Trigonostigma espei, le rasbora de Lambchop
Présentation
Le rasbora Trigonostigma espei est souvent assimilé à un faux rasbora arlequin. Néanmoins, le rasbora de Lambchop est originaire de l'extrême sud-ouest de la Thaïlande et du sud du pays autour de la frontière avec le Cambodge. L'étendue se prolonge au moins jusqu'au bassin de rivière Prek Tuk Sap, près de la ville côtière de Sihanoukville dans le sud-ouest du Cambodge alors que les rapports en provenance du Laos représentent probablement des cas d'erreur d'identification. Plus récemment, une population a été découverte sur l'île voisine de Phu Quoc, au Vietnam.
Trigonostigma espei = Rasbora de Lambchop
Description
La couleur de Trigonostigma espei peut varier en fonction de la localisation; par exemple des spécimens provenant de la province de Krabi, dans le sud de la Thaïlande, ont une coloration rougeâtre plus intense (deuxième photo) que ceux de la province de Chanthaburi dans l'Est (première photo).
Un poisson mâle Trigonostigma espei, originaire de Lambchop dans le Sud de la Thaïlande :
Deux couleurs existent pour Trigonostigma espei, variant avec l'origine géographique, tout comme l'habitat des deux principales populations varie aussi.
Le faux-rasbora arlequin reste un peu plus petit que son congénère, de 2,5 à 2,8–3 cm LS.
La possession de poissons en aquarium requiert une approche éthique et responsable pour respecter les animaux.
L'acquisition de poissons pour maintenance en aquarium ne doit pas se faire sur un coup de tête (achat impulsif). Il est essentiel de s'informer sur les besoins spécifiques des espèces (qualité eau, dimensions aquarium, comportement, alimentat). Seuls les poissons ayant des exigences similaires en matière de qualité d'eau devraient être maintenus ensemble dans un même aquarium.
Paramètres
Le faux-rasbora arlequin habite le plus souvent des sections de cours d'eau et affluents de la forêt à débit lent, avec des plantes aquatiques submergées qui se développent abondamment. L'eau est parfois teintée légèrement, en jaune-marron, par la présence de tanins et autres produits chimiques libérés par la décomposition de matière organique et un substrat parsemé de feuilles mortes et autres branches. Ces environnements contiennent typiquement des eaux douces (GH < 8) et faiblement acide (à neutre, pH de 6,2 à 7,0) et sont souvent faiblement éclairés en raison de la densité de la végétation aquatique et de berge associée au couvert forestier au-dessus.
Dans la province de Krabi, au Sud de la Thaïlande, T. espei peut être trouvé vivant dans un domaine particulier, de nature karstique (calcaire) avec une eau neutre à alcaline (pH 7,0–7,4). L'habitat se compose d'une série de dolines calcaires profondes formant des trous d'eau à la surface, plus un petit fossé qui agit comme un trop-plein des trous d'eau. L'eau y est très claire et est teintée d'un bleu clair, un peu verdâtre, en raison de la réflexion de la lumière à partir des niveaux élevés de carbonate de calcium (GH > 10) contenus dans l'eau. Ces étangs sont également importants parce qu'ils représentent la seule localité connue où Betta simplex peut être trouvé !
Quelque soit le biotope d'origine, la température est peu variable, de 23 à 28 °C, avec une préférence pour le haut de la gamme (vers 26–27 °C).
Comportement
Un arrangement assez naturel de l'aquarium pourrait consister en substrat fin, du sable foncé si possible, avec des racines et des branches de bois placées de telle façon que beaucoup d'endroits ombragés et de grottes soient formées. Quelques taches de plantes flottantes viendront assombrir et ombrer l'eau : cela sécurise les poissons, essentiellement en provenance d'élevage.
Groupe de T. espei en aquarium :
La constitution d'un groupe de Trigonostigma espei en aquarium est une obligation !
