Diplodus sargus, le sar commun

Présentation

Diplodus sargus, le sar commun, est un sparidé d'une taille de 22 à 30 cm de l'océan Atlantique Est et de la mer Méditerranée. L'espèce est exploitée dans toute son aire de répartition.

Diplodus sargus = Sar commun

Description

Le sar commun Diplodus sargus est un poisson démersal, vivant dans les habitats rocheux infralittoraux et circalittoraux. C'est une espèce très commune en Méditerranée occidentale et sur la côte nord-est de l'océan Atlantique, y compris dans les archipels macaronésiens. Les individus de cette espèce sont de taille moyenne avec une durée de vie relativement longue et un régime benthique omnivore. Il s'agit d'une espèce comestible présentant un intérêt commercial considérable, représentant une capture courante dans la pêche professionnelle et récréative.

Diplodus sargus, tel qu'il est actuellement reconnu, est un assemblage d'espèces génétiquement étroitement apparentées dont les attributions taxonomiques actuelles d'espèces et de sous-espèces sont quelque peu incohérentes et nécessitent des travaux supplémentaires. En attendant des travaux génétiques plus détaillés sur les populations, les six sous-espèces de D. sargus sont conservées dans les comptes d'espèces individuelles mais ne sont pas séparées dans le compte d'espèces parentales.

Un sar commun Diplodus sargus :

Le corps de Diplodus sargus comporte 5 bandes verticales noires et 4 grises. Toutefois, celles-ci peuvent ne pas être très visibles si le poisson est très calme, sans stress. Le museau est plus long que le diamètre de l'oeil.

Les trois principales sous-espèces sont différenciées (il y en a plus, voir tout en bas de page) :

• Diplodus sargus typicus : océan Atlantique Est, Bretagne et golfe de Gascogne;
• Diplodus sargus cadenati : océan Atlantique Central-Est, Afrique de l'Ouest et îles Canaries (devenu Diplodus cadenas);
• Diplodus sargus sargus : mer Méditerranée, sauf le sud oriental israélien (devenu Diplodus levantinus).

En Méditerranée, D. sargus est l'une des espèces de sparidés les plus répandues dans le golfe Persique et représente la majeure partie des captures de sparidés au Koweït.

Anatomie de Diplodus sargus :

Diplodus sargus (réf.: HUJ 20 542), 2 spécimens de 220–225 mm LS, France, Marseille, 8 déc. 2015. Vue latérale; photographie de la coloration fraîche prise quelques heures après le prélèvement.

Les individus plus gros sont principalement observés dans les zones marines protégées, ce qui peut indiquer une certaine surpêche même si les populations ne montrent aucun déclin.

⭐ Diplodus sargus est principalement capturé par les pêcheurs artisanaux et est capturé à l'aide de casiers, de filets maillants et de lignes à main, et peut être capturé comme prise accessoire dans les chaluts à crevettes. Plusieurs tentatives ont été faites pour introduire l'espèce en aquaculture en Méditerranée. Beaucoup de ces tentatives d'élevage de cette espèce ont été entravées par la lente croissance de l'espèce en captivité après la première année de vie. Dans de nombreux cas, cette croissance lente réduit la rentabilité de la production commerciale.

La possession de poissons en aquarium requiert une approche éthique et responsable pour respecter les animaux.
L'acquisition de poissons comme Diplodus sargus pour maintenance en aquarium ne doit pas se faire sur un coup de tête (achat impulsif). Il est essentiel de s'informer sur les besoins spécifiques des espèces (qualité eau, dimensions aquarium, comportement, alimentation). Seuls les poissons ayant des exigences similaires en matière de qualité d'eau devraient être maintenus ensemble dans un même aquarium.

Paramètres

Diplodus sargus évolue généralement à faible profondeur, jusque 50 m au maximum. Le sar commun habite les zones côtières de fonds et récifs rocheux et les lits de posidonies Posidonia oceanica. Comme les autres sparidés, il est très actif et fréquente la zone de surf, principalement à l'aube.

Banc de sars communs Diplodus sargus :

Les Diplodus sargus juvéniles sont présents sur les fonds sableux peu profonds et pénètrent dans les lagons au printemps et retournent à la mer en automne, tandis que les adultes préfèrent les zones rocheuses plus profondes couvertes d'algues.

Comportement

Les sars communs sont plutôt grégaires, vivant en groupe, mais il n'est pas rare de voir des individus isolés vivre seuls. Le sexe et les éventuels changements de sexe pourraient être à l'origine de cet isolement.

