Trichopodus leerii, le gourami perlé

Présentation

Trichopodus leerii, appelé gourami perlé, est un poisson Labyrinthidé originaire de la péninsule de Malaisie, de Thaïlande et d'Indonésie (Sumatra et Bornéo). Espèce assez imposante, le poisson atteint 10 à 12 cm LS et demande un aquarium de bon volume.

Trichopodus leerii = Gourami perlé

Description

L'impression d'ensemble de Trichopodus leerii est celle d'un poisson trapu, bien qu'il soit sensiblement allongé, est due à la profonde nageoire anale qui prolonge un corps très comprimé latéralement. L'extrémité de la tête est pointue, la bouche petite, les yeux sont relativement grands. Le bord antérieur de la dorsale (nageoire dorsale) est situé vers le milieu du dos. L'anale se confond presque avec la caudale chez certains sujets. Les pectorales sont transparentes. Les ventrales sont transformées en longs rayons utilisés comme organes d'équilibre et de toucher, pour le thigmotactisme. La gorge, le ventre, une partie de la nageoire anale sont rouge orangé.

Trichopodus leerii mâle :

Depuis 2013, l'espèce est Trichopodus leerii, mais encore connu sous l'ancien taxon Trichogaster leerii datant de 1991. Il a été décrit sous le taxon Trichopus leerii en 1852.

Une ligne noire en zigzag part de la bouche, se poursuit après l'oeil, s'atténue pour s'achever par une tache noire à la base de la nageoire caudale. Tout le corps de Trichopodus leerii est parsemé de petites taches blanches, plus ou moins rondes. Chez le mâle, la nageoire dorsale se termine en pointe effilée, alors qu'elle est arrondie chez la femelle; l'anale est plus profonde et terminée en longs filaments chez le premier; elle est courte et arrondie chez la seconde. D'une manière générale, le corps de la femelle est plus arrondi.

Les mâles matures sont beaucoup plus colorés que les femelles, avec le développement d'une coloration magnifique orange ou rouge (comme ci-dessous) autour de la région de la gorge. Ils ont également des prolongements effilés aux dorsales et anales. Les femelles sont plus fades et plus dodues.

Un gourami perlé mâle de l'espèce Trichogaster leerii à la surface de l'eau :

En aquarium, le gourami perlé T. leerii placé dans de bonnes conditions est un poisson qui vient régulièrement piper l'air en surface et ces poissons atteignent une taille de 10 à 12 centimètres.

Trichopodus leerii

La possession de poissons en aquarium requiert une approche éthique et responsable pour respecter les animaux.
L'acquisition de poissons pour maintenance en aquarium ne doit pas se faire sur un coup de tête (achat impulsif). Il est essentiel de s'informer sur les besoins spécifiques des espèces (qualité eau, dimensions aquarium, comportement, alimentat). Seuls les poissons ayant des exigences similaires en matière de qualité d'eau devraient être maintenus ensemble dans un même aquarium.

Paramètres

Les caractéristiques de l'eau pour la maintenance ne sont pas prioritaires et l'espèce s'adapte facilement à bien des conditions. On préférera toutefois un pH de 5,6 à 7,6, en milieu naturel, il est trouvé dans les marigots, le marais de plaine, les marécages tourbeux, avec de l'eau acide, pourtant assez proche, souvent, des régions côtières. GH : 1 à 20, le gourami perlé est encore assez indifférent à la dureté totale de l'eau douce. Une température de 23 à 29 °C convient bien, l'espèce est très tolérante.

T. leerii est un poisson facile, idéal pour les débutants avec un aquarium de taille convenable (200 litres minimum).

Dans son milieu d'origine, Trichopodus leerii est généralement présent dans les marécages et cours d'eau acides associés aux forêts de tourbières, ainsi que dans les forêts inondées des basses terres. Le poisson a toujours été capturé dans des eaux peu profondes (~ 30 cm de profondeur) au milieu d'une végétation dense.

Des populations de Trichopodus leerii existent également, en tant qu'espèce introduite, à la fois à Singapour et en Colombie. Les poissons sauvages sont rares en aquariophilie, avec la grande majorité de ceux en vente reproduits en grande quantité en Extrême-Orient et Europe de l'Est.

