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Plectorhinchus chaetodonoides, le plectorhinque chétodonoïde

Sommaire :

Présentation

Le nom de genre, Plectorhinchus, signifie "museau à replis" ("le mot plectorhinque désigne les plis extraordinaires que présente le museau de ce Poisson" Lacepède 1801); Cuvier (1830) précise que les lèvres seules sont concernées et qu'elles "sont en effet un peu plus amplement retroussées qu'à l'ordinaire"; elles sont mal rendues sur la gravure originale où le museau semble déformé artificiellement. Le nom d'espèce, chaetodonoides indique "qui a l'aspect d'un Chétodon".

Plectorhinchus chaetodonoides = Plectorhinque chétodonoïdePlectorhinchus chaetodonoides = Plectorhinque chétodonoïde

Description

Longueur :
50,0 → 75,0 cm
 Espérance de vie :
non renseignée
 Origine géographique :
Océan Indien Est; Pacifique Ouest

A noter que la localité typique inconnue ("individu de la collection hollandaise donnée à la France"); holotype MNHN 7805, en alcool. Ce spécimen unique a été redécrit par Cuvier (1830), devenant ainsi le type de son Diagramma plectorhynchus; c'est un juvénile d'à peu près 5 pouces de long (soit 135 mm).

Indonésie, Philippines, Formose, Chine, golfe de Thaïlande, Cocos-Keeling, Micronésie (Palau), Australie, Mélanésie (Nouvelle-Guinée, Nouvelle-Calédonie, NouvellesHébrides, plus commun à Vaté qu'en Calédonie), Polynésie (Fidji, Samoa, Société). Rare à exceptionnel dans l'ouest de l'océan indien et la mer rouge. Quelques mentions sont anciennes (à file Maurice selon Gudger, d'après des peintures de Pike) ou fondées sur des confusions avec Plectorhinchus orientalis (Block) ou avec Plectorhinchus picus (Cuvier, 1830) dont la forme adulte (Plectorhinchus punctatissimus (Playfair, 1867) est facilement confondue avec celle de Plectorhinchus chaetodonoides (Postel 1965, Fourmanoir et Laboute 1976).

Les gros spécimens atteignent le plus souvent 50 cm LT dans la nature et au maximum 90 cm (Fourmanoir et Laboute, Klausewitz). Vendue sur le marché de Nouméa où elle est considérée comme une espèce de 2ème choix !

L'espèce est importée à l'état juvénile (5–6 cm), principalement des Philippines et de Singapour. Son patron de coloration frappant et sa nage dansante retiennent l'attention des amateurs. Les spécimens sont souvent réticents à se nourrir, de sorte que les pertes sont élevées si l'on néglige une sérieuse quarantaine au cours de laquelle l'apprentissage des aliments de remplacement peut se faire dans le calme. Klausewitz (1955) a signalé la première apparition de ce Poisson en Allemagne (importateur : Tropicarium Frankfurt); il figure, en 1961, dans la collection du "Wilhelma Aquarium", Stuttgart (Anonyme).

Ce plectorhynque est un poisson court, dont la hauteur n'est que deux fois et demie dans sa longueur. La concavité de son chanfrein et la convexité de son front sont bien prononcées. Ses dents se montrent à peine au travers de ses gencives, et ne paraissent former qu'une seule rangée. Il a six pores assez petits sous le devant de la mâchoire inférieure, et deux fossettes peu marquées sous ses branchies. La partie molle de sa dorsale se relève en courbe ovale, ainsi que son anale : 1'une et l'autre ont leur base enveloppée par une continuation des écailles du dos. La seconde épine anale est assez longue et forte; celles du dos sont médiocres.

Les écailles se rapetissent encore sur le devant de la tête, où elles couvrent une bonne portion du sous-orbitaire, et se laissent voir en partie sur le museau.

La distribution du noir et du blanc par grandes taches sur ce Poisson, est assez remarquable. Le fond est brunnoir : il y a une grande tache blanche sur le devant du museau et la bouche, une autre sur le derrière de la joue et le bas de l'opercule, une en travers sur la nuque, une sur le dos vers la fin de la dorsale épineuse, une sur le flanc derrière la pectorale, une sous la poitrine au-devant des ventrales, une sous le ventre, remontant des deux côtés au-devant de l'anale, une autour de la queue, et une petite sur la base de la caudale, dont le bout est tout blanc. Chacune de ces grandes taches blanches est entourée d'un bord plus noir que le fond, et a dans son milieu une tache plus petite, grise ou noirâtre. En outre, la dorsale molle et l'anale sont blanches, avec des taches noires rondes ou irrégulières. La partie épineuse de la dorsale est noirâtre à sa base et blanchâtre au bord. Les pectorales et les ventrales sont noires et ont le bout blanchâtre.

La dorsale peut compter XI épines et 18 rayons, le profil supérieur de la portion molle dépassant nettement celui de la portion épineuse; 8 rayons le plus souvent à l'anale et 17 à la pectorale. Ecailles du corps relativement grandes, en rangées irrégulières, au nombre de 58 à 66 le long de la ligne latérale.

