Poisson-lanterne

Définition

Un poisson-lanterne est une espèce marine de profondeur, de type migrateur vertical nocturne, dont le nom dérive de sa capacité à produire de la lumière, émise par de petits organes appelés photophores. Les poissons-lanternes ne sont pas des poissons abyssaux, se limitant à la zone mésopélagique de la colonne d'eau.

Un poisson-lanterne :

Un poisson-lanterne (Symbolophorus barnardi) de la famille Myctophidae est un migrateur vertical. Les migrateurs verticaux représentent un large éventail de vie marine, mais les groupes dominants comprennent les poissons, les méduses, les crevettes et les calmars. Le poisson-lanterne Symbolophorus barnardi plonge entre 100 et 800 mètres de profondeur. Sa longueur est d'environ 12 cm Il vit dans les eaux plus profondes de l'hémisphère Sud pendant la journée et migre vers la zone photique

Explications

Les poissons-lanternes sont des Myctophidés (famille Myctophidae, ordre des Myctophiformes) qui habitent les eaux profondes pendant la journée et migrent la nuit vers la zone mésopélagique photique. Ils ne se rapprochent de la surface (zone épipélagique euphotique) que la nuit.

Une réaction chimique à l'intérieur des photophores des poissons-lanternes émet de la lumière selon un processus chimique appelé bioluminescence. Il s'agit du même processus utilisé par les lucioles. Les photophores sont situés sur la tête, le dessous et la queue du poisson. Ces organes lumineux sont utilisés pour attirer d'autres petits poissons dont se nourrit le poisson-lanterne. Ils peuvent également être utilisés pour se signaler à d'autres poissons-lanternes pendant l'accouplement.

Certains poissons des profondeurs abyssales utilisent une sorte de canne à pêche, appelée esche, pour la capture de leurs proies. C'est une technique qui est parfois combinée à la production de lumière.

✅ Les poissons-lanternes ne sont pas des poissons abyssaux mais des poissons bathyaux car ils ne fréquentent pas la zone bathypélagique très profonde. De plus, les vrais poissons abyssaux (qui n'ont pas de vessie natatoire) ne remontent jamais vers la surface, restant toujours vers le fond benthique.

Les espèces peu profondes (moins de 500 m) sont d'un bleu irisé à vert ou argenté, tandis que les espèces vivant plus profondément (jusqu'à 1 500 m, en zone bathypélagique) vont du brun foncé au noir.

Poisson-lanterne bleu :

Un poisson-lanterne de couleur bleu irisé, avec des photophores tout le long de la ligne latérale, et en-dessous de celle-ci, avec 4 plus gros photophores au niveau du ventre.

Les poissons-lanternes ont la particularité d'avoir une rangée supplémentaire de photophores qui parcourent leurs flancs. La disposition et le motif de clignotement de ces feux de circulation sont uniques à chacune des 250 espèces de poissons-lanternes, ce qui suggère qu'ils ne sont pas seulement utilisés pour camoufler les animaux, mais aussi pour communiquer.

Poisson-lanterne vert :

Les poissons-lanternes de couleur verte sont des espèces qui ne vont pas en très grande profondeur, mais juste en-dessous de la zone euphotique (vers 200–300 m).

Espèces

Il existe plus de deux cents espèces différentes de poissons-lanternes dans les eaux profondes. En fait, ils font partie des créatures des profondeurs océaniques les plus communes. L'échantillonnage par chalutage en haute mer indique que les poissons-lanternes représentent jusqu'à 65 % de la biomasse des eaux profondes. Leur nombre considérable fait du poisson-lanterne une cible attrayante pour la pêche commerciale dans les eaux situées entre l'Afrique du Sud et l'Antarctique.

Diverses espèces de poissons-lanternes :

Les espèces de poissons-lanternes sont très nombreuses dans la famille Myctophidae, avec environ 250 espèces connues. La morphologie de chaque poisson-lanterne est commune à toutes les espèces.

Les poissons-lanternes font partie des espèces de vertébrés les plus largement réparties et les plus diversifiées et ils jouent un rôle important en tant que proies pour les organismes plus grands. Dans les océans du sud, ils constituent une source de nourriture importante pour les calmars et les manchots.

