Chrysomèle

Définition

Une chrysomèle est un insecte coléoptère des feuilles de la famille des Chysomélidés (Chrysomelidae). Les chrysomèles sont redoutées en jardinage car elle se nourrissent de plantes, avec un statut de ravageur pour certaines espèces. Les stades larvaires et adulte, phytophages et oligophages, se nourrissent de plantes. Ainsi, certaines espèces sont nuisibles aux cultures potagères et maraîchères quand elles pullulent en parasites.

La chrysomèle de la menthe :

Chrysolina herbacea est la chrysomèle de la menthe, avec une longueur d'environ 7 à 11 mm. La couleur de tout le corps, y compris les pattes, est verte avec un éclat métallique. Des rainures irrégulières sont présentes sur tout le haut du corps, qui forment des rangées claires sur les élytres. Le coléoptère préfère les environnements humides mais ensoleillés. La chrysomèle des menthes mange les tiges et les feuilles, et parfois les fleurs de diverses espèces de menthes, mais surtout la menthe odorante Mentha suaveolens.

Explications

Certaines chrysomèles adultes mangent du pollen, mais la plupart sont des mangeurs de feuilles. Certaines espèces sont nuisibles et d'autres prouvent leur utilité dans le désherbage biologique. Les oeufs sont déposés en groupes sur la plante nourricière ou dans le sol.

Le corps de ces Coléoptères est allongé à hémisphérique avec une longueur de 2,5 mm à 3 cm. Les antennes sont souvent la moitié de la longueur du corps. La tête est petite et à peine visible sous le prothorax bien développé. Les pattes sont très différemment développées, pour la plupart courtes et faibles, et dans certains groupes fortes. La dernière paire de pattes est toujours adaptée au saut.

De nombreuses espèces sont de couleurs vives, souvent avec des couleurs métalliques de différentes nuances.

Dans les régions à climat tempéré, les chrysomèles hivernent à l'état adulte. Plusieurs générations se relaient chaque année, dans un voltinisme parfois rapide (coléoptères multivoltins). Dans certains cas, les larves sont gardées par des femelles et repoussent divers prédateurs comme les fourmis.

La famille Chrysomelidae compte une dizaine de sous-familles, 2 500 genres et plus de 35 000 espèces. Les Chysomélidés (avec les chrysomèles, les doryphores, les galéruques, les cassides - scarabées-tortue -, les criocères, etc.) sont présents sur tous les continents. Les fossiles les plus anciens, dont il est confirmé qu'ils appartiennent aux Chysomélidés, remontent au crétacé, il y a environ 100 millions d'années. Les restes sont étonnamment modestes, ne comprenant que deux spécimens piégés dans l'ambre et un exemple de traces caractéristiques d'alimentation sur les feuilles fossilisées d'une plante apparentée au gingembre. Pour ces motifs, on suppose que la plupart des sous-familles d'aujourd'hui ont évolué à la fin du Crétacé.

La spermathèque et l'édéage des chrysomèles sont utilisés pour l'identification des espèces.

Principales espèces

Les principales espèces, toutes présentes en France, de chrysomèles sont :

• chrysomèle de l'aulne, Agelastica alni (galéruque de l'aulne);
• chrysomèle de la menthe, Chrysolina herbacea;
• chrysomèle rayée de la pomme de terre, Lema daturaphila;
• chrysomèle des racines du maïs, Diabrotica virgifera;
• chrysomèle du haricot, Cerotoma trifurcata;
• chrysomèle du peuplier, Chrysomela populi;
• chrysomèle du romarin, Chrysolina americana;
• chrysomèle rayée du concombre, Acalymma vittatum.

La chrysomèle américaine du romarin :

Chrysolina americana est la chrysomèle du romarin. La chrysomèle du romarin n'est pas présente en Amérique, elle a reçu ce nom par erreur. Elle est répartie autour de la mer Méditerranée dans le sud de l'Europe, en Afrique du Nord, au Proche-Orient et au Moyen-Orient, bien que les seuls signalements disponibles du Proche-Orient proviennent de Turquie (provinces occidentales et sud-ouest). La chrysomèle du romarin étend activement sa répartition vers le nord; elle est apparue au Royaume-Uni en 1963 et est maintenant considérée comme étant établie là-bas. Au cours des dernières décennies, elle a été signalée en France, en Belgique, en Allemagne, en Suisse, aux Pays-Bas et en Lettonie. C. americana se nourrit et se reproduit principalement sur les feuilles de romarin officinal (Rosmarinus officinalis) et de lavande (Lavandula spp.), mais aussi sur le thym (thymus spp.), la sauge (Salvia spp.), la sauge de Russie (Perovskia atriplicifolia) et éventuellement autres plantes de la famille des Lamiacées. La chrysomèle C. americana est incapable de voler et donc limitée dans sa capacité de dispersion, mais peut être facilement transportée avec ses plantes hôtes. Au Royaume-Uni, C. americana est désormais considérée comme un ravageur de la lavande, du romarin et du thym.

