Synchiropus splendidus, le poisson-mandarin
Présentation
Le poisson-mandarin Synchiropus splendidus est originaire de l'océan Pacifique sud-ouest, dans la région de l'archipel indo-australien : Philippines (localité typique), Queensland septentrional (Hayman Island Reef, West Molle Island en Australie), et encore dans le lagon de Nouvelle-Calédonie.
Synchiropus splendidus = Poisson-mandarin
Description
Le mâle Synchiropus splendidus atteint au moins 7 - 8 cm de long, mais le dimorphisme sexuel avec les femelles est évident dans un couple car la femelle est franchement plus petite avec un ventre très rebondi. Des études, datant de 1995, ont mis en évidence la présence de cyanophore (un chromatophore bleu) dans les téguments des poissons qui provoquent l'apparition de la couleur bleue. L'intensité de cette couleur sera donc dépendante de l'alimentation.
Caractères de la famille : (d'après Marshall, 1964)
Les Dragonnets, ainsi nommés vulgairement à cause de leur aspect étrange, ont un corps allongé, presque cylindrique et couvert d'une peau sans écailles. La tête est plus ou moins déprimée, triangulaire vue d'en haut; les yeux, grands et rapprochés, sont situés sur le dessus de la tête. bouche petite, protractile, pourvue de plusieurs rangées de faibles dents. préopercule portant une épine bien développée, recouverte de peau, avec ou sans épines accessoires (ardillons). Il y a quelquefois d'autres épines à l'extrémité ou le long de la marge supérieure du préopercule. - Les blessures causées par ces piquants guérissent difficilement, d'où le nom vulgaire de Poissons araignées. Les ouvertures branchiales sont réduites à un orifice arrondi de chaque côté. 2 nageoires dorsales, souvent allongées; leurs épines sont faibles. Le genre Draculo ne possède, par exception, qu'une seule dorsale.
Un dimorphisme sexuel souvent très important, comportant des caractères permanents et des caractères saisonniers, complique l'étude de cette famille qui est encore mal connue. Les mâles sont ordinairement plus brillamment colorés que les femelles, surtout pendant la période de reproduction, au cours de laquelle les mâles de plusieurs espèces sont ornés de bandes bleues et jaunes (on connaît toutefois une espèce dans laquelle la femelle est la plus brillante). En outre, les mâles sont ordinairement plus grands que les femelles, ont un museau plus allongé, parfois renflé, et des nageoires plus hautes, avec des rayons prolongés en filaments et des membranes de couleurs vives. Les mâles ont un comportement de cour élaboré, décrit chez quelques espèces, en particulier une de celles qui vivent sur nos côtes : Callionymus lyra. Le mâle, très excité, décrit des cercles autour de la femelle Synchiropus splendidus en érigeant ses nageoires et en lui présentant ses plus vives couleurs. Lorsqu'elle lui permet enfin de s'approcher d'elle, le mâle la soulève en plaçant ses pelviennes sous les siennes; les deux poissons montent alors vers la surface et c'est à ce moment que les oeufs et la laitance sont émis en pleine eau. Selon Bertin (1957, Traité de zoologie) "... il n'y a jamais de combat entre mâles... La femelle s'apparie tantôt avec l'un, tantôt avec l'autre.
Des mâles cherchent parfois à s'apparier entre eux. La reconnaissance sexuelle résulte seulement du comportement de l'individu sollicité..., les femelles ne manifestent aucune préférence pour tel ou tel mâle (grands ou petits, vivement colorés ou non)... C'est la négation, dans ce cas, de toute sélection sexuelle". Il n'en est pas ainsi chez toutes les espèces, des comportements territoriaux et de violentes batailles entre mâles (et même entre individus de sexes opposés) ont été observés.
