Helostoma temminkii, le gourami embrasseur

Présentation

Le gourami embrasseur Helostoma temminkii doit son nom de genre au caractère identifiable de ce gourami avec la bouche proéminente, de helos qui signifie lèvres verruqueuses alors que l'épithète d'espèce rend honneur au Docteur C.J. Temminck, dont l'orthographe a été reprise pour être en accord avec les règles de l'ICZN.

Helostoma temminkii = Gourami embrasseur

Description

Le gourami Helostoma temminkii tire l'un de ses noms communs français de son nom latinisé comme Hélostome de Temminck, mais il est plus couramment appelé gourami embrasseur. En raison de son comportement particulier, il serait possible de l'appeler le "Poisson Saint-Valentin".

Son origine asiatique se résume à une petite zone : Sumatra, Java, Bornéo, Malaisie, Thaïlande mais il ne croise pas les même biotopes que le poisson combattant du Siam. En effet, le gourami embrasseur a été décrit de l'île de Java, en Indonésie, mais l'aire de distribution s'étend dans une grande partie du sud de l'Indochine et l'archipel malais dont le Vietnam (bassin de la rivière Dong Nai), le Cambodge (Mékong), la Thaïlande (Mékong, Chao Phraya, Tapi et autres drainages péninsulaires), la péninsule de Malaisie, les Grandes Îles de la Sonde de Bornéo (où il est limité à des zones Ouest et Sud de Sarawak et Kalimantan), Sumatra et Java.

La mesure dans laquelle l'aire de distribution ci-dessus a été modifiée et étendue par l'être humain n'est pas claire. C'est un poisson populaire pour l'alimentation et le gourami a été introduit dans plusieurs pays pour l'aquaculture avec des populations sauvages existant en certains endroits, par exemple en Floride, aux États-Unis.

⭐ S'il atteint 30 cm dans la nature, la taille de cette espèce comestible reste toujours inférieure en aquarium (en variété rose), même dans des grands bacs.

Le corps est de forme ovale, allongé, aplati latéralement et couvert d'écailles assez grandes disposées en rangées régulières (43 à 48 sur la ligne médiane). La variété couramment élevée par les aquariophiles est une forme pâle, de couleur rose chair. ✅ La forme "sauvage" est de couleur grise. La bouche, petite, fendue horizontalement est pourvue de grosses lèvres charnues couvertes de plusieurs rangées de petites dents mobiles.

La nageoire dorsale, très longue, débute un peu en arrière des pectorales. L'anale est un peu plus courte que la dorsale. La différenciation sexuelle est pratiquement impossible, surtout chez les jeunes. Chez les adultes de 10 cm et plus, l'allure plus effilée de la nageoire anale du mâle et l'abdomen plus arrondi de la femelle seraient les seuls caractères éventuellement discernables.

La planche originale issue de la description de Cuvier et Valenciennes en 1831 :

Le nom employé par Cuvier est alors Helostoma temmincki.

La possession de poissons en aquarium requiert une approche éthique et responsable pour respecter les animaux.
L'acquisition de poissons comme Helostoma temminkii pour maintenance en aquarium ne doit pas se faire sur un coup de tête (achat impulsif). Il est essentiel de s'informer sur les besoins spécifiques des espèces (qualité eau, dimensions aquarium, comportement, alimentation). Seuls les poissons ayant des exigences similaires en matière de qualité d'eau devraient être maintenus ensemble dans un même aquarium.

Paramètres

Pour élever ces poissons dans de bonnes conditions et obtenir une croissance rapide, un grand aquarium, une alimentation abondante et variée, une température élevée (25 à 30 °C) sont nécessaires. Ils supportent néanmoins des températures beaucoup plus basses (20 °C).

⛔ Le poisson atteignant une taille non négligeable (près de 30 cm !!!), il ne devrait pas être hébergé dans des aquariums de moins de 800 litres et avec une vitre de façade d'au moins 1,50 m, et idéalement plus de 2 m..

L'espèce présente une préférence pour les systèmes lentiques comme des plans d'eau calmes, y compris les lacs des plaines inondables, bras morts, des mares et marécages, et est particulièrement associée avec les eaux noires et claires (eaux claires) des habitats autour des lits de végétation submergée.

Les environnements d'eau noire sont généralement associés avec d'anciennes tourbières de marais : cela signifie que l'eau a une teneur en minéraux dissous négligeable et le pH peut descendre aussi bas que 3,0 ou 4,0 alors que les eaux claires ont normalement une chimie moins extrême. Beaucoup de ses habitats sont soumis à des changements annuels du volume d'eau, les turbidités et de la chimie de l'eau, du coup, le poisson embrasseur se déplace probablement entre les eaux permanentes et les zones inondées temporairement pendant la saison humide.

