Laimosemion xiphidius
Présentation
Anciennement Rivulus xiphidius, l'espèce de killi Laimosemion xiphidius est un rivule. Cela indique un petit ruisseau, faisant ainsi allusion au biotope de prédilection. Le nom d'espèce, xiphidius, vient du grec xiphidion, épée, en référence à la bande bleu sombre qui prend naissance sous la lèvre inférieure du mâle et se termine dans la partie médiane de la caudale.
Laimosemion xiphidius
Description
L'origine géographique de Laimosemion (Rivulus) xiphidius est bien connue : récolté pour la première fois par G. Oelker, fin 1977, à 14 km de Kourou, en Guyane française, près de la route de l'intérieur (mâle et femelles paratypes). Retrouvé par P. Blanc, en 1978, en amont de Saint-Georges, en retrait du Saut Maripa à quelques centaines de mètres de l'Oyapock (femelle holotype). Sans doute présent dans toute la zone côtière bien que les captures se fassent principalement autour de Kourou, à cause des facilités de communication dues à la proximité du Centre spatial.
En ce qui concerne le biotope et comme beaucoup d'autres Rivulus, Laimosemion (Rivulus) xiphidius habite les petits ruisseaux forestiers, peu profonds, tapissés de feuilles ou autres débris végétaux parmi lesquels il trouvera refuge à la moindre alerte.
En revanche, pour ce qui touches les dimensions de ce Rivuliné, c'est une des plus petites espèces du genre, c'est-à-dire 27 mm LT au plus, pour les deux sexes de la série typique (30–35 mm en aquarium, Oelker 1984).
Plusieurs populations ont été récoltées, mais il ne semble pas qu'il faille les distinguer les unes des autres. Certains individus sont simplement plus colorés, ce qui est probablement dû au régime alimentaire ou à l'état général du poisson.
Un mâle L. xiphidius :
Le mâle Laimosemion xiphidius a un corps cylindrique et fin, de couleur vert-brun, avec quelques reflets jaune orangé.
L'oeil, assez gros, est placé en avant de la tête. L'écaillure est bien visible. Une bande bleu foncé, presque noire, débute sous le museau et se termine au milieu de la nageoire caudale, légèrement incurvée vers le bas. Cette bande est soulignée par deux lisérés bleu clair brillant, presque électrique, que l'on peut comparer au bleu d'un tétra Néon. Cette couleur métallique n'est pas toujours présente; elle s'estompe en particulier lorsque le poisson est apeuré. La dorsale, implantée en arrière du corps, ne présente pas de coloration particulière si ce n'est celle du corps par transparence. La caudale est de forme ovale. Son centre est occupé par la bande noire, bordée des lisérés brillants. Les parties supérieure et inférieure sont jaune orangé, quelquefois orange vif. La nageoire anale présente une coloration identique, mais réduite de moitié, c'est-à-dire que la base est bleu foncé bordé d'un liséré bleu brillant, la partie externe étant jaune orangé ou orange vif. Les nageoires ventrales ont la même coloration que l'anale. Les pectorales, de taille assez réduite, sont légèrement bleutées.
Le corps de la femelle est brun-vert avec quelques reflets jaunâtres. La bande foncée est également présente, mais est de couleur noire et se termine à la fin du pédoncule caudal, sans entamer la nageoire. Toutes les nageoires sont incolores et la base de la caudale ne présente pas la "tache noire" que l'on rencontre chez bon nombre d'espèces de Rivulus.
Mâle et femelle sont quelquefois difficiles à différencier, lorsqu'ils sont dans de mauvaises conditions, et pourraient alors être confondus avec les Nannostomus qui partagent souvent les mêmes biotopes par des collecteurs non avertis.
La possession de poissons en aquarium requiert une approche éthique et responsable pour respecter les animaux.
L'acquisition de poissons pour maintenance en aquarium ne doit pas se faire sur un coup de tête (achat impulsif). Il est essentiel de s'informer sur les besoins spécifiques des espèces (qualité eau, dimensions aquarium, comportement, alimentat). Seuls les poissons ayant des exigences similaires en matière de qualité d'eau devraient être maintenus ensemble dans un même aquarium.