Caractères du genre :
Voisin de Callionymus, Synchiropus s'en distingue par la tête et la partie antérieure du corps qui sont peu déprimées et par les orifices branchiaux qui sont situés sur les côtés de la tête et non sur le dessus. Ce sont des petits poissons côtiers, répandus dans l'Indo-Pacifique. Leur systématique est embrouillée et un bon nombre d'espèces sont encore à découvrir. Trois espèces ont été reconnues, depuis 1972, dans les envois des Philippines destinés aux aquariophiles. L'une d'elles, Synchiropus ocellatus, est de couleurs peu attrayantes (brunâtre avec des taches et des bandes claires), tandis que les deux autres Synchiropus picturatus et Synchiropus splendidus, sont particulièrement brillantes. Cette dernière espèce est régulièrement importée en France, tandis que la précédente (dite Poisson "psychédélique" ou Poisson "LSD" est moins disponible (mais les temps changent). Le genre compte actuellement 42 espèces reconnues (2016), la plupart récemment décrites et peu connues du public.
Caractères de l'espèce :
La couleur générale du corps de Synchiropus splendidus est rouge, tirant sur l'orange, le brique ou le grenat. Des bandes sinueuses et des taches d'un vert-bleu brillant, brodées de noir, dessinent sur le corps et les nageoires dorsales et anale des motifs évoquant le cachemire. Tête vert-brun au-dessus, avec trois étroites lignes transversales bleu-vert; iris rouge-orange; gorge claire, blanc-vert; des points oranges brillants sur fond sombre occupent une aire subcirculaire, en avant de l'insertion des pectorales. Celles-ci, comme les pelviennes, sont de teinte générale bleu foncé, certains rayons des pelviennes étant soulignés de bleu plus clair. La nageoire caudale affiche une couleur rouge carminée, bordée de bleu et très finement striée de vert-bleu.
Dimorphisme sexuel chez le poisson-mandarin :
Le premier rayon de la dorsale du mâle Synchiropus splendidus se prolonge en une épine qui peut atteindre 1 fois et demie à 2 fois la hauteur de la portion membraneuse; d'autre part, le museau du mâle paraît un peu plus allongé que celui de sa compagne et la caudale est plus développée.
On les trouve à faible profondeur, picorant du plancton au voisinage des oursins Diadema setosus. Leur capture est extrêmement difficile ou dans des enchevêtrements de coraux ramifiés comme ci-dessous : (cliquez pour obtenir un cliché en 1 600 × 1 200 px).
Le poisson-mandarin S. splendidus vit en petit groupe de 4–6 individus :
Cette photo de Synchiropus splendidus, prise au Sud des Philippines, montre un petit groupe de poissons-mandarins avec une femelle gravide (à gauche), un mâle dominant et des femelles satellites.
La possession de poissons en aquarium requiert une approche éthique et responsable pour respecter les animaux.
L'acquisition de poissons pour maintenance en aquarium ne doit pas se faire sur un coup de tête (achat impulsif). Il est essentiel de s'informer sur les besoins spécifiques des espèces (qualité eau, dimensions aquarium, comportement, alimentat). Seuls les poissons ayant des exigences similaires en matière de qualité d'eau devraient être maintenus ensemble dans un même aquarium.
Paramètres
Ces poissons ne vivent que quelques semaines dans les petits bacs où ils ne peuvent s'alimenter convenablement !!! Les aquariums excessivement propres ou neufs semblent mal leur convenir; ils y maigrissent la plupart du temps.
Aucune sensibilité particulière à la température, au pH ou à la densité n'a été constatée.
maladies :
Conséquences de pollutions alimentaires, selon Schaller, pour S. ocellatus (nageoires attaquées et collées au corps); le même auteur signale une grande sensibilité aux médicaments. Nous n'avons personnellement jamais eu de difficultés en ce qui concerne la santé de S. splendidus.
Comportement
Se déplace calmement, mais fréquemment, en suivant la configuration du substrat et toujours à faible distance de celui-ci, les pelviennes fonctionnant souvent comme patins. La nage en pleine eau est exceptionnelle, nous l'avons parfois observée le soir.
