Laimosemion agilae

Présentation

Initialement décrite comme Rivulus agilae, le killi non-annuel Laimosemion agilae, appelé Rivule à bandeau ou Toumblouc en Créole en Guyane française, est originaire du Suriname, du Guyana et de Guyane française, au Nord de l'Amérique du Sud.

Laimosemion agilae

Description

Le poisson Laimosemion agilae est une espèce de killi peu encline à sauter, contrairement à bien d'autres congénères, mais on veillera quand même à fermer le bac pour éviter tout accident. L'espèce doit son épithète à la localité type : "Agila, Suriname". L. agilae n'est un killi saisonnier, et c'est une espèce facile à entretenir en aquarium.

Leur habitat est la région de la savane ouverte le long de la ceinture côtière sud-américaine et ces killis préfèrent les endroits ensoleillés et semi-ouverts, la plupart du temps dans des criques d'eau noire et les marais environnants, habituellement avec un fond de sable blanc. Ils cherchent les limites extérieures des criques et se déplacent sur la terre ferme pour passer de trou d'eau en trou d'eau.

La robe du mâle présente un patron de coloration propre à chaque population. Cependant, Rivulus agilae se reconnaît aisément à deux détails : les yeux sont réunis par un bandeau noir qui passe par le museau, et la nageoire caudale est ornée, dans sa partie inférieure, d'une bande noire veloutée qui va en s'élargissant. La population de Zanderij a une dominante jaune, celle de Phedra est rouge et celle de Saut Caouenne est rouge carmin.

Chez Rivulus agilae du lieu-dit PK15, la robe du mâle est bleu métallique du nez jusqu'à la naissance de la nageoire anale et devient brun rouge dans la partie arrière. La transition se fait par une ponctuation assez irrégulière bleue et rouge brun. Le dos est verdâtre et le ventre blanchâtre. Les nageoires pectorales sont beige, translucides. La dorsale, implantée très en arrière, est très droite, rouge orange ponctuée de bleu. La caudale est presque rectangulaire. La bande noire inférieure est assez réduite, mais elle est doublée par un liséré jaune soufre qui borde toute la nageoire. La partie intérieure est rouge orange avec des rayons peu marqués. Les ventrales sont de taille réduite, mais d'un rouge orange très vif. La nageoire anale, également rouge orange, est bordée d'un liséré jaune soufre dans sa partie inférieure.

La population de Saut Caouenne est encore plus colorée. La partie bleue est plus foncée, presque bleu violacé et la partie rouge est carmin. La gorge et le ventre sont blancs. La bande noire de la caudale est plus épaisse. La population de la montagne des Pères est un peu moins brillante et la transition entre le bleu et le rouge de la robe se fait d'une façon beaucoup plus délayée. La partie médiane du corps présente une ponctuation qui forme deux ou trois chevrons et quelques bandes. Le ventre est franchement orange et la bande noire de la caudale tranche sur le rouge de sa surface.

Ces différents patrons sont bien liés aux différentes populations car ils ne varient pas au cours des générations successives chez des Poissons tous nourris de la même façon. Les femelles ont une robe beige, plus ou moins ponctuée de brun à brun vert. Toutes portent la "tache des Rivulus" à la naissance supérieure de la nageoire caudale. Cette dernière présente des dessins différents selon les populations.

La possession de poissons en aquarium requiert une approche éthique et responsable pour respecter les animaux.
L'acquisition de poissons comme Laimosemion agilae pour maintenance en aquarium ne doit pas se faire sur un coup de tête (achat impulsif). Il est essentiel de s'informer sur les besoins spécifiques des espèces (qualité eau, dimensions aquarium, comportement, alimentation). Seuls les poissons ayant des exigences similaires en matière de qualité d'eau devraient être maintenus ensemble dans un même aquarium.

Paramètres

Ce killi est plutôt tolérant mais une eau douce, légèrement acide avec pH 5,5 à 6,5, à température comprise entre 21 à 27 °C (idéalement 24 °C), constitue un bon environnement pour maintenir l'espèce. En milieu naturel, le killi d'Agila préfère les petites et peu profondes des ruisseaux ou des marais ensoleillés.

L'espèce est un poisson robuste, peu sensible aux maladies si l'alimentation lui convient. La végétation est dense, composée de cératophylle et de mousse de Bogor, avec en plus deux gros "mops". Le sol est recouvert de gros sable. Pas de filtration et un éclairage normal.

