelage d'été va du gris au brun sur le dos, jusqu'à un peu plus clair sur le ventre. Les renards peuvent conserver leur pelage plus foncé tout au long de l'année dans les régions au climat moins rigoureux.

Un renard arctique avec son pelage d'été :

En été, le renard polaire devient bicolore, avec une partie du pelage tendant sur le roux à marron. Le renard arctique est gris foncé à brun à brun bleuâtre en été.

Un renard polaire arctique blanc Vulpes lagopus :

Le renard arctique (Vulpes lagopus) a un pelage très dense et isolé pour bloquer les températures froides et de petites oreilles pour éviter les pertes de chaleur en région polaire.

Écologie

Le renard arctique a une répartition circumpolaire dans tous les habitats de la toundra arctique, avec une population mondiale de l'ordre de plusieurs centaines de milliers d'animaux. La plupart des populations fluctuent considérablement en nombre d'une année à l'autre en réponse aux variations du nombre de lemmings, mais dans la plupart des régions, l'état de la population est considéré comme bon.

Vulpes lagopus habite la toundra arctique et alpine des continents de l'Eurasie, de l'Amérique du Nord et de l'archipel canadien, des îles de Sibérie, du Groenland, de l'intérieur de l'Islande et du Svalbard, ainsi que de l'habitat maritime subarctique de la chaîne d'îles des Aléoutiennes, des îles de la mer de Béring, des îles du Commandeur et de la côte de l'Islande.

Comportement

Les renards polaires Vulpes lagopus mènent une vie communautaire et nomade, formant souvent de petits groupes pour fouiller la campagne à la recherche de nourriture. Ils n'hibernent pas pendant les mois d'hiver. Les renards blancs construisent également des "maisons" appelées tanières, souvent dans des falaises distantes d'au moins 1,6 km, dans lesquelles habite un groupe social familial. Ce groupe se compose d'un mâle adulte, de la portée et de deux renardes - l'une des renardes est un animal non reproducteur né l'année précédente qui reste pour aider à prendre soin de la portée suivante.

⭐ Les renards arctiques vagabonds sont communs sur la glace marine du nord où ils peuvent se déplacer sur plusieurs milliers de kilomètres en suivant les ours polaires Ursus maritimus comme charognards.

Jeune renard polaire Vulpes lagopus :

Un Jeune renard polaire Vulpes lagopus.

Un renard arctique fait généralement sa tanière dans un monticule bas de 1 à 4 mètres de haut dans la toundra ouverte, ou dans un tas de rochers au pied d'une falaise. Ces tanières ont 4 à 8 entrées et un système de tunnels couvrant environ 30 mètres carrés. Certaines de ces tanières sont utilisées depuis des siècles par des générations de renards.

Alimentation

Le renard arctique est un mangeur opportuniste, mangeant pratiquement n'importe quel animal, vivant ou mort. Bien qu'il préfère les petits mammifères, il se nourrit d'insectes, de baies, de charognes et même de selles d'animaux ou d'êtres humains. Généralement, son régime hivernal se compose de mammifères marins, d'invertébrés, d'oiseaux marins, de poissons et de phoques. Pour les populations vivant plus à l'intérieur des terres et en été, le régime alimentaire est majoritairement constitué de lemmings. Pendant les mois d'été, lorsque la nourriture est beaucoup plus facilement disponible, les renards arctiques collectent un surplus de nourriture et la rapportent à leurs tanières, où elles sont stockées sous des pierres pour une utilisation ultérieure.

Le renard arctique est un prédateur et un charognard opportuniste, mais dans la plupart des régions intérieures, l'espèce dépend fortement des populations fluctuantes de rongeurs. Les principales proies de l'espèce comprennent les lemmings, à la fois Lemmus spp. et Dicrostonyx spp.. En Fennoscandie, Lemmus lemmus était la principale proie en été, suivie par les oiseaux (Passeriformes, Galliformes et Caridriiformes, 34 %) et le renne (Rangifer tarandus). En hiver, le lagopède et le tétras (Lagopus spp.) sont des proies communes, en plus des rongeurs et des rennes. On a observé que les changements dans les populations de renards suivent ceux de leurs principales proies au cours de cycles de trois à cinq ans.

