Un rongeur
Un rongeur est un mammifère de l'ordre Rodentia qui comprend les souris, les rats, les écureuils, etc. Les rongeurs se distinguent par une paire de fortes incisives à croissance constante sur chaque mâchoire et par l'absence de canines. Avec plus de 2 300 espèces, ils constituent le plus grand ordre de mammifères.
18 espèces de rongeurs :
Les rongeurs (rodentiens), du plus petit au plus grand, vivent sur tous les continents. Leurs couleurs (majoritairement gris à brun) sont toujours assez discrètes pour se fondre dans le paysage de leur lieu de vie.
Généralités
Outre les souris, les rats, et les écureuils, les rongeurs comprennent des animaux bien connus comme les cobayes (cochons d'Inde), les hamsters, les gerbilles, les chinchillas, les campagnols, les mulots, les loirs, les lérots, les castors, les marmottes, les ragondins, les rats musqués, les porcs-épics et bien d'autres.
La principale caractéristique d'identification d'un rongeur est sa dentition : une unique paire d'incisives (acérées comme des ciseaux à bois) à la mâchoire supérieure et une paire à l'inférieure. Ces incisives étant en perpétuelle croissance, les animaux doivent les user en permanence en rongeant (du bois surtout). Les canines et les prémolaires antérieures sont absentes. Une autre caractéristique est la présence d'abajoues.
Avec 40 % des espèces de mammifères, plus que l'ordre des Chiroptères (chauve-souris), l'ordre Rodentia comprend (en 2021) 34 familles, 481 genres et plus de 2 277 espèces de rongeurs. En 2018, les chiffres étaient de 29 familles, 468 genres et 2 052 espèces. Les découvertes (10 % de plus en 3 ans) sont encore nombreuses parmi les petites espèces et les espèces fossiles.
Malgré cette diversité, la Nouvelle-Zélande, l'Antarctique et de plusieurs îles de l'Océanie n'ont historiquement pas de rongeurs. Malheureusement, des introductions humaines dans ces terres vierges de rongeurs ont provoqué des dégâts monumentaux à la faune locale.
Certains rongeurs européens sont considérés comme des nuisibles que ce soit dans les habitations (souris, rat noir, surmulot), pour les arbres fruitiers (loir, lérot), dans les jardins (campagnol, mulot), dans les cultures (rat brun) et dans les milieux aquatiques (ragondin, rat musqué).
Le plus gros rongeur actuel est le capybara sud-américain (Hydrochoerus hydrochaeris) aux caractéristiques impressionnantes avec un poids jusqu'à 90 kg pour une taille de 1,2 m de long et 60 cm de haut.
Du point de vue de la biologie du vieillissement, plusieurs caractéristiques du cycle biologique font des rongeurs un groupe extrêmement attrayant et traitable pour les études comparatives. C'est le cas de la souris blanche de laboratoire, très utilisée comme organisme modèle parmi les espèces murines.
Confusions à éviter
Lièvres et lapins ne sont pas des rongeurs : ce sont des Lagomorphes. Si les rongeurs ont une seule paire d'incisives à la mâchoire supérieure (et une paire à l'inférieure), les lagomorphes ont deux paires d'incisives à la mâchoire supérieure (et une paire à l'inférieure). Regroupés ensembles, rongeurs et lagomorphes forment le clade (grand-ordre) des Glires.
Malheureusement, certains noms vernaculaires n'aident pas à cette distinction : certains rongeurs comme le Mara (Dolichotis patagonum) est aussi communément appelé le Lièvre de Patagonie. La confusion est sévère, notamment en raison d'anciennes classifications inusitées de nos jours. Les ordres Rodentia et Lagomorpha, des groupes frères, sont regroupés dans le clade des Glires.
Les musaraignes, facilement confondues avec les campagnols (qui sont des rongeurs "vrais"), ne sont pas des rongeurs mais des animaux de la famille Soricidae de l'ordre Eulipotyphla.
Anatomie et physiologie uniques
La dentition des rongeurs est unique. Le rapport couronne/longueur des incisives supérieures et inférieures est de 1 : 3. L'absence de canines et prémolaires crée un espace entre les molaires et les incisives appelé le diastème. Les incisives ont des racines ouvertes et poussent continuellement, alors que les molaires n'ont pas de racines ouvertes.
Les rongeurs ne peuvent ni transpirer ni haleter; ils dissipent l'excès de chaleur principalement par la queue et les oreilles. Ainsi, ils sont sensibles au stress thermique et nécessitent des températures environnementales contrôlées.
La détermination du sexe est basée sur une distance anogénitale accrue chez le mâle. Le pénis des rongeurs a un baculum (os pénis). En général, les paramètres anatomiques et physiologiques des rongeurs sont similaires
Taxonomie Rodentia
Deux systèmes distincts existent pour classer les rongeurs. Le premier schéma de classification de JF Brandt (1855) est basé sur la morphologie de la mâchoire et du crâne ainsi que sur la position des muscles masticateurs et comporte trois sous-ordres : Sciuromorpha (ressemblant à un écureuil); Myomorpha (ressemblant à une souris); et Hystricomorpha (ressemblant à un porc-épic).