Comportement

Ces gouramis embrasseurs sont assez timides et leur activité est à prédominance nocturne. Les relations interspécifiques et intraspécifiques sont bonnes et il n'y a aucune agressivité particulière à l'égard de congénères de même espèce ou d'espèce différente.

Paire de gouramis embrasseurs Helostoma temminckii, le poisson Saint-Valentin :

Assimilé au poisson de la Saint-Valentin, deux individus d'Helostoma temminckii semblent s'embrasser, lèvres à lèvres.

Ce comportement, absolument remarquable et spectaculaire, réside dans le fait que très souvent, au hasard des rencontres, ils "s'embrassent" plus ou moins longuement sur la bouche. D'après Meinken, ce sont surtout les mâles et rarement les partenaires d'un couple qui présenteraient ce comportement que l'on pourrait ainsi assimiler plus ou moins à des mouvements de rivalité. Les jeunes s'embrassent plus fréquemment que les plus âgés, ce qui enlève un peu de valeur à la théorie de l'affrontement.

Les nombreux habitats occupés par le gourami embrasseur abritent généralement une large diversité de poissons. Par exemple, dans le Batang, une rivière de plaine inondable à Kerang, dans le sud de Sarawak, H. temminkii a été enregistré aux côtés de nombreux d'espèces sympatriques telles que : Anabas testudineus, Luciocephalus pulcher, Trichopodus pectoralis, Trichopodus trichopterus, Channa lucius, Trigonopoma pauciperforatum, Cyclocheilichthys apogon, Hampala macrolepidota, Osteochilus vittatus, Barbodes kuchingensis, Rasbora caudimaculata, Pangio semicincta, Leiocassis micropogon, Carinotetraodon salivator.

Alimentation

Les gouramis embrasseurs sont des omnivores microphages (rotifères, crustacés, algues unicellulaires), leur régime alimentaire, dans la nature, est à prédominance herbivore. Idéalement, Helostoma temminkii préfère un système lentique d'eau lente avec une végétation épaisse. La configuration de leur bouche semble d'ailleurs les prédisposer à brouter les algues sur les rochers et les plantes.

A défaut d'algues abondantes, un complément d'épinards cuits est conseillé pour les maintenir en bonne santé en captivité. Cependant, H.J. Richter, spécialiste du genre, affirme que ses très nombreux spécimens n'ont jamais mangé les algues des parois de l'aquarium.

Reproduction

Rarement observée et semble-t-il extrêmement difficile à obtenir. Le couple ne construit pas de nid, le nid de bulles, contrairement à la plupart des autres représentants de la famille des Anabantoïdés. Le mâle courbe son corps autour de la moitié postérieure de celui de la femelle, sa nageoire anale étendue formant un réceptacle pour recevoir les oeufs. Le mâle relâche son étreinte et les mouvements de queue du couple dispersent les oeufs, qui viennent flotter à la surface. Le nombre d'oeufs émis au cours des pontes qui se succèdent à de brefs intervalles augmente de 20–30 à 200; le total est estimé à 5 000 oeufs. L'éclosion intervient après une courte période d'incubation de 18–24 heures à 26 °C.

Les gouramis embrasseurs appartiennent aux rares Anabantoïdés, aux côtés des membres des genres Anabas et Ctenopoma, de ne pas prodiguer de soins parentaux. Dans la nature, le frai se réalise au début de la saison des pluies, avec apparemment une tendance à s'installer dans les zones inondées temporairement pour la reproduction. Une seule femelle est capable de produire plusieurs milliers d'oeufs par ponte et ceux-ci sont tout simplement dispersés au hasard parmi la végétation aquatique.

Taxonomie de l'espèce

Le taxon valide complet avec auteur de cet animal est : Helostoma temminkii Cuvier, 1829 (qui est aussi son protonyme).
En français, l'espèce porte le nom vernaculaire ou normalisé (nom commun) de : Gourami embrasseur.
En anglais, l'espèce est communément appelée : Kissing gourami.

Suggestions d'espèces

Betta splendens (Poisson-combattant)

Trichogaster lalius (Gourami nain, Colisa lalia)

Trichogaster chuna (Gourami miel, Colisa chuna, Colisa sota)

Macropodus opercularis (Macropode, Poisson-paradis)

Trichopodus trichopterus (Gourami bleu à trois points)

Trichopodus leerii (Gourami perlé)

Compléments utiles

L'espèce est régulièrement improprement orthographiés Helostoma temminckii (il ne faut pas de C devant le K) dans la littérature.