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Pseudocopulation

nom féminin (n.f.)

Définition

La pseudocopulation est le comportement similaire à une copulation à fonction de reproduction pour un ou les deux participants, mais sans union sexuelle réelle entre individus. Le terme s'applique généralement aux pollinisateurs qui essaient de copuler avec une fleur.

Une pseudocopulation entre une guêpe et une orchidée Ophrys :
La pseudocopulation d'une guêpe sur Ophrys insectifera
Cette guêpe pratique une pseudocopulation sur Ophrys insectifera, l'orchidée mouche, qui joue le rôle de leurre sexuel par sa ressemblance avec les insectes.

Explications

En botanique, la pseudocopulation est communément appliquée à un pollinisateur essayant de copuler avec une fleur. Certaines fleurs imitent même visuellement un partenaire féminin potentiel, mais les stimuli les plus communs des pollinisateurs sont chimiques et tactiles. Cette forme de mimétisme végétal est connue sous le nom de mimétisme pouyannien (du botaniste amateur français Maurice-Alexandre Pouyanne).

En zoologie, la pseudocopulation est comparable à un amplexus, notamment chez les amphibiens.

Chez les plantes

Les orchidées se reproduisent généralement de cette manière, en sécrétant des substances chimiques provenant des glandes à osmophore situées dans les sépales, les pétales ou les lèvres, qui ne se distinguent pas des phéromones naturelles de l'insecte.

Les pollinisateurs ont ensuite le pollen de la fleur fixé au corps, qui finit par se transférer sur le stigmate d'une autre fleur, lorsqu'une nouvelle "copulation" est tentée. Les pollinisateurs sont souvent des abeilles, des Hyménoptères, des guêpes et des mouches.

Le coût pour les insectes pollinisateurs pourrait être considéré comme insignifiant, mais une étude approfondie sur les pollinisateurs à cryptostylis (orchidées australiennes) montre qu'ils peuvent gaspiller de grandes quantités de sperme en éjaculant sur la fleur.

Ainsi, il pourrait y avoir une coévolution antagoniste avec les pollinisateurs qui transmettaient leurs gènes en étant en mesure de différencier correctement leur propre espèce des orchidées et des orchidées qui propagent leurs gènes en étant de meilleurs imitateurs.

La pseudocopulation ne se limite pas aux pollinisateurs appartenant à l'ordre des hyménoptères (abeilles et guêpes). En fait, le mécanisme a également été décrit pour les Diptères (un moustique du genre Bradysia) qui "pseudocopule" avec des espèces de Lepanthes, un des genres les plus vastes d'Angiospermes qui peuplent les forêts néotropicales.

Les fleurs des orchidées du genre Ophrys imitent non seulement la forme, la taille et la couleur des femelles de leurs pollinisateurs, mais émettent également un parfum comprenant plusieurs composés présents dans les phéromones sexuelles des femelles, avec lesquelles ils parviennent à renforcer le comportement sexuel des hommes. Les composés volatils émis par Ophrys iricolor et les phéromones femelles de leur espèce pollinisatrice, Andrena morio, ont été comparés, tant du point de vue chimique que du point de vue électrophysiologique. Plus de 40 composés ont été découverts, notamment des alcanes et des alcènes de 20 à 29 atomes de carbone, des aldéhydes de 9 à 24 atomes de carbone et deux esters. Presque tous ces composés ont été retrouvés dans des proportions similaires à la fois dans les extraits floraux de O. iricolor et dans les extraits de la surface cuticulaire des femelles de A. morio, comme le montre le tableau ci-dessus. Les composés volatils biologiquement actifs de ce modèle sont très similaires à ceux utilisés par d'autres espèces d'Ophrys "pseudocopulées" par des mâles des genres Andrena et Colletes.