Anatomie

Les poissons-lanternes atteignent généralement une longueur allant jusqu'à 15 cm, bien que certaines espèces puissent mesurer entre 4 à 28 cm de longueur standard (LS). Ils ont un corps très mince et comprimé recouvert d'écailles argentées et de nageoires relativement petites. Ils ont également une grosse tête ronde et de grands yeux. Les grands yeux sont courants chez les créatures des grands fonds, car ils aident à collecter autant de lumière que possible dans les eaux éternellement sombres.

Le gros oeil d'un poisson-lanterne :

Un poisson lanterne a une grande tête nettement arrondie, de grands yeux latéraux elliptiques à ronds, et une grande bouche terminale avec des mâchoires étroitement serrées serties de rangées de petites dents.

Les écailles cycloïdes d'un poisson-lanterne :

Les poissons-lanternes ont un corps mince et comprimé recouvert de petites écailles cycloïdes décidues argentées (cténoïdes chez quatre espèces). Les écailles décidues tombent et se renouvellent.

Le corps du poisson-lanterne est recouvert de photophores produisant de la lumière. La disposition de ces lumières varie selon les espèces. Chez certaines espèces, cela varie également selon le sexe. Il n'existe qu'une seule espèce de poisson-lanterne (Taaningichthys paurolychnus) qui n'est pas capable de produire de la lumière.

Migration verticale

Les poissons-lanternes sont connus pour leurs migrations verticales journalières. Ils passent la journée dans les profondeurs de l'océan mais s'approchent de la surface la nuit à la recherche de nourriture. Ils font cela pour suivre les migrations similaires du plancton, qui constitue leur principale source de nourriture.

La plupart des espèces de poissons-lanternes effectuent un voyage nocturne vers la surface de l'océan, à la poursuite du zooplancton, leur collation préférée. Au lever du soleil, ils retournent dans les profondeurs, régulant leur flottabilité grâce à des vessies natatoires remplies de gaz.

Ces migrations pourraient également aider le poisson-lanterne à éviter la prédation. En retournant dans les eaux profondes pendant la journée, ils évitent de nombreux grands prédateurs des mers moins profondes. À des profondeurs moins profondes, les poissons-lanternes constituent une source de nourriture importante pour un certain nombre d'organismes, notamment les baleines, les dauphins, le thon, les requins, les phoques, les calmars et les oiseaux marins.

Reproduction

Les poissons-lanternes sont connus pour être des reproducteurs pélagiques qui ne protègent pas leur couvain. Les femelles libèrent leurs ovules en groupe dans la colonne d'eau où ils sont ensuite fécondés extérieurement par les mâles. Selon les espèces, entre 100 et 2 000 oeufs sont libérés par chaque poisson. Le frai a lieu toute l'année chez la plupart des espèces.

Une fois les oeufs éclos, les jeunes larves disposent d'un petit nombre de photophores pour produire de la lumière. Les alevins sont livrés à eux-mêmes jusqu'à ce qu'ils atteignent leur maturité. Les poissons-lanternes sont si nombreux que leurs larves pourraient représenter près de 50 % de toutes les larves de poissons trouvées dans l'océan dans la neige marine.

Les poissons-lanternes sont pêchés commercialement près de l'Afrique du Sud, dans les eaux subantarctiques et dans le golfe d'Oman.

Géographie

Les poissons-lanternes se trouvent dans tous les océans du monde à des profondeurs allant de environ 360 à 900 mètres. La plupart des espèces préfèrent rester près de la côte où elles se trouvent généralement en grands bancs près des talus continentaux.

Différentes espèces se séparent en fonction de la profondeur. Ils formeront des couches denses selon les espèces. Ce comportement semble contribuer à réduire la compétition entre les espèces. Ces couches contiennent tellement de poissons et sont si denses qu'elles peuvent être visibles au sonar.

Les poissons-lanternes peuvent réfléchir les faisceaux du sonar et donner l'impression d'un faux fond océanique appelé "couche de diffusion profonde". Ce phénomène a dérouté les océanographes pendant de nombreuses années jusqu'à ce que la source soit finalement identifiée.

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