Balistes capriscus, le baliste commun
Présentation
Balistes capriscus, le baliste commun, est un poisson marin de l'ordre des Tétraodontiformes pouvant atteindre 50 cm. Le poisson des mers chaudes a une aire de répartition qui a progressé vers le nord au cours de ces dernières années (il a été observé jusqu'à Lorient).
Balistes capriscus = Baliste commun
Description
Balistes capriscus a un corps haut et comprimé latéralement, sa peau couverte d'écailles rugueuses est gris-verdâtre à brun jaunâtre, ornée de lignes et méandres bleutés. Ses nageoires sont bleutées. La première dorsale très courte, possède un premier rayon constituant une grosse épine qui le protège de certains prédateurs. Sa bouche est proportionnellement petite; elle est armée de dents puissantes lui permettant de broyer coquillages et crustacés (balanes notamment). Ses oeufs sont pondus par la femelle dans une cavité, un nid, et gardés par le mâle jusqu'à leur éclosion. En raison de son régime alimentaire, cette espèce est un ennemi des conchyliculteurs (dans le bassin d'Arcachon notamment). Le nom d'espèce, capriscus veut dire "petit bouc".
Il fait avant tout partie de la faune de Méditerranée orientale (chaude), mais il est encore fréquemment représenté en Méditerranée occidentale et même dans l'Atlantique (jusqu'au Canada). On le connaît également dans le Pacifique.
Parmi les Balistidés, Balistes capriscus est l'espèce qui remonte le plus vers le nord : en effet, selon Poll (1947) on le rencontre (très rarement) sur les côtes anglaises et belges, en Irlande et jusqu'aux Orcades. Il y est amené par les courants chauds du Gulf Stream. Un spécimen présenté à l'Aquarium de Nancy a été pêché à Saint-Malo en 1971.
Grand poisson, il atteint facilement 45 cm, mais des exemplaires de 60 cm sont connus. Un individu, conservé à liège mesurait 48 cm au bout de 4 ans.
Comme tous les Balistes, Balistes capriscus présente un corps de forme ovale, relativement comprimé latéralement. La tête, proportionnellement énorme, porte un oeil de taille réduite. Celui-ci est précédé d'un sillon longitudinal relativement marqué. L'ouverture operculaire est étroite et se trouve en avant et au dessus de la nageoire pectorale. Notons aussi que la bouche, petite comme celle de tous les Balistes, est entourée de lèvres charnues : elle est armée de 14 dents, à la mâchoire supérieure et de 8 dents à la mandibule.
En ce qui concerne les nageoires, remarquons que les pectorales sont de taille réduite; les ventrales ne sont plus représentées que par une plaque mobile unique et une douzaine d'épines réunies par une membrane. La nageoire caudale est échancrée en forme de croissant. Enfin, la première nageoire dorsale, composée de 3 épines, est particulièrement caractéristique : en effet, lorsqu'elle est entièrement relevée, le premier rayon épineux, très puissant et à bord antérieur dentelé, est bloqué par le second rayon (la tête d'articulation du premier rayon vient alors se loger dans une cavité du deuxième rayon). Ce système de verrouillage est libéré quand on rabat le 3ème rayon, car un système de tendon tire le deuxième rayon vers l'arrière. Ce système, dont la signification biologique est encore obscure, pourrait intervenir pour empêcher le Poisson d'être avalé. Il permet l'ancrage de l'animal pendant le repos ou le sommeil. La nageoire anale, de grande taille, est opposée à la seconde nageoire dorsale.
La coloration est uniformément brun bleuté avec des taches plus foncées qui mettent en évidence les plaques dermiques en forme de losanges. Les nageoires sont mouchetées. En cas de peur ou lorsqu'un individu est dominé par un congénère apparaissent 3 plages de marbrures foncées.
La possession de poissons en aquarium requiert une approche éthique et responsable pour respecter les animaux.
L'acquisition de poissons pour maintenance en aquarium ne doit pas se faire sur un coup de tête (achat impulsif). Il est essentiel de s'informer sur les besoins spécifiques des espèces (qualité eau, dimensions aquarium, comportement, alimentat). Seuls les poissons ayant des exigences similaires en matière de qualité d'eau devraient être maintenus ensemble dans un même aquarium.
Paramètres
Balistes capriscus y semble très peu sensible. A l'Aquarium de l'Université de Liège, les spécimens exposés sont maintenus dans une eau de salinité variant entre 30 et 32 ‰, mais il supporte très facilement des concentrations plus élevées ou plus faibles. Balistes capriscus est également très résistant vis à vis des fluctuations du pH, mais il paraît plus sensible à l'abaissement de température. Celle-ci ne doit pas descendre en dessous de 18 °C et, de toute façon, le Poisson meurt si la température atteint 12 °C. Les quelques captures enregistrées au large des côtes de la mer du Nord, semblent être celles de Balistes égarés et entraînés par les eaux chaudes du Gulf Stream.