La chrysomèle du haricot :

La chrysomèle du haricot adulte, Cerotoma trifurcata, est toujours reconnaissable à la tache triangulaire noire derrière le pronotum. La plupart des adultes ont également quatre grandes marques carrées sur les élytres et un bord noir sur les élytres. De plus, plus d'oeufs sont fondés dans les sols humides ou humides que dans les sols secs. Les oeufs de chrysomèle du haricot mettent une semaine à éclore à 28 °C. Les sols très humides et très secs sont néfastes pour les oeufs. Coïncidant avec la préférence de ponte, la survie des oeufs était la plus élevée lorsqu'ils étaient conservés dans un sol organique saturé par rapport au sable limoneux et au limon argilo-sableux. Les larves de la chrysomèle du haricot se nourrissent dans le sol des racines et des nodules racinaires du soja. Les larves se développent en trois étapes avant de se nymphoser dans le sol. Les larves sont capables de se déplacer dans le sol et, dans des conditions de sol sec, peuvent se déplacer jusqu'à 30 cm par heure à la recherche d'humidité. Le type de sol dans lequel les larves se nourrissent affecte la survie des larves. L'abrasion des cuticules associée à la teneur en sable du sol est préjudiciable aux larves. Dans des conditions de sol humide, les larves ont mieux survécu dans le sol organique (0 à 4 % de mortalité) par rapport au sable limoneux (87 à 100 % de mortalité) et au limon argilo-sableux (0 à 20 % de mortalité). Le développement de l'oeuf à l'adulte nécessite 37,4–41,1 °C), avec le seuil de développement inférieur à 7,8 °C.

Écologie

Les chrysomèles sont presque exclusivement des herbivores, dont la plupart se nourrissent de feuilles. Les exceptions sont, par exemple, les représentants de la sous-famille Cryptocephalinae, qui mangent les feuilles mortes. Le régime alimentaire des larves est plus varié; parmi eux, on trouve ceux qui forent à l'intérieur des feuilles, d'autres mordent en surface, attaquent les racines, les graines ou les tiges. De nombreuses espèces sont liées à la proximité de l'eau.

Les chrysomèles se défendent contre les prédateurs avec des composés de défense toxiques que de nombreuses espèces obtiennent à partir des tissus des plantes vénéneuses (exogène) dont elles se nourrissent ou qu'elles synthétisent elles-mêmes (autogène). Comme les coccinelles, elles effectuent des saignées réflexes. Ainsi, lorsque quelque chose les dérange, elles sécrètent des substances défensives (des "armes chimiques") sous forme de liquide à travers les articulations des pattes, ce qui donne l'impression qu'elles saignent.

Ravages et lutte

Le temps de génération court signifie que dans des conditions favorables, une chrysomèle peut se multiplier extrêmement rapidement. Lorsqu'elles s'attaquent aux plantes cultivées par l'Homme pour leur alimentation ou au bois, elles peuvent causer de nombreux dégâts.

La lutte contre les chrysomèles ravageuses est fait avec des moyens chimiques : insecticides et pièges à phéromones. Toutefois, un problème avec cette méthode de contrôle est que le temps de génération court leur permet de développer rapidement une résistance aux insecticides individuels. Ainsi, les populations de chrysomèles ont jusqu'à présent développé une résistance à au moins 50 insecticides différents de toutes les classes.

Pourtant, et d'autre part, certaines espèces qui se nourrissent de racines sont mises à profit dans la lutte biologique contre les espèces végétales envahissantes (comme les coccinelles contre les pucerons).

Confusions possibles

🚩 Même s'ils appartiennent à la même famille, mieux vaut éviter de confondre chrysomèle et doryphore. Par exemple, une confusion est possible entre la chrysomèle rayée de la pomme de terre Lema daturaphila et le doryphore de la pomme de terre Leptinotarsa decemlineata.

Comparaison entre la chrysomèle et le doryphore de la pomme de terre :

Dans le cas de la pomme de terre, la chrysomèle Lema daturaphila est plus fine, moins massive, que le doryphore Leptinotarsa decemlineata. De plus, le nombre de lignes noirâtres diffèrent entre les deux espèces. Le doryphore de la pomme de terre est l'un des pires ravageurs de l'agriculture, quand la chrysomèle n'est pas franchement redoutable.

En rapport avec "chrysomèle"

• doryphore

  

  Le doryphore Leptinotarsa decemlineata est une espèce d'insecte phytophage oligophage de la famille des coléoptères chrysomèles.

• édéage

  

  En entomologie, l'édéage est l'organe transmettant le sperme des insectes mâles aux femelles, comme un pénis.

• phytophage

  

  Un phytophage est un animal invertébré qui se nourrit de matière végétale.

• ravageur

  

  Les ravageurs sont des animaux dévastateurs et déprédateurs de milieu naturel ou causant beaucoup de dégâts ou de destruction sur des stocks alimentaires.