Poisson-moustique

Définition

Le poisson-moustique, le Mosquito Fish, est surtout le nom commun d'Heterandria formosa, une espèce de petit poisson originaire des États-Unis et parfaitement adapté aux petits aquariums d'eau douce. Globalement, les poissons-moustiques désignent toutes les gambusies, avec Gambusia affinis et Gambusia holbrooki, et de nombreux guppys comme Poecilia reticulata et Girardinus metallicus.

Un poisson-moustique, espèce Heterandria formosa :

Si une femelle (ci-dessus) atteint 5 à 6 cm, les poissons-moustiques mâles restent minuscules, d'une taille d'environ 2,5 à 4 cm, ce qui les destine à des petits aquariums spécifiques d'eau douce, légèrement basique et moyennement dure, et les nano-aquariums sont tout indiqués pour leur maintenance.

Explications

Mais si ces poissons-moustiques au mode de reproduction ovovivipare (ce sont des vivipares) sont populaires en Amérique du Nord, autre les guppys, les espèces sont peu diffusées dans le commerce aquariophile européen.

Les poissons-moustiques étant des vivipares, la gestation des embryons est assez courte, mais dépend beaucoup des conditions environnementales; la période de gestation laisse apparaître des taches de gestation (noires) chez certaines femelles gestantes âgées.

Le poisson-moustique de l'Est :

Le poisson-moustique de l'Est Gambusia holbrooki a été introduit dans divers pays pour son efficacité de lutte contre les larves de certains insectes nuisibles.

Pourquoi un tel succès pour les invasifs poissons-moustiques ?

Le succès invasif des poissons-moustiques est dû à sa variabilité génétique. Par exemple, la gambusie de l'Est G. holbrooki est l'une des 100 espèces les plus envahissantes au monde. Pour comprendre son expansion européenne à partir de l'Espagne, où elle a été introduite dans les années 1920, un groupe de chercheurs espagnols a analysé, pour la première fois, les changements évolutifs de cet animal au travers de ses gènes. Selon l'étude, la variabilité génétique a permis à ce poisson de s'adapter et de se répandre dans son nouvel environnement.

Les ravages peuvent être dévastateurs sur les écosystèmes indigènes quand une espèce étrangère est introduite, acclimatée et se développe comme néobiote. Les invasions biologiques sont l'une des principales menaces mondiales à la biodiversité et, pour cette raison, font l'objet d'une étude minutieuse.

⭐ Historiquement, la gambusie de l'Est a été transférée des États-Unis en Espagne dans les années 1920 dans le but de contrôler naturellement les moustiques vecteurs de maladies, tels que ceux qui sont porteurs du paludisme. ✅ Selon l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), cet animal a eu un impact énorme sur la faune locale et est ainsi devenu l'une des 100 espèces exotiques envahissantes les plus nocives au monde.

Pour comprendre les changements évolutifs que cette espèce a subis lors de son adaptation aux eaux européennes, un groupe de chercheurs espagnols, dirigé par Manel Vera et José Luis García-Martín de l'Université de Gérone, a comparé les génomes des poissons dans les deux écosystèmes. Il s'agit de la première étude génomique démontrant le rôle joué par la dérive et la sélection génétiques dans les processus invasifs chez les poissons d'eau douce, affirme Vera, professeure au département de biologie de SINC.

L'étude, publiée dans la revue Molecular Ecology (littéralement écologie moléculaire), a confirmé que les niveaux de diversité génétique dans les populations espagnoles de moustiques sont considérablement réduits. Cela est dû au fait que peu de spécimens ont été utilisés pour introduire l'espèce en Espagne.

Mais les experts ont détecté qu'il existait effectivement une variabilité (variation du matériel génétique au sein de l'espèce) dans les gènes associés à la survie des individus. Lorsque la variabilité de ces gènes est importante pour la survie des individus, son maintien devient particulièrement importante dans les processus invasifs, commente le chercheur en chef de l'étude. Il est clair que la première chose que doivent faire les individus qui arrivent dans un nouvel environnement est de survivre.

Effets dans les écosystèmes colonisés

Pendant l'invasion, la conservation du polymorphisme génétique chez les poissons-moustiques favorise leur survie et a des implications sur les habitats dans lesquels ils se sont répandus.

En règle générale, une espèce introduite devrait s'adapter à des conditions pires que celles qui s'y trouvent naturellement, car ces dernières possèdent des adaptations locales à cet environnement. Des problèmes surviennent lorsque l'espèce introduite est meilleure (génétiquement et d'autres facteurs : morphologie, adaptabilité physiologique, cycle de vie, reproduction...) que l'espèce indigène.

Depuis leur arrivée dans les eaux espagnoles, ces poissons se sont rapidement adaptés et se sont répandus dans le cours inférieur des rivières et des marais de la péninsule ibérique et d'autres pays européens. Ces poissons représentent un réel danger pour les espèces indigènes !

Le poisson-moustique de l'Est déplace le reste des animaux, rivalise pour le même aliment et même s'en nourrit. Les espèces indigènes étant très bien adaptées à leur environnement, les variations qui les renforcent dans cet habitat peuvent être inutiles dans les zones où elles sont déplacées. Parmi les poissons indigènes menacés par les poissons-moustiques, on peut citer Valencia hispánica et Aphanius iberus, deux poissons vivipares endémiques d'Espagne.