Diploprion bifasciatum, le diploprion à deux bandes
Présentation
Le nom de genre, Diploprion, signifie "à double scie" (allusion à la double dentelure du préopercule) et le nom d'espèce, bifasciatum, indique "à deux bandes".
Diploprion bifasciatum = Diploprion à deux bandes
Description
La localité typique d'origine géographique est Java, où l'espèce fut découverte par Kuhl et Van-Hasselt, deux jeunes naturalistes néerlandais, auteurs du binome Diploprion bifasciatum qui fut conservé et publié par Cuvier. Inde et Ceylan, archipel indo-australien, Chine, Philippines, Japon méridional, de l'Australie occidentale au Queensland; signalé comme rare dans le sud-ouest du Pacifique, il est néanmoins commun en Nouvelle-Calédonie (Fourmanoir et Laboute); absent de l'océan indien occidental.
Initialement importé à l'état juvénile sans retenir l'attention des amateurs, la croissance est lente, jusqu'à 30 cm de longueur totale, généralement plus petit (15 - 20 cm).
Diploprion et Aulacocephalus s'écartent par divers caractères des autres genres et sont intermédiaires entre les Serranidés et les autres Grammistidés. Ceci a conduit Katayama (1959, 1960) à placer ces 2 genres dans une sous-famille particulière (Diploprioninés). De même Rypticus est tout à fait à part et mériterait aussi une sous-famille propre.
4 des 6 genres de la famille sont monotypiques; seuls Diploprion compte 2 espèces et Rypticus 11 espèces.
Les noms de "savonnier" ou de "savon", donnés à la Martinique aux représentants du genre Rypticus, ou celui de "jabonsillo" (savonnette) à la Havane, ont été rapportés par le Père Plumier et Parra qui furent les premiers a fournir des documents sur ces poissons. Cuvier (1829) précise que le nom "tient à la singulière douceur de la peau et à la matière onctueuse et gluante dont cette peau est recouverte, et qui, au rapport de M. Plée, mousse comme du savon lorsqu'on la frotte avec la main". Parra (Poissons de la Havane) assure qu'on ne mange pas le savonnier. Toutefois, les Comoriens trouvent un goût de gingembre aux Grammistes.
Randall, après avoir éprouvé une violente irritation de la muqueuse uréthrale, provoquée par le mucus de Rypticus, apprit de pêcheurs locaux que la présence d'un savonnier dans un récipient provoque souvent la mort de tous les autres poissons.
Une expérimentation variée a confirmé la toxicité du mucus en ingestion forcée à des chats, en injection intrapéritonéale à des souris ou dans l'eau pour des guppies ou de petits poissons marins qui perdent rapidement le sens de l'équilibre et meurent en quelques minutes si la concentration est forte.
La sécrétion de la toxine augmente quand l'animal est effrayé; c'est alors que les poissons qui se trouvent avec lui meurent si le volume d'eau est faible. Comme le Grammistidé lui-même ne meurt pas, on présume qu'il est tolérant vis-à-vis de sa propre toxine.
Placé sur la langue (à éviter sans précaution !!!), le mucus a une saveur amère et un peu piquante qui doit constituer un répulsif pour les prédateurs, car ceux-ci, en règle générale, ne consomment pas les savonniers. De ce point de vue, Grammistes et Pogonoperca provoquent la sensation la plus forte, Grammistops et Rypticus la plus faible, Aulacocephalus et Diploprion occupant une position intermédiaire.
La toxine provoque l'hémolyse des cellules sanguines du Lapin, cette activité hémolytique permettant son dosage; à concentration égale, la mort de poissons testés (Oryzias latipes) survient sensiblement dans le même délai pour les 6 genres de Grammistidés (69 à 105 minutes).
La toxine semble bien être la même pour les 3 genres où elle a été étudiée, ou tout au moins très semblable. Chaque échantillon purifié comprend un peptide spécifique et une fraction d'une amine ternaire ou quaternaire. Les 4 aminoacides dominants sont la leucine, l'isoleucine, la phénylalamine et la glycine.
Il existe, 2 types de cellules épidermiques à mucus; les unes de type ordinaire (communes à tous les poissons), les autres se colorant par le Noir Soudan B. Dans le derme, entre les écailles, se trouvent des glandes pluricellulaires qui se colorent en noir comme les cellules précédentes et évacuent leur sécrétion par des canaux aboutissant à la surface. La grammistine se colore également en noir, ce qui ne laisse aucun doute sur son origine. Sa concentration est beaucoup plus forte dans le mucus que dans la peau elle-même; le tégument de Grammistes sexlineatus et celui de Pogonoperca punctata renferment une plus grande quantité de toxine que celui des autres espèces; inversement, les glandes intradermiques manquent chez Diploprion et Aulacocephalus qui sont considérés, pour cette raison, comme plus primitifs que les autres genres.
Planche de Diploprion bifasciatum par Cuvier.
La possession de poissons en aquarium requiert une approche éthique et responsable pour respecter les animaux.
L'acquisition de poissons pour maintenance en aquarium ne doit pas se faire sur un coup de tête (achat impulsif). Il est essentiel de s'informer sur les besoins spécifiques des espèces (qualité eau, dimensions aquarium, comportement, alimentat). Seuls les poissons ayant des exigences similaires en matière de qualité d'eau devraient être maintenus ensemble dans un même aquarium.
Paramètres
Classique d'un aquarium marin. Il faut préférer une densité moyenne à haute (1022 à 1026) à une salinité faible.
Voir aussi l'autre espèce de ce genre ditypique : Diploprion drachi.
Comportement
Classique des serranidés : en solitaire en aquarium ! Les Diploprion sont de piètres nageurs et un brassage trop violent les gêne ou les empêche de sortir de leurs cachettes.
Alimentation
Diploprion bifasciatum apprécie une nourriture très variée et s'alimente sans problème. Attention aux associations avec des poissons trop petits qui pourraient servir de proie.
Reproduction
La reproduction des poissons marins est presque impossible pour les amateurs. Seules quelques espèces sont reproduites et élevées par les professionnels.
Taxonomie de l'espèce
Le taxon valide complet avec auteur de cet animal est : Diploprion bifasciatum (Cuvier, 1828). L'espèce a été classée à l'origine sous le protonyme D. bifasciatum par Cuvier en 1828.
En français, l'espèce porte le nom vernaculaire ou normalisé (nom commun) de : Diploprion à deux bandes.
Règne: | Animalia |
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Phylum: | Chordata |
Classe: | Actinopterygii |
Ordre: | Perciformes |
Sous-Ordre: | Percoidei |
Famille: | Serranidae |
Sous-famille: | Epinephelinae |
Tribu: | Diploprionini |
[*] Genre: | Diploprion |
Espèce: | bifasciatum |
Nom scientifique: | Diploprion bifasciatum |
Descripteur: | Cuvier |
Année de description: | 1828 |
Protonyme: | D. bifasciatum |
Noms communs: | (fr) Diploprion à deux bandes |
Habitat naturel: | Indo-pacifique ouest |
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Abondance: | Très rare |
Maintenance: | facile |
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Volume ou type: | Nano-aquarium (> 20 L) |
Taille: | 25,0 à 30,0 cm |
pH: | 8,0 à 8,5 |
Salinité: | 1022 à 1026 |
Température: | 23 à 28 °C |
Type de reproduction: | Ovipare (ovulipare) |
[*] Une taxonomie scientifique avec classification plus développée existe dans le genre diploprion du taxon diploprion bifasciatum.
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