La biocénose
La biocénose est l'ensemble des populations vivantes qui peuplent un même biotope et un écosystème donné (ou un hydrosystème). Tous les êtres vivants dans la biocénose vivent en équilibre dynamique dans le territoire occupé. Des variations sur les populations sont observées au cours du temps.
Un herbier en mer Méditerranée est une biocénose benthique du milieu marin :
La biocénose regroupe tous les habitants d'un écosystème donné. La biogéocénose fait intervenir la notion de biotope en plus.
Généralités
La biocénose est la deuxième composante d'un écosystème, la première étant le biotope. Une biocénose s'oppose à une thanatocénose qui s'intéresse à la communauté des êtres morts, voire fossiles en paléontologie.
Une biocénose ouverte peut accueillir de nouvelles espèces tandis qu'une biocénose fermée n'accepte aucune nouvelle espèce. L'ensemble de la biocénose et du biotope forme un écosystème. Les êtres vivants sont dits biocénotiques. Le terme a donc des significations quelque peu différentes selon les contextes paléontologique et écologique.
La nature de la communauté des espèces d'une biocénose (biocoenose) est totale, elle est un assemblage de vie : micro-organismes, végétaux et animaux.
Par exemple, la biocénose d'une plage de sable fin peut être formée d'un groupe de plantes et d'animaux formant une communauté naturelle, qui est déterminée par l'environnement ou l'écosystème local.
Lorsque la biocénose est limité en étendue pour son étude, elle est qualifié de biogéocénose, comme dans le cas d'un herbier constitué de posidonies (le végétal), des animaux vivants en son sein (les poissons) et l'invisible (bactéries).
Le scientifique étudiant une biocénose, une communauté écologique et biologique, est un écologue. Voir la synécologie.
Types de biocénoses
Basé sur le concept de biocénose, les communautés écologiques peuvent prendre diverses formes spécialisés dans un groupe d'organismes :
- une zoocénose pour la communauté faunistique
- une phytocénose pour la communauté végétale
- une microcénose (ou microbiocénose) pour la communauté microbienne et les micro-organismes
- une mycocénose pour la communauté de mycètes et champignons
L'étendue géographique d'une biocénose est limitée par l'exigence d'une composition plus ou moins uniforme d'espèces. Un champ cultivé en agriculture est une agrobiocénose qui, avec l'environnement physico-chimique (biotope), forme un agrosystème.
Une stratocénose est une biocénose d'une strate forestière. Voir aussi l'hydrophytie.
Une symphytie distingue une biocénose végétale qui se développe sur un autre végétal, dit symphyte. Les plantes symphytes poussent ensemble. La consoude est parfois appelée le symphyte officinal, une plante verte commune dans les prairies humides.
Le terme cénose est un synonymie de communauté, littéralement une communauté de vie, comme un communauté végétale calciphile dans un environnement calcicole.
Principe biologique
Un écosystème est une communauté biotique, la biocénose, ainsi que son environnement physique, le biotope, le tout formant un biome ou une écozone. Dans les études écologiques, la biocénose met l'accent sur les relations inter-espèces dans une région. Ces relations sont une considération supplémentaire de l'interaction de chaque espèce avec l'environnement physique, ce qui différencie la du biote (ou biome) car elle prend en compte l'organisation intra-spécifique et inter-spécifique.
Le nombre et la diversité des espèces augmentent de façon log-linéaire au cours du développement initial d'une biocénose. Cette période peut être divisée en trois phases. Dans la première phase, la diversité augmente avec l'immigration rapide des espèces dans le nouvel habitat. Dans la deuxième phase, la diversité augmente à mesure que les espèces communes deviennent moins communes et les espèces rares moins rares. Cette période se termine par l'atteinte d'un modèle de diversité maximale. Dans la troisième phase, les espèces rares continuent d'envahir l'habitat jusqu'à sa saturation. À chaque phase, un nombre maximal d'espèces peut envahir l'habitat.
Les communautés biotiques varient en taille, et les plus grandes peuvent contenir des plus petites. Les interactions entre les espèces sont évidentes dans les relations alimentaires ou sociales.
Ainsi, une méthode de délimitation des communautés biotiques est de cartographier le réseau alimentaire, la chaîne alimentaire, pour identifier les espèces se nourrissant sur d'autres, puis de déterminer les limites du système de celle qui peut être enlevée par son moindre rapport (dépendance) à la stabilité du biotope considéré. La biologie des cénopopulations appartient donc à l'étude biocénotique (cénotique).
À une grande échelle géographique, le principal facteur qui détermine le type de communautés est le climat. Les changements dans les facteurs abiotiques (humidité, température, mouvements orogéniques, dégel, etc.) ou, l'arrivée ou l'introduction d'organismes étrangers ou opportunistes, typiquement une espèce envahissante, proviennent d'une série d'adaptations avec les espèces indigènes. Les successions sont liées à l'évolution des espèces.
Parfois, il est difficile de définir, dans la nature, une frontière entre les différentes communautés et dans de nombreux cas, une gradation progressive d'une communauté à une autre est observée. Les zones de transition qui apparaissent entre les deux communautés totalement différentes sont appelées écotones et sont particulièrement riches en espèces.
La diversité des espèces comprend trois aspects : (1) le nombre d'espèces, S; (2) leur abondance relative, communément désignée par H dans l'indice de diversité le plus utilisé; et (3) la structure des abondances relatives de toutes les espèces.
Le deuxième aspect est généralement mesuré par l'équation de la théorie de l'information de Shannon-Wiener, H = - Xpi log(Pi). La structure des abondances relatives d'un taxocène (ensemble d'espèces étroitement apparentées) varie selon les groupes d'organismes, changeant avec la maturité de l'association étudiée, comme indiqué ci-dessous, et est probablement liée au nombre d'espèces concurrentes composant le taxocène.
Biocénose et écosystème
Dans une certaine mesure, les concepts de biocénose et d'écosystème sont sans ambiguïté. Néanmoins, ils ne coïncident pas toujours en volume. La biocénose et l'écosystème sont corrélés en tant que concept moins large et plus large. L'écosystème n'est pas associé à une certaine zone limitée de la surface de la terre. Ce concept peut être appliqué à tous les systèmes stables de composants inanimés et vivants dans lesquels la circulation interne et externe de l'énergie et des substances a lieu. Aux écosystèmes, par exemple, peuvent être attribués une goutte d'eau contenant des micro-organismes, un pot de fleurs, un aquarium, un biofiltre. Mais on ne peut pas les appeler biocénoses. L'écosystème peut avoir plusieurs biocénoses dans sa composition.
On peut distinguer les biocénoses de l'océan et de la biosphère dans son ensemble, le continent, la ceinture, la région pédo-climatique, la zone et la province. Ainsi, tous les écosystèmes ne peuvent pas être considérés comme une biocénose. Mais toute biocénose peut être qualifiée de système écologique. "biocénose" et "écosystème" sont souvent utilisés comme synonymes, mais il existe toujours une différence entre eux.
En rapport avec "biocénose"
Une agrocénose (agrobiocénose) est une biogéocénose créée par l'homme (écosystème artificiel), un agrosystème.
La biocénologie est en rapport avec la biocénose et son étude, la synécologie.
La biocénotique désigne la partie de la science, parfois orthographiée biocoenotique, qui a pour fonction l'étude du regroupement, par rapport à leurs...
Une biogéocénose est une biocénose (biome ou communauté vivante), ainsi que son habitat, généralement appelé écotope.