Comme chez les espèces voisines, la livrée des jeunes est radicalement différente de celle des adultes. L'évolution du patron de coloration a été suivie en aquarium, par R. Catala (1979), sur une période de 3 ans et nous avons nous-mêmes élevé 2 spécimens, acquis juvéniles, pendant 4 ans, 10 mois, 18 jours et 7 ans, 7 mois, 19 jours. La première livrée juvénile est la plus simple, les grandes taches claires du corps étant seulement bordées de sombre. Ensuite une, puis plusieurs taches sombres, apparaissent dans les miroirs clairs; c'est le- stade décrit par Lacepède et que Catala nomme "livrée subadulte, ler stade". Progressivement, le corps et les nageoires impaires se couvrent de points sombres sur fond blanc, c'est le début de la livrée adulte. Ce stade qui correspond à des Poissons de 20–25 cm LT, ne semble pas avoir été dépassé en aquarium. Dans la nature, l'évolution se poursuit avec la croissance, les taches sombres devenant de plus en plus nombreuses, petites et serrées chez des spécimens de 45 à 50 cm LT (Fourmanoir et Laboute). Les juvéniles de Plectorhinchus orientalis Bloch et de Plectorhinchus picus Cuvier présentent quelque ressemblance avec celui de Plectorhinchus chaetodonoides (taches claires sur fond brunâtre ou noir). L'adulte de Plectorhinchus orientalis est tout à fait différent (rayures longitudinales), mais celui de Plectorhinchus picus peut être facilement confondu avec Plectorhinchus chaetodonoides, car il est finement tacheté comme lui (=Plectorhinchus punctatissimus Playfair).

Le patron contrasté et donc très voyant du juvénile, est encore souligné par une nage ondulante, tête vers le bas, avec exagération des flexions du corps et des battements des nageoires. Les couleurs et le mode de progession évoquent moins un poisson que quelque mollusque nudibranche ou ver polychète et peuvent ainsi à la fois attirer l'attention d'un prédateur et le dissuader (Randall et Emery 1971). La nage devient progressivement banale en même temps que la livrée évolue vers le patron adulte.

Certaines espèces de Plectorhinchus forment des bancs, notamment Plectorhinchus gaterinus Forsskâl, mais Plectorhinchus chaetodonoides se rencontre par 2 ou 3 seulement, ou en solitaire. En Calédonie, l'espèce "affectionne les grandes galeries et grottes coralliennes", sans dépasser une trentaine de mètres (Fourmanoir et Laboute). Catala remarque que si les jeunes ne craignent pas la grande lumière, en grandissant ils préfèrent la pénombre et sont surtout actifs'à l'aube et au crépuscule. Ces poissons sont donc dépendants des récifs où ils ont leurs cachettes diurnes. On ne sait que peu de choses sur les habitudes alimentaires, sinon que l'estomac du type était rempli de petites crevettes; des crustacés et des vers forment sans doute la base de l'alimentation.

Plectorhinchus chaetodonoidesPlectorhinchus chaetodonoides

La possession de poissons en aquarium requiert une approche éthique et responsable pour respecter les animaux.
L'acquisition de poissons pour maintenance en aquarium ne doit pas se faire sur un coup de tête (achat impulsif). Il est essentiel de s'informer sur les besoins spécifiques des espèces (qualité eau, dimensions aquarium, comportement, alimentat). Seuls les poissons ayant des exigences similaires en matière de qualité d'eau devraient être maintenus ensemble dans un même aquarium.

Paramètres

Volume d'eau :
≥  litres
 Température eau :
23 → 28 °C
 pH :
8,0 → 8,5
 Salinité :
1022 → 1026

Le premier spécimen élevé à l'Aquarium du Musée de zoologie de Nancy, acquis le 14 juin 1968 à l'état juvénile (5 cm), fut placé dans un bassin de 600 litres, équipé d'une puissante filtration, d'un écumeur recevant de l'air ozonisé (15 mg/heure, 12 heures par jour), d'un circuit d'eau traversant un tube à UV (200 litres heure sous 8 watts) et de 3 diffuseur-d-air">diffuseurs d'air. L'eau, renouvelée par 100 litres, est maintenue à un pH supérieur à 7,5. Cet exemplaire est mort après 4 ans, 10 mois et 18 jours, ayant atteint 235 mm LT et acquis la première livrée adulte dans laquelle les taches sombres sont encore grandes. Un 2ème spécimen, acquis le 9 octobre 1971, a été placé dans un bassin de même capacité, mais mieux équipé, filtration doublée, protégé par un UV de 15 watts, aéré par 4 diffuseurs et un écumeur, et recevant davantage d'eau neuve, pH moyen de 7,7. La croissance et l'évolution du patron de coloration furent comparables, mais la longévité portée à 7 ans, 7 mois, 19 jours. Les conditions de maintenance actuelle peuvent faire espérer une durée de vie bien supérieure à 10 ans.

