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Un tunicier

Les tuniciers, au sens phylogénique, sont des animaux prochordés, des invertébrés chordés du sous-embranchement Tunicata, comme les ascidies ou les salpes, caractérisés par leur tégument cellulosique appelé tunique. Le tunicier est un animal marin, fixé ou pélagique, dont la larve est pourvue d'une queue comportant une corde dorsale typique, et dont l'adulte est enveloppé de tunicine épaisse.

Le fameux tunicier rouge de Méditerranée est une ascidie solitaire :
Un tunicier de Méditerranée de couleur rouge (Halocynthia papillosa)
La couleur rouge de ce tunicier, espèce Halocynthia papillosa, présent en mer Méditerranée, le rend particulièrement reconnaissable et visible. Un tunicier est aussi appelé un urochordé. L'adulte possède un pharynx volumineux, percé de fentes branchiales paires servant à l'alimentation microphage et à la respiration.

Généralités

Un tunicier est un invertébré marin d'un groupe qui comprend les ascidies et les salpes. Ils ont une couche extérieure caoutchouteuse ou dure et deux siphons pour aspirer l'eau dans et hors du corps.

Voir aussi les organismes tuniqués.

Caractères généraux des tuniciers

Un groupe de Polycarpa aurata :
Des tuniciers Polycarpa aurata en aquarium
Polycarpa aurata est un tunicier classique des océans tropicaux.

Un tunicier est un animal filtreur, solitaire, colonial ou social, et qui vit soit fixé, soit dérivant en milieu pélagique. Les tuniciers exclusivement marins et existent dans tous les océans de la planète bleue, peuplant ainsi les mers polaires, tempérées et tropicales. On rencontre les tuniciers depuis la surface jusqu'à des profondeurs abyssales de plusieurs centaines de mètres. Environ 1 500 espèces de tuniciers sont rencensées, regroupées et subdivisées sous 3 classes : la classe des Larvacés (Larvacea), des Ascidiacés (Ascidiacea) et la classe des Thaliacés (Thaliacea). Les appendiculaires conservent leurs caractères larvaires toute leur vie. Les thaliacés sont des colonies nageuses telles que les salpes, les dolioles et les pyrosomes. Les ascidies, de beaucoup les plus nombreuses, sont des tuniciers fixés et sacciformes à l'état adulte.

Deux des classes comprennent des tuniciers purement pélagiques, aussi une seule classe nous intéresse réellement en aquariophilie, il s'agit des Ascidiacés qui vivent fixés sur différents substrats solides et durs, typiquement des roches sédimentaires, mais on en retrouve parfois sur les coques de navires..., ou même fixés sur des algues ou enfouis dans le sable. Ils sont soit solitaires et ont la forme d'une outre avec 2 siphons comme Polycarpa aurata, soit coloniaux encroûtant, en coussinets ou en forme d'arbustes. Cependant, avant d'être fixés, les Ascidiacés passent par un court stade larvaire pélagique nageur, la reproduction sexuée en aquarium est donc quasiment impossible. Les cas de reproduction par bourgeonnement sont fréquemment observés en aquarium.

Photo d'un autre tunicier, une claveline Clavelina moluccensis :
Le tunicier de l'espèce Clavelina moluccensis, une claveline
La claveline est un tunicier urochordé de petite taille.

On pourra également lire ce fil de discussion dans le forum pour prolonger les connaissances sur les tuniciers. Voir aussi les fiches aquabdd sur : Didemnum molle, Didemnum moseleyi, Polycarpa captiosa, etc.

Un ascidiozoïde est un tunicier qui se propage essentiellement par bourgeonnement. C'est en fait le nom d'un individu d'une colonie d'ascidies comportant plusieurs dizaines (le plus souvent) d'ascdiozoïdes tels que Clavelina nana.

Classe des Thaliacés

Cette classe est formée de tuniciers pélagiques nageant au milieu du plancton dont ils se nourrissent en filtrant l'eau de mer. Le corps possède des bandes musculaires dont la contraction expulse l'eau par l'orifice exhalant. L'animal se déplace ainsi par réaction. Le cycle de reproduction est complexe et passe par différents stades. La classe des Thaliacés comporte trois sous-classes :

  • Les salpides (salpes).
  • Les doliolides (dolioles), qui peuvent se reproduire en bourgeonnant.
  • Les pyrosomides (pyrosomes) : ces derniers sont pourvus d'organes lumineux; franchement coloniaux, ils forment souvent des chaînes flottantes qui peuvent atteindre plusieurs mètres.

Classe des Larvacés (ou appendiculaires)

Cette classe regroupe des individus pélagiques possédant une chorde dorsale logée dans leur longue queue. Ces tuniciers sont de petits animaux (2 cm maximum), possédant une tunique transparente dans laquelle se trouve le pharynx branchial. Ils nagent avec rapidité et sont nombreux dans le plancton.

Sous-embranchement des Urochordés Urochordata

Les tuniciers, ou encore urochordés, sont de proches parents des vertébrés. Au stade larvaire, les tuniciers présentent une morphologie très différente des adultes et ressemblent beaucoup à des têtards ou des petits poissons et possèdent une structure baptisée chorda dorsalis (littéralement : corde dorsale) qui s'apparente à une colonne vertébrale. Néanmoins, au contraire des vertébrés humains chez lesquels la corde dorsale est remplacée par la colonne vertébrale au cours du développement, cette structure rigide disparaît complètement chez les tuniciers adultes. Les tuniciers sont donc bien des invertébrés au stade adulte.