Plusieurs genres d'orchidées terrestres sont reproduits par ce mécanisme. Les genres les plus connus et les mieux documentés sont, outre Ophrys et Cryptostylis, Drakaea, Caladenia, Chiloglottis, Geoblasta, Arthrochilus, Calochilus, Leporella et Spiculaea. La grande majorité des genres d'orchidées terrestres qui utilisent la pseudocopulation se trouvent en Australie et le plus grand genre d'orchidée avec des espèces pseudocopulées est l'Ophrys d'Europe. Le mécanisme n'est pas du tout circonscrit à un continent particulier, puisqu'il a également été signalé pour une espèce sud-américaine (Geoblasta penicillata) et deux orchidées sud-africaines du genre Disa.

Le même mécanisme utilise Tolumnia henekeni, dont la fleur ressemble à la femelle d'une espèce d'abeille, Centris insularis, et fait si bien que le mâle de cette espèce est trompé et essaie de copuler l'imitation féminine offerte par la fleur. Faire cela pollinise la fleur.

Chez les animaux

La pseudocopulation est également utilisée pour décrire le contact physique entre des animaux en train de s'accoupler, lorsque leurs oeufs sont fécondés de l'extérieur. C'est le cas des grenouilles qui pratiquent l'amplexus par un embrassement (enlacement) : le mâle libère son sperme dans l'eau et la femelle fait de même avec les ovules, qui seront fécondés de l'extérieur.

Un amplexus est une pseudocopulation :
Un amplexus est une forme de pseudocopulation
L'amplexus des grenouilles (ou crapauds) est une forme animale de la pseudocopulation puisqu'il n'y a pas fécondation interne mais externe.

La pseudocopulation est également utilisée pour décrire le comportement d'oiseaux qui semblent s'accoupler mais ne le font pas.

Chez certaines espèces d'échinodermes de mer, notamment d'étoiles de mer, un mâle et une femelle peuvent se réunir et former un couple. Le mâle monte dessus, plaçant ses bras entre ceux de la femelle. Lorsqu'elle libère des oeufs dans l'eau, il est amené à libérer son sperme.

Attention de ne pas confondre avec la parthénogenèse !

Histoire

Il y a des fleurs trompeuses qui imitent la forme, la pilosité et l'odeur des femelles de certaines guêpes ou abeilles (entre autres insectes). Le cas le plus connu est celui de l'orchidée Ophrys insectifera du sud de l'Europe; elle n'est visitée que par deux espèces de guêpes du genre Argogorytes. Les mâles naissent au printemps plusieurs semaines avant les femelles et, lors de leurs premiers vols, ils sont attirés par le parfum des fleurs d'Ophrys, semblables aux phéromones sécrétées par les femelles. De plus, la lèvre (labiale) a une forme, une couleur et une texture similaires à celles des femelles.

Le processus est désigné sous le nom de pseudocopulation car les guêpes mâles tentent de s'accoupler avec la fleur. Ce faisant, elles entrent en contact avec l'anthère, transférant ainsi la pollinie d'une fleur à une autre lors de tentatives successives.

Synonymes, antonymes

3 synonymes (sens proche) de "pseudocopulation" :

0 antonyme (sens contraire).

Traduction en anglais : pseudocopulation

Les mots ou les expressions apparentés à PSEUDOCOPULATION sont des termes qui sont directement liés les uns aux autres par leur signification, générale ou spécifique.

Le mot PSEUDOCOPULATION est dans la page 9 des mots en P du lexique du dictionnaire.

En rapport avec "pseudocopulation"

  • accouplement

    accouplement

    En zoologie, l'accouplement désigne l'acte sexuel lié à la procréation, et est synonyme de copulation ou coït, avec une notion d'intromission avec fécondation...

  • copulation

    copulation

    En zoologie, la copulation, ou coït, est le terme exact désignant l'accouplement copulatoire avec pénétration des animaux sexués; elle est un comportement...

  • osmophore

    osmophore

    Un osmophore est une glande florale spécialisée qui sécrète des substances volatiles (aldéhydes) responsables du parfum des fleurs.

  • pollinisateur

    pollinisateur

    Un pollinisateur est un agent participant à la pollinisation, qui pollinise une fleur. Il est un vecteur animal (agent biotique) qui transporte le pollen...



Signification "pseudocopulation" publiée le 05/10/2018 (mise à jour le 01/09/2023)