Comportement

Nombre d'animaux :
1 ou plus
 Niveau occupé :
non renseigné

Activité très grande chez les jeunes qui sont en perpétuel mouvement, de jour comme de nuit, elle diminue avec l'âge; mais, si les animaux se cachent plus souvent, ils demeurent des nageurs actifs et doivent disposer d'un espace d'eau libre suffisant en relation avec leur taille imposante.

Relations intraspécifiques : De Graaf écrit qu'il n'est pas agressif envers ses congénères. Derwanz a pu stimuler l'appétit d'un spécimen en en introduisant un autre dans l'aquarium.

Relations interspécifiques : Bonnes. Aucune agressivité particulière à l'égard d'espèces, même beaucoup plus petites, auxquelles il est habitué. Certains nouveaux venus sont cependant pourchassés et mordus superficiellement.

Alimentation

Derwanz (1972) déconseille cette espèce aux débutants car, selon son expérience, 3 individus sur 5 refusent de se nourrir. Pour de Graaf (1977) "les poissons acceptent sans réticence toute nourriture d'origine animale vivante ou morte, mais maigrissent quand même après quelques mois". Ces remarques contradictoires ont sans doute pour origine l'état des animaux à la réception, certains pouvant avoir déjà atteint un point de non retour, et la qualité de la quarantaine. La meilleure nourriture de départ consiste en artémias adultes, vivantes de préférence, en mysis ou autres petits crustacés (krill par exemple). Ensuite, toutes les nourritures sont acceptées, avec une préférence pour les néréis vivantes.

Au moment de la distribution de la nourriture, il guette près de la surface à l'endroit habituel de distribution et se jette littéralement sur les aliments, puis s'en retourne aussitôt, la bouche pleine, en mâchonnant, et nage un certain temps à travers l'aquarium avant d'avaler, puis il revient en quête de nouvelles proies. Doué d'un gros appétit, sa croissance est rapide.

Voici l'holotype du Plectorhinque chétodonide juvénile de 135 mm LT qui est le spécimen type de l'espèce décrite par Lacepède (Gravue in Histoire naturelle des Poissons, 1 800).
holotype de Plectorhinchus chaetodonoides

Reproduction

Type de reproduction :
Ovipare (ovulipare)
 Nombre d'oeufs :
non renseigné
 

La reproduction des poissons marins est presque impossible pour les amateurs. Seules quelques espèces sont reproduites et élevées par les professionnels.

Taxonomie de l'espèce

Le taxon valide complet avec auteur de cet animal est : Plectorhinchus chaetodonoides (Lacépède, 1801). L'espèce a été classée à l'origine sous le protonyme Lutjanus chaetodonoides par Lacépède en 1801.
En français, l'espèce porte le nom vernaculaire ou normalisé (nom commun) de : Plectorhinque chétodonoïde.

Classification taxonomique
Règne:Animalia
Phylum:Chordata
Classe:Actinopterygii
Ordre:Perciformes
Famille:Haemulidae
Sous-famille:Plectorhynchinae
[*] Genre:Plectorhinchus
Espèce:chaetodonoides
Nom scientifique:Plectorhinchus chaetodonoides
Descripteur:Lacépède
Année de description:1801
Protonyme:Lutjanus chaetodonoides
Synonymes:Lutjanus chaetodonoides, Diagmmma plectorhynchus
Noms communs:(fr) Plectorhinque chétodonoïde
Origine géographique
Habitat naturel:Océan Indien Est; Pacifique Ouest
Abondance:Rare
Maintenance de P. chaetodonoides
Maintenance:compliqué
Volume ou type:Nano-aquarium (> 20 L)
Taille:50,0 à 75,0 cm
pH:8,0 à 8,5
Salinité:1022 à 1026
Température:23 à 28 °C
Type de reproduction:Ovipare (ovulipare)

[*] Une taxonomie scientifique avec classification plus développée existe dans le genre plectorhinchus du taxon plectorhinchus chaetodonoides.

Genre Plectorhinchus : les poissons marins grogneurs du genre Plectorhinchus sont communément appelés les gaterins. Les plus de 30 espèces de Plectorhinchus vivent dans les zones tropicales et subtropicales du Pacifique occidental et central et de l'océan Indien. Deux espèces vivent sur les côtes de l'Atlantique...

Famille Haemulidae : les poissons-grogneurs de la famille Haemulidae vivent en mer, dans les rochers et les récifs coralliens, beaucoup vont également en eau saumâtre et très rarement en eau douce. Les différentes espèces mesurent de 11 cm à 1 mètre de long.

Ordre Perciformes : les poissons Perciformes, aussi appelés Percomorphes ou Acanthoptères, constituent le plus grand ordre de vertébrés, contenant environ 35 % de tous les poissons osseux ! Perciformes signifie "comme les perches". Ils appartiennent à la classe...

Classe Actinopterygii : la classe Actinopterygii, les Actinoptérygiens, est celle des poissons à nageoires rayonnées. C'est le plus grand groupe de poissons, mais aussi le plus réussi. Il représente la moitié de tous les vertébrés vivants. Alors que l'actinoptérygien...

Suggestions d'espèces

Page publiée le 10/01/2008 (mise à jour le 17/02/2025).