3 classes de tuniciers existent : les Larvacés, les Thaliacés et les ascidies. Les premiers sont planctoniques, les deuxièmes sont pélagiques même si on les rencontre sporadiquement flottant autour des récifs coralliens. Vivant en pleine eau, ces 2 classes n'intéressent guère les aquariophiles. Les tuniciers visibles et pouvant être maintenus en aquarium sont constitués par la seule classe des Ascidies.

Les Ascidies, organismes sessiles fixés au substrat qu'ils ne quittent plus, sont représentées par plus de 2 000 espèces répertoriées de par le monde… Seuls les plus caractéristiques, par leur forme et leurs couleurs, sont identifiables. Les Ascidies vivent souvent en groupe (de 5 à 20 individus, soit en colonie, soit en société), mais on rencontre des sujets solitaires chez certaines espèces : ces derniers sont alors bien plus grands et volumineux que les Ascidies vivant en groupe.

Les tuniciers doivent leur nom à leur paroi externe (le corps) qui est souvent rigide et qu'on appelle la "tunique". Cette tunique, épaisse, est comparable en consistance à du cuir plus ou moins souple et est composée en partie d'une cellulose animale (la cellulose étant un produit normalement réservé aux végétaux !) : la tunicine.

Les tuniciers sont des organismes filtreurs avec 2 orifices : l'eau est aspirée par un siphon buccal en position proéminente puis rejetée par un siphon cloacal de diamètre inférieur et situé latéralement. Entre temps, l'eau de mer, chargée de plancton, de matière organique en suspensions et dissoute, est filtrée. Les urochordés ont la faculté de stocker les oligoéléments et de synthétiser des composés potentiellement antiviraux, voir anticancéreux (source Sprung). Une ascidie de 3 cm filtre environ 1 litre d'eau par heure.

Même si les tuniciers sont souvent assimilés et comparés aux spongiaires (les éponges), ils en différent beaucoup, ne serait-ce qu'en raison de leur faculté à effectuer des mouvements; ainsi les 2 orifices normalement bien ouverts peuvent être rétractés et, ainsi, fermés si une perturbation intervient (une ombre par exemple). En fait, une ascidie possède un système nerveux, un système vasculaire avec un coeur et un réseau musculaire. Les urochordés sont juste en dessous des vertébrés (auquel appartient l'homme) dans l'arbre de l'évolution, alors que les spongiaires en sont juste les racines… Autant dire que la comparaison entre les 2 s'arrête juste à la forme.

La reproduction des Ascidies se déroule similairement à celle de nombreux organismes marins sessiles dont un stade larvaire pélagique avec, toutefois, cette particularité que toutes les Ascidies sont hermaphrodites. En plus de ce mode de reproduction sexuée classique, la reproduction par bourgeonnement est régulièrement constatée en aquarium.

Les espèces de tuniciers issues des zones récifales, celles qui nous intéressent le plus en aquariophilie, vivent souvent avec des cyanobactéries symbiotiques, des algues bleu-vertes appartenant au genre prochloron. Cette association est totalement comparable à celle des zooxanthelles avec les coraux. Les produits de la photosynthèse de ces algues sont utilisés pour élaborer des spicules calciques, améliorant la vitesse de croissance et facilitant le port dressé de ces tuniciers; c'est en particulier vrai avec les Didemnidés dont la tunique est assez molle et sans ces spicules pour aider au maintien, ils seraient tout flasques !

Au cours de leur croissance, les tuniciers muent, un peu à la façon des coraux cuirs (seconde allusion), expulsant la partie externe de la tunique devenue trop étroite. Cette "peau" se retrouve parfois dans l'aquarium.

La maintenance des tuniciers s'apparente, au minimum, à celle des coraux mous mais une qualité d'eau impeccable et proche des aquariums récifaux destinés à la maintenance de coraux durs sera un bon point pour leur longévité (très variable selon les espèces).

Pour résumer, les tuniciers qu'on rencontre en milieu récifal sont des animaux remarquables : proches des vertébrés, ils assument des fonctions d'épuration de l'eau grâce à leur système filtreur et participent ainsi activement à maintenir une eau débarrassée de nutriments, disposent d'association symbiotique à l'instar des coraux, sont aussi faciles à conserver que des coraux mous, sont uniques dans le règne animal avec leur tunique contenant de la tunicine proche de la cellulose, se nourrissent facilement (des apports réguliers de phytoplancton amélioreront leur croissance), n'ont aucune agressivité vis-à-vis d'autres organismes et ils arborent des couleurs éclatantes.

Qui a dit que cet animal avait des défauts ?

Clivage embryonnaire

Au cours de l'embryogenèse, les tuniciers présentent un clivage holoblastique bilatéral. La caractéristique la plus frappante de ce type de clivage est que le plan de clivage de la première division établit l'axe de symétrie initiale de l'embryon, en séparant l'embryon sur les côtés droit et gauche futurs.

Le second clivage est méridional, comme le premier, mais ne passe pas par le centre de l'embryon comme dans le premier, créant deux grandes cellules antérieures et deux petites cellules postérieures. Chaque côté a maintenant un grand blastomère et un petit.

Au cours des trois prochains clivages, les différences de taille et de forme des cellules mettent en évidence la symétrie bilatérale de ces embryons. Au stade 64 cellules, une petite blastocèle se forme et la gastrulation commence au pôle végétal.

En rapport avec "tunicier"

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    Une salpe est un tunicier pélagique vivant dans les masses d'eau libre, appartenant à la famille Salpidae.

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    La tunicine est une substance gélatineuse qui donne l'aspect du cuir et qui entoure les corps des tuniciers pour former une enveloppe appelée tunique.

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    L'ascidie rouge Halocynthia papillosa est LE tunicier de Méditerranée, parfois aussi appelé outre de mer.



Signification "tunicier" publiée le 27/09/2007 (mise à jour le 10/04/2025)