Alimentation

Diplodus sargus se nourrit de coquillages et autres invertébrés benthiques qu'il prélève dans les sédiments. Les juvéniles sont omnivores (se nourrissant principalement d'algues, de vers, de petits mollusques et d'hydrozoaires) et les adultes sont carnivores (se nourrissant de vers, de mollusques, de crustacés et d'échinodermes)

Reproduction

Le sar commun Diplodus sargus est un poisson marin qui est un hermaphrodite digynique. Il atteint la maturité sexuelle à 2 ans, avec une taille approximative de 17 cm. Des mâles et des femelles se développent à partir de juvéniles intermédiaires. Cependant, une protandrie avec une possible digynie a été confirmée plus tard.

Le frai a lieu de janvier à mars. La taille de l'oeuf pélagique est de 0,8–0,9 mm. La longueur larvaire de l'alevin à l'éclosion est de 2,6 mm.

Taxonomie de l'espèce

Le taxon valide complet avec auteur de cet animal est : Diplodus sargus (Linnaeus, 1758). L'espèce a été classée à l'origine sous le protonyme Sparus sargus par Linnaeus en 1758.
En français, l'espèce porte le nom vernaculaire ou normalisé (nom commun) de : Sar commun.
En anglais, l'espèce est communément appelée : Sargo.

Suggestions d'espèces

Diplodus vulgaris (Sar à tête noire)

Diplodus annularis (Sparaillon, Pataclet)

Cymatoceps nasutus (Spare nasique)

Sparus aurata (Dorade royale, Daurade)

Betta splendens (Poisson-combattant)

Paracheirodon innesi (Néon bleu)

Compléments utiles

L'espèce Diplodus levantinus, décrite en 2016 par Fricke, Golani & Appelbaum-Golani, remplace Diplodus sargus au large des côtes d'Israël, dans l'est de la Méditerranée.

Diplodus sargus peut atteindre une longueur totale allant jusqu'à 40 cm, ce qui équivaut à une longueur standard d'environ 324 mm. Cadenat (1964) a révisé le genre Diplodus d'Afrique de l'Ouest et a relancé le nom Diplodus sargus; il a décrit deux sous-espèces, dont la description de Diplodus sargus typicus, qui comprenait des spécimens d'Afrique de l'Ouest ainsi que de la mer Méditerranée. En partie basé sur son matériel ouest-africain, Paz et al. (1974) ont décrit une nouvelle sous-espèce Diplodus sargus cadenati d'Afrique de l'Ouest et des îles Canaries.

Dans son projet de thèse, Paz (1975) a révisé le genre Diplodus. Il a défini le groupe d'espèces Diplodus sargus comme ayant 4 à 10 bandes verticales le long des côtés du corps, plus parfois des bandes supplémentaires plus petites dans les espaces entre les bandes principales, 4 incisives chacune dans la mâchoire supérieure et inférieure et de grandes molaires en 2- 4 rangées. Dans le groupe d'espèces, il a inclus la sous-espèce Diplodus sargus sargus (Linné, 1758) de la Méditerranée, D. s. cadenati (Paz, Bauchot et Daget, 1974) de l'Atlantique Est, D. s. capensis (Smith, 1844) du Sud Afrique, et D. s. lineatus (Valenciennes in Cuvier et Valenciennes, 1830) des îles du Cap-Vert.

Ces résultats ont été précédemment résumés dans l'article de Paz et al. (1974). De plus, il a signalé "Diplodus X" d'Israël, qu'il pensait être un hybride douteux entre D. sargus et D. annulatus. Paz (1982) a élargi le groupe d'espèces de Diplodus sargus pour inclure deux sous-espèces supplémentaires de l'Atlantique Sud, quatre de l'Atlantique Ouest et deux de l'océan Indien. Le statut hybride présumé de la population en Israël n'a pas été mentionné à nouveau dans cet article ni dans la littérature ultérieure.

Lorsque Ronald Fricke, Daniel Golani et Brenda Appelbaum-Golani ont examiné des spécimens de Diplodus d'Israël, leur attention a été attirée sur l'identité de spécimens précédemment nommés Diplodus sargus (non Linné, 1758), qui se sont révélés distincts des Diplodus sargus "typiques" provenant d'autres parties de la mer Méditerranée. L'analyse de ces individus a démontré que la population d'Israël représente une espèce distincte : Diplodus levantinus, le Sar du Levant.