Heterotis niloticus, l'arowana africain

Présentation

Heterotis niloticus, l'arowana africain du Nil, est en réalité un arapaïmidé, un Téléostéen d'eau douce primitif qui atteint une longueur de 100 cm. Contrairement aux autres espèces d'Arapaïmidés franchement prédatrices, ce poisson consomme du plancton et de petits animaux.

Heterotis niloticus = Arowana africain

Description

Heterotis niloticus a un corps cylindrique très comprimé sur les côtés, habitant de nombreuses rivières, ruisseaux, lacs naturels et artificiels de la région nilo-soudanaise, d'Afrique centrale et occidentale. Ils grandissent jusqu'à 45 cm en captivité et peuvent devenir encore plus grands dans la nature, jusque 1 mètre pour un poids de 10 kilogrammes. Les nageoires dorsale et anale allongées sont positionnées postérieurement, ce qui renforce leur style de nage élancé, et se terminent près de la petite nageoire caudale arrondie.

La couleur est uniformément grisâtre ou bronze; les lèvres jaunâtres et l'oeil plus ou moins doré. Selon certains auteurs, cette coloration peut devenir noirâtre lorsque le poisson atteint la maturité sexuelle. Chez les jeunes, les parties postérieures des nageoires anale et dorsale sont parfois marquées de bandes longitudinales sombres et les écailles présentent une tache ovale sombre aux marges des zones de chevauchement.

✅ Une caractéristique particulière de Heterotis niloticus est la présence à la fois de travées osseuses et de zones cartilagineuses bien définies en cours d'ossification, dans les couches plus profondes de la langue. La "langue osseuse africaine" est due à ces caractéristiques. Des deux côtés de la langue, deux structures tubulaires recouvertes de nombreuses papilles gustatives, ainsi que de cellules muqueuses, ont été trouvées. La présence de tissu lymphoïde bien défini dans les caecums pyloriques et le rectum a été décrite en 2022.

L'épithète spécifique indique son origine du Nil, avant que le poisson ne soit connu de tout le nord subsaharien de l'Afrique fluviatile. Dans un environnement optimal, l'arowana africain peut vivre jusqu'à 15 ans. Il est d'une espèce avec une assez grande importance commerciale tant pour la pêche que pour l'aquaculture.

Il est candidat à l'aquaculture en Afrique avec un bon taux de conversion et est utilisé pour les études évolutives en raison de ses similitudes anatomiques avec les reptiles et les oiseaux. H. niloticus est également une espèce en voie de disparition pour plusieurs raisons, notamment la surexploitation.

Heterotis niloticus

La possession de poissons en aquarium requiert une approche éthique et responsable pour respecter les animaux.
L'acquisition de poissons comme Heterotis niloticus pour maintenance en aquarium ne doit pas se faire sur un coup de tête (achat impulsif). Il est essentiel de s'informer sur les besoins spécifiques des espèces (qualité eau, dimensions aquarium, comportement, alimentation). Seuls les poissons ayant des exigences similaires en matière de qualité d'eau devraient être maintenus ensemble dans un même aquarium.

Paramètres

Heterotis niloticus est un poisson d'eau douce originaire de nombreuses régions d'Afrique. Les adultes vivent à faible profondeur (moins de 3 mètres) dans les eaux libres des rivières et des lacs, et ils peuvent être trouvés dans la zone pélagique des lacs ainsi que dans la zone littorale. Les juvéniles se trouvent dans les zones marécageuses au milieu de la végétation aquatique. L'espèce peut survivre dans des eaux désoxygénées.

Si les conditions sont parfaites et que l'aquarium est suffisamment grand (au moins 1200 litres) pour l'accueillir, les arowanas africains constituent un excellent ajout aux systèmes établis.

⭐ il faut distinguer l'aire d'occurrence actuelle résultant des introductions anthropiques de son aire de répartition géographique naturelle d'origine. Il est généralement admis que les premières introductions ont eu lieu au début des années 1950. La répartition d'origine (ou naturelle) comprend tous les bassins hydrographiques de la région nilo-soudanaise : Corubal, Sénégal, Gambie, Volta, Niger, Bénoué, Tchad, fleuves Nil et Omo et lac Turkana.

Comportement

Bien que généralement pacifique, cet arowana africain peut devenir territorial à mesure qu'il grandit. Parmi les bons compagnons de réservoir, on trouve des poissons d'eau douce plus gros comme les grands tétras et les Cichlidés, ainsi que certaines espèces de poissons-chats pacifiques. Assurez-vous que vos poissons sont de taille similaire.