Les populations de l'espèce T. leerii ont beaucoup diminué dans certaines parties de son aire de répartition (centre de la Thaïlande, et peut-être la péninsule malaise) en raison de la perte d'habitat et la dégradation résultant de la conversion des tourbières et des zones humides et de remise en état. Les niveaux de déclin devraient se poursuivre et peuvent approcher 30 % à travers son aire de répartition au cours des 10–20 prochaines années, et le niveau de la perte d'habitat devrait se poursuivre. D'ailleurs, depuis 2012, les populations de certaines parties de son aire de répartition pourraient avoir disparu, en particulier dans le centre de la Thaïlande.

Comportement

Les relations interspécifiques et intraspécifiques de ces poissons sont bonnes. Aussi conviennent-ils pour un bac d'ensemble. Calmes, presque timides, il ne faut cependant pas leur imposer des compagnons trop vifs et remuants.

Le poisson préfère un grand bac, dont la fenêtre (120 cm de longueur !) est importante. Aussi l'aquarium proposé, long et large, pourra n'avoir qu'une hauteur d'eau relativement faible. Une végétation abondante, tant immergée qu'émergée ou de surface, est appréciée car sa biologie native consiste en un habitat dans les marais et les ruisseaux, le plus souvent entre une végétation dense. Laissez aussi une grande zone de nage ouverte.

Alimentation

Le Leeri n'est pas très difficile à nourrir. Bien qu'il accepte la nourriture sèche, il est néanmoins recommandé de varier les menus et d'y faire figurer de petites proies vivantes (attention à la petite bouche).

✅ Ces poissons gouramis Leerii consomment, à la façon d'un ravageur-prédateur, les hydres en aquarium.

Reproduction

Pour la reproduction, il est préférable d'aménager un bac spécial d'au moins 50 litres, à fond sombre, et de prévoir une végétation abondante, notamment du Riccia qui sera éventuellement utilisé pour la confection du nid. L'atmosphère au-dessus de la surface doit être maintenue saturée d'humidité et, si possible, plus chaude (30 °C) que l'eau (28 °C), de préférence douce.

Le mâle, dont les couleurs sont plus vives, construit un nid de bulles, parfois rudimentaire, d'une dizaine de centimètres et de faible épaisseur. Il écarte la femelle, alourdie d'oeufs, parfois brutalement, jusqu'au moment de l'accouplement qui peut durer trois heures, durant lesquelles sont pondus de cinq cents à mille oeufs. Il faut alors retirer la femelle tandis que le mâle, après avoir incorporé les oeufs dans le nid, veille celui-ci. Les alevins éclosent au bout de deux jours et restent suspendus au nid. Après quatre jours, ils commencent à nager et il est temps de retirer le mâle.

Les alevins sont nourris d'infusoires, puis de nauplius d'artémia. La formation du labyrinthe est la période critique dans l'élevage des alevins.

Taxonomie de l'espèce

Le taxon valide complet avec auteur de cet animal est : Trichopodus leerii (Bleeker, 1852). L'espèce a été classée à l'origine sous le protonyme Trichopus leerii par Bleeker en 1852.
En français, l'espèce porte le nom vernaculaire ou normalisé (nom commun) de : Gourami perlé.
En anglais, l'espèce est communément appelée : Pearl gourami.
En espagnol, le nom commun est : Gurami perla.

Suggestions d'espèces

Trichopodus trichopterus (Gourami bleu à trois points)

Trichopodus microlepis (Gourami clair de lune)

Trichopodus pectoralis (Gourami peau de serpent)

Trichopodus cantoris

Trichopodus poptae

Trichogaster lalius (Gourami nain, Colisa lalia)

Compléments utiles

Trichopodus leerii est connu de la péninsule malaise (Malaisie et sud de la Thaïlande), de Sumatra et de Bornéo (Kalimantan). Elle était auparavant connue dans le centre de la Thaïlande, mais il n'y a eu aucun signalement récent de cette espèce dans la région (le dernier signalement connu remonte aux années 1920), et elle y est probablement éteinte.

Dans le Kalimantan central, cette espèce est consommée séchée et salée.

L'espèce Trichopodus leerii est évaluée comme "quasi menacée" par l'IUCN car le déclin de la population devrait approcher 30 % dans son aire de répartition d'origine au cours des 10 à 15 prochaines années (correspondant à peu près à trois générations), en grande partie en raison de la dégradation/défrichement en cours des forêts de tourbières. Il est également populaire dans le commerce des poissons d'ornement, mais comme la plupart des individus d'aquarium sont soupçonnés d'être issus de sources élevées en captivité, il n'est pas certain que la surexploitation constitue une menace importante.