Le second sépare les rongeurs en deux sous-ordres, Sciurognathi et Hysticognathi, en fonction de la position des incisives et de l'angle de la mâchoire. Les études moléculaires donnent sept clades contenant trois lignées phylogénétiques : liées à l'écureuil (Sciuriodea et Gliridae); liées à la souris (Anomaluromorpha, Castoridae, Geomyoidae et Myodonta); et liées aux porcs-épics (Ctenohystrica).
Avec diverses stratégies écologiques, les rongeurs se trouvent naturellement dans une variété d'habitats à l'échelle mondiale. L'histoire naturelle et la biologie des membres de cet ordre étendu présentent des variations substantielles. Néanmoins, des similitudes existent entre les rongeurs, notamment la dentition, l'anatomie et la sensibilité aux maladies.
Cycle reproducteur
La durée du cycle oestral pour la majorité des rongeurs de laboratoire couramment utilisés est plus courte (4 à 5 jours) que les rongeurs moins couramment utilisés qui présentent un cycle long (plus de deux semaines).
Un facteur sous-jacent à la période prolongée du cycle oestral chez le cobaye est la formation d'un corps jaune fonctionnel en l'absence d'accouplement. Ceci est très similaire aux humains où la phase lutéale se poursuit pendant environ 14 jours après l'ovulation.
Le cycle oestral des rongeurs est divisé en quatre étapes basées sur la cytologie du frottis vaginal et la proportion de cellules épithéliales vaginales, de cellules épithéliales cornifiées et de leucocytes. Dans un cycle standard de 4 jours, l'ordre des étapes comprend : 1) le proestrus, le jour préovulatoire au cours duquel il y a prédominance de cellules épithéliales nucléées; 2) l'oestrus, le jour de l'ovulation et la phase réceptive pour la reproduction, dans laquelle il existe des cellules épithéliales squameuses cornifiées (ou kératinisées) de forme irrégulière, en forme d'aiguilles et énucléées; 3) metestrus, le jour de non-réceptivité dans lequel il y a un mélange d'épithélium cornifié et de leucocytes; et 4) diestrus, un autre jour de non-réceptivité où il y a une prédominance de leucocytes.
Lors de la détermination du stade de l'oestrus, il est important de noter que : 1) le cycle oestral régulier chez la souris n'est pas aussi distinct que celui du rat et du hamster; 2) il est possible que le jour de l'oestrus ou du dioestrus dure 2 jours consécutifs, créant ainsi un cycle de 5 jours; et 3) parfois, un frottis vaginal peut refléter une période transitoire entre les jours du cycle oestral.
Les principales différences entre le cycle de reproduction des rongeurs et celui des humains sont la durée du cycle plus long (∼28–30 jours) et les changements cycliques utérins, y compris les menstruations.
Chez l'homme, le début du cycle menstruel est marqué par l'excrétion de l'endomètre utérin (menstruation), qui dure environ 3 à 7 jours. Semblable aux rongeurs, le cycle menstruel est divisé en phases basées sur les changements ovariens ou utérins, qui sont décrits en détail ci-dessous.
Au cours de chaque cycle de reproduction de la plupart des rongeurs et des humains, l'ovulation survient spontanément, indépendamment de l'accouplement avec le mâle. Cependant, chez certains rongeurs comme les campagnols, l'ovulation est induite par la stimulation vaginale de la copulation avec un mâle.
Animaux modèles de laboratoire pour le vieillissement
Les modèles de rongeurs des aspects du vieillissement cérébral fournissent des outils valables pour comprendre les rôles de certains composants et leurs interactions. Cependant, l'étude de l'intersection des deux phénomènes biologiques les plus complexes n'est pas bien élucidée dans l'approche réductionniste.
Les modèles de rongeurs sont fortement validés par les multiples niveaux de congruence avec le vieillissement du cerveau humain, en grande partie en raison de leur phylogénie commune.
Cependant, des différences significatives empêchent l'utilisation de rongeurs de laboratoire pour bien comprendre le vieillissement humain, en particulier les différences fondamentales dans les sources et l'utilisation de l'énergie alimentaire, le vieillissement reproductif et les événements stochastiques accumulés dans le temps qui alimentent les réponses évolutives établies de la pléiotropie antagoniste aux âges moyen et ultérieur.
Les différences même entre et au sein des espèces et des souches de rongeurs impliquent que les différences entre l'homme et les rongeurs sont beaucoup plus importantes qu'on ne le pense actuellement.
Les manipulations génétiques destinées à cibler les processus liés aux adultes peuvent avoir des artefacts de développement, en particulier dans l'inactivation des gènes et les transgéniques quasi contrôlés.
Les souris knock-out conditionnels et les transgéniques à expression contrôlée éliminent ces artefacts de développement et contrôlent les influences temporelles et dose-dépendantes de l'expression des gènes.
En rapport avec "rongeur"
Ce qui est murin concerne ou affecte les souris, les rats ou les rongeurs apparentés (famille Muridae), et les chauve-souris.
Le ragondin est un nom commun qui désigne un gros rongeur, Myocastor coypus, originaire d'Amérique du Sud.
Le souriceau est la toute jeune (bébé) souris, rose et encore nue de poils, avant son 14ème jour.
La souris (Mus musculus) est un petit animal rongeur de la famille Muridae qui a un museau pointu, des oreilles rondes et des yeux relativement grands, ainsi...