L'espèce est très paisible, ce qui en fait un résident idéal d'un bac communautaire. Comme il n'a aucune exigence extrême en termes de chimie de l'eau, il peut être combiné avec un grand nombre de poissons parmi les plus populaires en aquariophilie, y compris d'autres petits Cyprinidés ainsi que les tétras, les vivipares, les Cichlidés nains, et diverses petites loches. Comme toujours lors de la sélection de poissons pour un aquarium communautaire, une recherche approfondie est essentielle et sa petite taille adulte doit être une considération majeure pour les associations.
L'espèce est grégaire par nature et ne devrait vraiment être conservée que dans un groupe d'au moins 8–10 spécimens. Son maintien en nombre décent ne permet pas seulement de rendre le poisson moins nerveux, mais se traduira par un affichage des couleurs plus intenses. Les mâles vont également afficher leurs plus belles couleurs en étant en concurrence avec un autre mâle pour attirer l'attention des femelles.
Alimentation
T. espei est probablement un microprédateur se nourrissant de petits insectes, vers, crustacés et autres animaux du zooplancton dans la nature. Dans l'aquarium, il est facilement nourri mais les couleurs éclatent avec des repas réguliers de petits aliments vivants et congelés tels que les vers de vase, les daphnies et les artémias, aux côtés de bons flocons et granulés de qualité.
Reproduction
Le dimorphisme sexuel montre des femelles matures généralement plus rondes au niveau du ventre et souvent un peu plus grandes que les mâles, plus minces. Les mâles sont aussi les plus colorés. Une autre méthode de sexage est d'examiner la forme de la "cale" (sorte de "T") en forme de marquage sur les flancs du poisson foncé; chez les mâles, il y a une tendance à avoir un contour plus net, bien moins définie alors que chez les femelles dont l'apparence de cette marque noire est plus "arrondie".
L'espèce ne présente pas de soins parentaux et utilise une méthode de ponte différente de la plupart des petits cyprinidés car les oeufs sont attachés à la face inférieure des feuilles larges des plantes aquatiques, ou à d'autres objets : ce ne sont pas des diffuseurs d'oeufs. Quand les poissons sont en bonne santé, ils se reproduisent souvent et dans un aquarium densément planté, mature, il est possible que de petits nombres de jeunes puissent apparaître sans intervention humaine.
Taxonomie de l'espèce
Le taxon valide complet avec auteur de cet animal est : Trigonostigma espei (Meinken, 1967). L'espèce a été classée à l'origine sous le protonyme Rasbora heteromorpha espei par Meinken en 1967.
En français, l'espèce porte le nom vernaculaire ou normalisé (nom commun) de : Rasbora de Lambchop.
En anglais, l'espèce est communément appelée : Lambchop rasbora.
| Règne: | Animalia |
|---|---|
| Phylum: | Chordata |
| Classe: | Actinopterygii |
| Ordre: | Cypriniformes |
| Sous-Ordre: | Cyprinoidei |
| Famille: | Danionidae |
| Sous-famille: | Rasborinae |
| [*] Genre: | Trigonostigma |
| Espèce: | espei |
| Nom scientifique: | Trigonostigma espei |
| Descripteur: | Meinken |
| Année de description: | 1967 |
| Protonyme: | Rasbora heteromorpha espei |
| Synonymes: | Rasbora heteromorpha espei, Rasbora espei |
| Noms communs: | (fr) Rasbora de Lambchop (en) Lambchop rasbora, Espe's rasbora, False Harlequin |
| Habitat naturel: | Thaïlande, Cambodge |
|---|---|
| Continent d'origine: | Asie |
| Abondance: | Courant |
| Maintenance: | facile |
|---|---|
| Pour aquariophile: | débutant |
| Nombre d'individus: | Banc (> 10) |
| Volume: | 50 litres |
| Taille: | 2,5 à 3,0 cm |
| pH: | 6,0 à 7,0 |
| Dureté GH: | 1 à 12 |
| Température: | 23 à 28 °C |
| Type de reproduction: | Ovipare (ovulipare) |
| Espérance de vie: | 2 à 3 ans |
[*] Une taxonomie scientifique avec classification plus développée existe dans le genre trigonostigma du taxon trigonostigma espei.
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