Kairomone

Définition

Une kairomone est un allélochimique qui produit une réponse comportementale (effet de libération) ou physiologique (effet d'amorce) chez un récepteur du signal chimique. Elle est favorable au récepteur mais pas à l'émetteur. Cette hormone est à comparer à une allomone, une phéromone et une gamone.

Le rôle des kairomones :

Les kairomones sont des substances sémiochimiques interspécifiques qui assurent la médiation d'interactions bénéfiques pour les organismes qui les détectent. L'utilisation des kairomones pour la lutte biologique contre les insectes ravageurs suscite l'intérêt depuis plusieurs décennies en raison de l'importance fondamentale de la sélection des plantes hôtes par les insectes phytophages, ainsi que du potentiel des ennemis naturels à coopter ces processus pour assurer leur propre survie.

Explications

Les kairomones profitent au récepteur plutôt qu'à l'émetteur. Ils ont été décrits comme des phéromones et des allomones qui se sont retournés contre eux au cours de l'évolution et peuvent donc ne pas représenter eux-mêmes une classe distincte de signaux chimiques. Les kairomones peuvent être des hormones, des phéromones ou des allomones qui sont normalement utilisées par un organisme mais exploitées par un récepteur illégitime.

Les kairomones qui suscitent certaines réponses antiprédatrices, ont été décrites pour une grande diversité de groupes taxonomiques, y compris les vertébrés (mammifères, amphibiens, reptiles et poissons) et les invertébrés (arthropodes, mollusques, cnidaires et rotifères).

Les kairomones peuvent être des produits normaux du métabolisme d'une espèce qui sont utilisés par une autre pour localiser son hôte. Par exemple, de nombreux insectes phytophages trouvent leurs plantes hôtes par l'empreinte chimique de substances végétales secondaires qu'ils utilisent comme kairomones. Les moustiques localisent les hôtes vertébrés pour les repas de sang en utilisant comme kairomones le dioxyde de carbone et d'autres produits chimiques produits au cours du métabolisme normal des vertébrés. L'acarien parasite Varroa jacobsoni est attiré par les larves de drones d'abeilles mellifères par les esters d'acides gras présents dans les larves d'abeilles, et la puce du lapin utilise les hormones de ses hôtes lapins comme kairomone pour localiser le lapin, et aussi pour faire mûrir son système reproducteur.

Les récepteurs illégitimes ont également développé la capacité d'exploiter les phéromones d'autres espèces et de les utiliser comme kairomones. Les Coléoptères et les mouches prédateurs peuvent reconnaître les phéromones d'agrégation des scolytes pour les localiser comme proies. Un parasitoïde braconide utilise la phéromone épidictique produite par la mouche de la pomme pour trouver les oeufs à parasiter. Certains coléoptères, cafards et acariens peuvent exploiter les phéromones des sentiers qui ont été déposées par les fourmis en quête de nourriture.

✅ Le groupe le plus connu d'allélochimiques qui agissent comme des kairomones est probablement celui impliqué dans la localisation des aliments. Ces kairomones en quête de nourriture sont exploitées par des prédateurs, des parasites, des parasitoïdes, des herbivores et des fongivores lors de leur recherche de nourriture et/ou de sites de ponte. En fonction des capacités sensorielles du récepteur et de l'odeur révélatrice de l'expéditeur, une grande variété de structures simples et complexes peuvent fonctionner comme des kairomones.

⭐ Semblables aux synomones, les kairomones agissent souvent de concert avec d'autres signaux visuels ou auditifs. Une forte pression de sélection agit sur les organismes hôtes/proies pour minimiser la production de tels signaux et sur le parasitoïde/prédateur pour utiliser les signaux les plus fiables et les plus détectables. Ces contraintes évolutives sont probablement responsables du fait que les kairomones impliquées dans la localisation des aliments remplissent souvent d'autres fonctions cruciales (par exemple, les phéromones sexuelles ou de piste) ou ne peuvent être évitées (par exemple, les matières fécales). Le processus de localisation de l'hôte/de la proie est généralement divisé en trois étapes principales : (1) localiser l'habitat correct, (2) localiser l'hôte/la proie et (3) évaluer l'hôte/la proie en termes d'espèce, de stade de développement, et qualité nutritionnelle/aptitude à la ponte. Les kairomones sont particulièrement importants pour la localisation et l'acceptation de l'hôte/de la proie. En revanche, la localisation de l'habitat sur de plus longues distances peut plutôt être réalisée en utilisant des indices, qui sont associés à l'habitat en général plutôt qu'à l'hôte/la proie elle-même.

Le mot kairomone vient du grec kairos signifiant "opportuniste".

En rapport avec "kairomone"

• allélochimique

  

  Un allélochimique est un métabolite bioactif dont il a été prouvé qu'il était sécrété par des plantes ou des microbes et qu'il montrait une activité dans...

• allomone

  

  Une allomone est une substance chimique sécrétée à l'extérieur par certains animaux, tels que les insectes, affectant le comportement ou la physiologie d'une...

• gamone

  

  Une gamone est toute substance attractante qui favorise le rapprochement des gamètes mâle et femelle.

• phéromone

  

  Une phéromone est une molécule sécrétée hors de l'organisme qui a un rôle de transmetteur chimique pour activer une chimioréception chez un autre individu...