Alimentation

Heterotis niloticus consomme un peu de tout, voracement, mais surtout beaucoup de plancton, se nourrissant de proies benthiques et pélagiques (invertébrés, ostracodes, copépodes et chironomes).

L'espèce peut être considérée comme un omnivore opportuniste en raison de la diversité de la composition de son régime alimentaire ainsi que de sa variation saisonnière. Son régime alimentaire est principalement basé sur des poissons, des mollusques et des crustacés, mais aussi des invertébrés aquatiques, des insectes terrestres et des graines. Parmi les poissons appartenant aux Ostéoglossidés, H. niloticus est le seul à se nourrir abondamment de plancton. Ainsi, certains auteurs considèrent l'espèce comme étant principalement planctonivore, tandis que d'autres auteurs soutiennent qu'il est un omnivore plutôt qu'un détritivore, un planctonivore ou un mangeur d'invertébrés spécialisé. D'autres auteurs le qualifient de carnivore plutôt que de piscivore.

Reproduction

Comme le poisson-chat africain Clarias gariepinus, Heterotis niloticus se reproduit pendant la période d'inondation pendant laquelle les deux espèces sont abondantes. Pour les deux espèces, la reproduction en captivité est difficile.

H. niloticus choisit des sites et construit ses nids dans des zones marginales peu profondes au sein de la végétation aquatique de la plaine inondable. Les nids ont en moyenne 116 cm de diamètre (entre 77 et 165 cm) et se trouvent à une profondeur d'eau moyenne de 60 cm (entre 40 et 86 cm). La hauteur de la végétation submergée et émergente entourant les nids varie de 30 à 135 cm (moyenne =89 cm) et le diamètre des entrées de nid varie de 20 à 47 cm (moyenne =33 cm).

Entre 1 et 7 jours après l'éclosion, les larves ont de gros sacs vitellins et sont incapables de se déplacer de manière significative, ce qui les rend particulièrement vulnérables. Lorsque les nids contenant des larves nouvellement écloses sont perturbés, les deux parents prennent les larves dans leur bouche pour les transporter vers un autre endroit.

Le nombre de larves par nid varie de 3 953 à 6 125 (moyenne =5 028). L'entretien des nids et des couvées a lieu dès l'éclosion des oeufs jusqu'à la dispersion des juvéniles hors du nid. L'âge de recrutement est estimé à 6 mois, âge auquel Heterotis entame sa migration depuis les sites de reproduction vers les eaux libres ou les plaines inondables.

H. niloticus atteint sa maturité à 2 ans et produit des oeufs relativement gros (2,5–3,0 mm) et une fécondité par lots modérée (2 700–27 500) pour un poisson de sa taille. Par conséquent, l'espèce présente une stratégie de cycle biologique plus proche du point final d'équilibre que du point final périodique, ce qui implique que les soins parentaux sont essentiels à la survie aux premiers stades de la vie et aux niveaux de recrutement nécessaires à la viabilité à long terme de la population.

Taxonomie de l'espèce

Le taxon valide complet avec auteur de cet animal est : Heterotis niloticus (Cuvier, 1829). L'espèce a été classée à l'origine sous le protonyme Sudis niloticus par Cuvier en 1829.
En français, l'espèce porte le nom vernaculaire ou normalisé (nom commun) de : Arowana africain.
En anglais, l'espèce est communément appelée : African bonytongue.

Suggestions d'espèces

Arapaima gigas (ArapaÏma, Pirarucu)

Gnathonemus petersii (Poisson-éléphant à long nez)

Pantodon buchholzi (Poisson papillon d'eau douce)

Chitala ornata (Poisson-couteau clown)

Osteoglossum bicirrhosum (Arowana argenté)

Scleropages formosus (Arowana scléropage vert)

Compléments utiles

La robustesse d'Heterotis niloticus, ainsi que son taux de croissance élevé en font un candidat à l'aquaculture en Afrique et il a été transporté dans un certain nombre de pays à cette fin. Il est bien adapté aux systèmes de polyculture avec le tilapia Oreochromis niloticus en raison de la répartition des ressources. Les poissons échappés des étangs et introduits dans la nature ont permis l'établissement de populations qui constituent la base des pêcheries. En raison de la dégradation générale de l'environnement, notamment des déversements de pétrole, de la pollution et de la destruction des mangroves, cette espèce a perdu environ 60 % de son habitat de reproduction et de nurserie au Nigeria.

Sa position basale dans la phylogénie générale des poissons en tant qu'ostéoglossiformes le place dans un taxon important d'intérêt pour les études des processus évolutifs. L'espèce présente également un grand intérêt pour d'autres raisons. Tout d'abord, ses grandes performances de croissance en font une espèce candidate de premier plan avec un potentiel aquacole élevé.