Les renards vivant près des côtes libres de glace ont accès à la fois aux proies intérieures et aux oiseaux marins, aux carcasses de phoques, aux poissons et aux invertébrés liés au milieu marin, ce qui conduit à une disponibilité alimentaire relativement stable et à une stratégie plus généraliste. À la fin de l'hiver et en été, les renards trouvés sur la côte islandaise se nourrissent d'oiseaux marins (Uria aalge, Uria lomvia), carcasses de phoques et invertébrés marins. Les renards de l'intérieur des terres dépendent davantage des lagopèdes en hiver et des oiseaux migrateurs, comme les oies et les échassiers, en été. Dans certaines régions, les renards dépendent des colonies d'oies arctiques, qui peuvent localement dominer leur régime alimentaire. Certaines populations alternent entre les lemmings, les oiseaux migrateurs et les ressources marines en fonction des variations intra et interannuelles de la disponibilité des proies. Le renard arctique dépend également des restes de charognes laissés par de plus grands prédateurs, par exemple l'ours polaire Ursus maritimus, le loup gris Canis lupus lupus et le carcajou Gulo gulo. Il est lui-même victime de prédations, principalement de la part du renard roux Vulpes vulpes, du carcajou, de l'aigle royal et des humains.

Reproduction

Les renards arctiques Vulpes lagopus sont monogames et s'accouplent généralement pour la vie.

L'accouplement a lieu d'avril à juillet, les naissances ont lieu d'avril à juin pour la première portée et en juillet ou août pour la deuxième portée. La durée moyenne de gestation est d'environ 49 à 57 jours. Le nombre de jeunes par portée varie en fonction de la disponibilité de nourriture, notamment des lemmings. La taille habituelle d'une portée est de 5 à 8 petits, bien que l'on en connaisse jusqu'à 25. Les jeunes renardeaux sont sevrés vers 2 à 4 semaines et sortent de la tanière. Ils atteignent la maturité sexuelle en dix mois seulement. Le parent mâle reste avec les petits et les aide à les nourrir. Il s'accouple avec la femelle quelques semaines après la naissance de la première portée.

Taxonomie de l'espèce

Le taxon valide complet avec auteur de cet animal est : Vulpes lagopus (Linnaeus, 1758). L'espèce a été classée à l'origine sous le protonyme Canis lagopus par Linnaeus en 1758.
En français, l'espèce porte le nom vernaculaire ou normalisé (nom commun) de : Renard arctique.
En anglais, l'espèce est communément appelée : Arctic fox.

Suggestions d'espèces

Vulpes vulpes (Renard roux, renard commun, goupil)

Vulpes zerda (Fennec, renard des sables du Sahara)

Nyctereutes procyonoides (Chien viverrin continental)

Nyctereutes viverrinus (Chien viverrin japonais)

Canis lupus lupus (Loup gris, loup eurasien)

Canis latrans (Coyote)

Compléments utiles

L'espèce Vulpes lagopus vit au nord et au-dessus de la limite des arbres dans la toundra arctique en Amérique du Nord et en Eurasie et dans la toundra alpine en Fennoscandie, allant du nord du Groenland à 88 °N jusqu'à la pointe sud de la baie d'Hudson, au Canada, à 53 °N. La limite sud de l'aire de répartition de l'espèce s'est peut-être déplacée quelque peu vers le nord au cours du 20^ème siècle, ce qui aurait donné lieu à une aire de répartition totale plus petite. L'espèce habite la plupart des îles de l'Arctique et de nombreuses îles de la mer de Béring. Le renard arctique a également été introduit dans des îles auparavant isolées de la chaîne des Aléoutiennes à la fin du 19^ème siècle par l'industrie de la fourrure, où il est maintenant souvent éliminé par les efforts de conservation des oiseaux. Le renard polaire a également été observé sur la banquise jusqu'au pôle Nord. Ils peuvent être présents jusqu'à 3 000 m d'altitude.

Au cours de la dernière glaciation, le renard arctique était réparti le long de la lisière des glaces, et des restes de renard arctique ont été trouvés dans un certain nombre de dépôts du Pléistocène dans la majeure partie de l'Europe et dans une grande partie de la Sibérie

La fourrure du renard arctique Vulpes lagopus est prisée par l'industrie de la fourrure et ces renards ont été intensivement piégés. Sur les îles Pribiloff en Alaska, les renards arctiques sont régulièrement élevés pour leur fourrure depuis 1865, et ils jouent depuis longtemps un rôle important dans l'économie des autochtones vivant dans leur aire de répartition.

En Islande, les renards arctiques capturent parfois des agneaux dans des troupeaux de moutons. Les agriculteurs sont encouragés depuis la fin du 13^ème siècle à tirer ou tuer ces prédateurs afin de protéger leur bétail.

Le renard arctique a été chassé de certaines régions, comme le nord de la Scandinavie, à cause de prédateurs comme le renard roux. Le renard arctique a été chassé par les humains pour sa peau, ainsi qu'en Islande parce qu'il est un ravageur pour les éleveurs de moutons. Les humains gardent également les renards arctiques en captivité dans des élevages d'animaux à fourrure. Néanmoins, les populations sont restées relativement stables.