Relations intraspécifiques : Agressifs entre eux, même en couple; des batailles à mort, entre mâles, dans des bacs trop petits. Seuls, des essais peuvent déterminer un groupe compatible (1 mâle et 2 femelles, par exemple, selon Chlupaty). Parade et ponte, observées assez souvent chez Synchiropus ocellatus, ne diffèrent pas de celles de C. lyra.
Relations interspécifiques : Excellentes; ils sont ignorés des autres poissons et n'en attaquent aucun. Conviennent pour des bacs d'invertébrés; ils évitent les anémones et les grands cérianthes Cerianthus sp. quand ils connaissent l'aquarium mais, lors d'une introduction, ils peuvent succomber aux piqûres.
Alimentation
Les poissons-mandarins saisissent exclusivement ce qui est sur le sol, mais ne sont pas difficiles quant au choix : moule cuite (le manteau est déchiqueté et seuls les très petits morceaux sont avalés), tubifex, artémias et même Néreis qui sont attaqués puis consommés par petits fragments. On cite aussi : enchytrées, ver Grindal, mysis, larves de chironomes, etc. Selon les diverses expériences, ils affectionnent les algues filamenteuses, parmi lesquelles ils fouillent (sans les consommer !), à la recherche de débris de nourriture ou de petites proies.
Reproduction
La reproduction des poissons marins est presque impossible pour les amateurs. Seules quelques espèces sont reproduites et élevées par les professionnels.
Taxonomie de l'espèce
Le taxon valide complet avec auteur de cet animal est : Synchiropus splendidus (Herre, 1927). L'espèce a été classée à l'origine sous le protonyme Callionymus splendidus par Herre en 1927.
En français, l'espèce porte le nom vernaculaire ou normalisé (nom commun) de : Poisson-mandarin.
En anglais, l'espèce est communément appelée : Mandarinfish.
Règne: | Animalia |
---|---|
Phylum: | Chordata |
Classe: | Actinopterygii |
Ordre: | Perciformes |
Famille: | Callionymidae |
[*] Genre: | Synchiropus |
Espèce: | splendidus |
Nom scientifique: | Synchiropus splendidus |
Descripteur: | Herre |
Année de description: | 1927 |
Protonyme: | Callionymus splendidus |
Synonymes: | Callionymus splendidus, Neosynchiropus splendidus, Pterosynchiropus splendidus |
Noms communs: | (fr) Poisson-mandarin, Dragonnet (en) Mandarinfish |
Habitat naturel: | Océan Pacifique Sud-Ouest |
---|---|
Abondance: | Courant |
Maintenance: | compliqué |
---|---|
Volume: | 120 litres |
Taille: | 7,0 à 8,0 cm |
pH: | 8,0 à 8,5 |
Salinité: | 1022 à 1026 |
Température: | 23 à 28 °C |
Type de reproduction: | Ovipare (ovulipare) |
Espérance de vie: | 4 à 5 ans |
[*] Une taxonomie scientifique avec classification plus développée existe dans le genre synchiropus du taxon synchiropus splendidus.
Genre Synchiropus : les dragonnets du genre Synchiropus sont de petits poissons marins proches des blennies dans la famille Callionymidae. Le genre compte une cinquantaine d'espèces marines de récif avec quelques exceptions en eau saumâtre de mangrove. Certains sont qualifiés de poissons-mandarins pour leur...
Famille Callionymidae : les poissons marins de la famille Callionymidae, des blennies, sont communément appelés les dragonnets ou poissons-mandarins. La famille est répartie en 20 genres et environ 190 espèces. Les poissons doivent leur nom commun à leur grande nageoire...
Ordre Perciformes : les poissons Perciformes, aussi appelés Percomorphes ou Acanthoptères, constituent le plus grand ordre de vertébrés, contenant environ 35 % de tous les poissons osseux ! Perciformes signifie "comme les perches". Ils appartiennent à la classe...
Classe Actinopterygii : la classe Actinopterygii, les Actinoptérygiens, est celle des poissons à nageoires rayonnées. C'est le plus grand groupe de poissons, mais aussi le plus réussi. Il représente la moitié de tous les vertébrés vivants. Alors que l'actinoptérygien...