Paramètres
Rivulus xiphidius nécessite les plus grands soins et seuls quelques amateurs avertis ont pu mener à bien son maintien et sa reproduction. Le couple est placé dans un bac spécifique d'une quinzaine de litres. L'eau utilisée est une eau très douce, généralement de l'eau de Volvic ou osmosée, mais il est possible que les qualités de l'eau ne soient pas primordiales, si l'on s'en réfère à d'autres genres et espèces que l'on a pu habituer sans problème à l'eau de conduite (pas trop dure tout de même !).
Le fond du bac sera recouvert de feuilles de chêne que l'on aura fait bouillir pour éliminer la plupart des germes. Les feuilles teinteront l'eau d'une couleur légèrement ambrée et fourniront des refuges.
La végétation sera surtout utilisée pour l'esthétique et on choisira soit des plantes à bulbes, genre Aponogeton, soit de la Mousse de Bogor ou du Microsorum; un sol n'est pas à conseiller.
Une filtration n'est pas nécessaire, mais la présence d'un filtre d'angle sur laine de perlon entretient une petite circulation d'eau que les poissons semblent rechercher. Pas d'éclairage comme pour beaucoup de poissons du couvert forestier, les Laimosemion xiphidius sont très sensibles aux changements d'intensité lumineuse. La température sera celle de la pièce, entre 18 et 25 °C.
Enfin, et surtout, bien couvrir le bac, car Rivulus xiphidius est un excellent sauteur.
Comportement
L'espèce se développe bien dans un aquarium mis en place pour reproduire un biotope naturel. Le comportement et la compatibilité avec des cohabitants sont typiques du genre.
Alimentation
Nourrie convenablement, l'espèce ne présente pas de problèmes particuliers.
La nourriture vivante est indispensable et doit être composée de petites proies, car la bouche est très petite. Notre Laimosemion n'a pas un grand appétit et semble picorer. C'est également un mangeur d'algues à ses heures.
Reproduction
La reproduction est généralement très facile, car la ponte a lieu dans le bac de maintien et les parents bien nourris ne mangent pas les alevins. Hélas, si tout se passe bien pendant quelques semaines, le résultat final est très souvent lamentable.
Les oeufs sont déposés au gré de l'humeur du couple et il est plus facile de prélever les alevins que de manipuler les oeufs (0 1,5 mm). Les premières nourritures sont des repas de nauplies d'artémias, zooplancton et phytoplancton. La croissance est très lente et les alevins ne dépassent guère les 20 mm au 3ème mois. C'est à ce stade que les premiers déboires sont constatés. La croissance s'arrête, les alevins s'étiolent. Les plus résistants continueront et l'on se trouvera devant des proportions sexuelles aberrantes : uniquement des mâles ou des femelles. Si la répartition des sexes est meilleure, la génération F2 ne donnera qu'un seul sexe. Cette situation est donc le plus grand obstacle à la diffusion de ce poisson qui est une petite merveille.
Taxonomie de l'espèce
Le taxon valide complet avec auteur de cet animal est : Laimosemion xiphidius (Huber, 1979). L'espèce a été classée à l'origine sous le protonyme Rivulus xiphidius par Huber en 1979.
| Règne: | Animalia |
|---|---|
| Phylum: | Chordata |
| Classe: | Actinopterygii |
| Ordre: | Cyprinodontiformes |
| Sous-Ordre: | Aplocheiloidei |
| Famille: | Rivulidae |
| [*] Genre: | Laimosemion |
| Espèce: | xiphidius |
| Nom scientifique: | Laimosemion xiphidius |
| Descripteur: | Huber |
| Année de description: | 1979 |
| Protonyme: | Rivulus xiphidius |
| Synonymes: | Rivulus xiphidius |
| Habitat naturel: | Guyane française |
|---|---|
| Continent d'origine: | Amérique du Sud |
| Abondance: | Rare |
| Maintenance: | compliqué |
|---|---|
| Pour aquariophile: | confirmé |
| Nombre d'individus: | Trio-Harem |
| Volume: | 20 litres |
| Taille: | 3,0 à 4,0 cm |
| pH: | 5,5 à 6,5 |
| Dureté GH: | 3 à 8 |
| Température: | 22 à 28 °C |
| Type de reproduction: | Ovipare (ovulipare) |
| Espérance de vie: | 2 à 3 ans |
[*] Une taxonomie scientifique avec classification plus développée existe dans le genre laimosemion du taxon laimosemion xiphidius.
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