Comportement

L. agilae mérite une plus large diffusion, car il convient très bien aux bacs décoratifs. Il habite tous les niveaux d'eau et son activité est incessante. Sa coloration en fait un hôte de marque et sa robe rivalise sans peine avec celle de certains Characoïdes. Comme beaucoup de Rivulus, c'est un très bon sauteur (même si le nom agilae ne signifie pas agile).

Formes et patrons de coloration variés de Laimosemion (Rivulus) agilae :

Selon l'origine géographique, Laimosemion agilae a des patrons de coloration très divers, variés à souhait, ajoutant une confusion à l'identification précise : on conservera précieusement les informations d'une souche pour faciliter le suivi génétique.

Dans son environnement naturel de marais peu profonds et de ruisseaux avec peu de courant, L. agilae peut être sympatrique avec R. xiphidius, R. igneus, R. lungi et R. cladophorus.

Alimentation

De nature nettement insectivore, ils mangent les larves de moustiques et autres insectes. En captivité, les larves de chironomes comme les vers de vase, les tubifex ou les vers Grindal ou autres enchytrées, sont de bons aliments.

Il mange de tout, mais avec une nette préférence pour les proies vivantes.

Reproduction

La différenciation sexuelle commence au cours de la première semaine. La reproduction peut commencer à environ 10 mois. Les femelles pondent environ 20 oeufs mesurant 1,5 mm de diamètre. L'éclosion a lieu au bout de 4 semaines d'incubation à 22 °C, libérant ainsi les alevins mesurant 3 mm de long. L'espèce est bien connue par les aquariophiles pour se reproduire facilement.

Un mâle :

La mâle Laimosemion (Rivulus) agilae est apprécié pour ses coloris. Ici, le mâle provient de la piste Saint-Elie (Guyane française), population découverte vers 1985 dont la coloration est particulièrement orangée.

Rivulus agilae se révèle une espèce intéressante. Sa reproduction ne pose aucun problème particulier si elle est menée sérieusement. Bien nourri, un trio produit par semaine une vingtaine d'oeufs d'un diamètre de 1,5 mm environ. Eau coupée d'eau osmosée à 50 %. Les oeufs sont placés dans un petit bac de 2 ou 3 litres et déposés sur un lit de Mousse de Bogor. L'incubation à 20–22 °C demande quatre semaines pendant lesquelles on peut suivre l'évolution de l'embryon. Cette méthode permet de vérifier l'état des oeufs et de prélever ceux qui sont moisis ou non fécondés.

Les alevins mesurent à peine 3 mm à la naissance et nagent librement au bout de 24 heures. Les infusoires seront leur première nourriture, puis les micro-vers et plus tard les nauplies d'artémias. A un mois, ils mesurent le centimètre et sont adultes vers le quatrième mois.

Certains éleveurs rencontrent quelques difficultés pendant la période de croissance. Les jeunes poissons présentent des goitres ou des abdomens fortement ballonnés. Il s'agit avant tout d'un problème de nourriture et que le fait de trop nourrir est aussi préjudiciable que celui de ne pas assez nourrir. Les Rivulidés, comme beaucoup de poissons, sont gros mangeurs et ce défaut est souvent la cause d'échecs.

Taxonomie de l'espèce

Le taxon valide complet avec auteur de cet animal est : Laimosemion agilae (Hoedeman, 1954). L'espèce a été classée à l'origine sous le protonyme Rivulus agilae par Hoedeman en 1954.

Suggestions d'espèces

Laimosemion xiphidius

Laimosemion mahdiaensis

Austrolebias nigripinnis (Killi perle étoilé)

Terranatos dolichopterus (Killi ange)

Kryptolebias marmoratus (Killi des mangroves)

Hypsolebias picturatus (Killi décoré)

Compléments utiles

La localité-type est Agila au Surinam, dans un cours d'eau situé entre Agila, sur la rivière Surinam, et Berlijn, sur la rivière Para. Les premiers spécimens furent récoltés en 1952 par une expédition du Musée zoologique de Rotterdam.

La localité-type est située aux environs du terrain d'aviation de Zanderij et fournit la population la plus couramment élevée par les amateurs hollandais. Plus à l'Est, on trouve une autre population de Rivulus agilae dite de Phedra. L'espèce fut également découverte en Guyane française, dans toute la zone côtière; ce sont les Rivulus agilae Mahury, PK15, Saut Caouenne et Montagne des Pères. Il est toutefois probable que l'aire de répartition soit plus vaste et seule une prospection plus complète permettra de mieux la délimiter.

En ce qui concerne la taille, elle est classique des Rivulinés : les plus grands spécimens atteignent 50 à 55 mm, quel que soit le sexe.