Il vit sur des fonds rocheux de 10 à 15 m de profondeur où il se nourrit de coquillages et de crustacés grâce à des dents très puissantes.
Comportement
Relations intraspécifiques : Compte tenu qu'il s'agit de Balistes, on peut admettre qu'elles sont bonnes. Plusieurs exemplaires peuvent être introduits dans un même bassin si celui-ci est suffisamment spacieux. Néanmoins, on ne tarde pas à découvrir la domination de certains individus.
Relations interspécifiques : Sauf s'il s'agit de Poissons dont la taille est respectable, elles sont franchement mauvaises. Dans tous les cas, il est déconseillé d'introduire des Balistes capriscus avec des Poissons développant de longues nageoires, tels les Platax par exemple.
Alimentation
La vie de Balistes capriscus, dans les conditions naturelles, contraste assez fort avec celle des autres espèces de la famille. En effet, alors que la plupart de celles-ci sont côtières, se nourrissent de mollusques, d'oursins ou de madrépores, et se montrent fortement intolérantes vis à vis de leurs congénères, Balistes capriscus est une forme pélagique que l'on recontre parfois en plein océan.
Excessivement carnassier, ce poisson se nourrit presqu'exclusivement d'autres poissons et s'avère un prédateur important des bancs de sardines et d'Athérines. Les proies sont attaquées de bas en haut et sont aspirées plus que saisies par les fortes mâchoires; elles sont ensuite déchiquetées avant d'être avalées.
Compte tenu de ces éléments, on comprend sans peine que Balistes capriscus ne peut être introduit que dans des aquariums spacieux (800 litres au moins) qui lui permettront d'évoluer facilement. Il n'est guère difficile quant à l'alimentation et accepte - outre les guppys, vairons ou Carassins qu'on aura à lui proposer - des moules, des planorbes, des limnées, des Néreis, etc.
Reproduction
De juillet à septembre, lorsque la température de l'eau atteint 21 °C, les balistes gris construisent leurs nids sur le substrat du fond. Entre 50 000 et 100 000 oeufs, selon la taille de la femelle, sont pondus dans un nid creux creusé dans le sable. L'accouplement polygame entre mâles et femelles est en grande partie aléatoire, sans lien de couple à long terme. Les balistes adultes protègent le nid des prédateurs potentiels, y compris les plongeurs, s'ils s'approchent trop près du nid.
Des labres et des vivaneaux rouges ont été observés en train de prendre des oeufs dans les nids de balistes gris. Les oeufs qui survivent à la prédation éclosent dans les 48 à 55 heures. Après l'éclosion, les juvéniles quittent le nid et se dirigent vers la surface de l'eau. À la surface, ils s'associent souvent aux communautés de sargasses. Les sargasses sont des algues flottantes que l'on trouve généralement dans les eaux bleues claires.
Des communautés entières sont étroitement associées à ces sargasses, les jeunes balistes faisant partie des huit espèces de vertébrés qui s'y trouvent. La quantité de sargasses varie considérablement d'une année à l'autre. Les taux de survie élevés des jeunes balistes sont souvent corrélés à une production élevée de sargasses. À l'approche des mois d'automne, les balistes juvéniles quittent l'habitat des sargasses pour les habitats des récifs de fond à une longueur de 12,7 à 17,8 cm.
Taxonomie de l'espèce
Le taxon valide complet avec auteur de cet animal est : Balistes capriscus Gmelin, 1789 (qui est aussi son protonyme).
En français, l'espèce porte le nom vernaculaire ou normalisé (nom commun) de : Baliste commun.
Règne: | Animalia |
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Phylum: | Chordata |
Classe: | Actinopterygii |
Ordre: | Tetraodontiformes |
Famille: | Balistidae |
[*] Genre: | Balistes |
Espèce: | capriscus |
Nom scientifique: | Balistes capriscus |
Descripteur: | Gmelin |
Année de description: | 1789 |
Protonyme: | Balistes capriscus |
Noms communs: | (fr) Baliste commun, Poisson-porc |
Habitat naturel: | Méditerranée, Atlantique ouest |
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Abondance: | Rare |
Maintenance: | compliqué |
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Volume: | 1500 litres |
Taille: | 40,0 à 60,0 cm |
pH: | 8,0 à 8,5 |
Salinité: | 1022 à 1026 |
Température: | 23 à 28 °C |
Type de reproduction: | Ovipare (ovulipare) |
Couvée: | 50000 à 100000 oeufs |
Espérance de vie: | 20 à 30 ans |
[*] Une taxonomie scientifique avec classification plus développée existe dans le genre balistes du taxon balistes capriscus.
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