Phytolithe

Définition

Un phytolithe désigne toute production minérale d'une plante, une biominéralisation d'origine végétale, comme par exemple, la silice des prêles. Une biominéralisation est la précipitation d'un minéral résultant du métabolisme d'un organisme vivant, c'est-à-dire de son activité cellulaire. C'est un processus vital par lequel les organismes gagnent en structure et en masse. En général, les biominéralisations sont liées à une fonction physiologique spécifique, ce qui permet d'obtenir des biominéraux bénéfiques pour la structure des organismes, par opposition à l'action de la gravité.

Un phytolithe flabelliforme :

Avec ce phytolithe flabelliforme ou bulliforme, ce type de cellules permet aux feuilles de se refermer quand il fait trop sec, évitant une trop grande évapotranspiration.

Explications

Par caractère transitif, un biolithe peut donc être défini comme tout corps minéralisé intégrant des tissus organiques produits par des substances ergastiques (substances produites par l'activité métabolique elle-même ou à la suite de celle-ci). Selon le type d'organisme d'origine, ils peuvent être classés en zoolithes (d'origine animale) et phytolithes (d'origine végétale).

En particulier, un phytolithe peut également être défini du point de vue sédimentologique comme une partie minérale d'une plante, généralement microscopique, qui apparaît comme faisant partie d'une roche sédimentaire.

Selon l'agent minéralisant, il est possible de distinguer les calcibiolithes (dont l'agent est une substance de calcium) et les silicobiolithes (formés par la silice amorphe). Les deux peuvent être d'origine animale (calcizoolithes ou silicozoolithes) ou d'origine végétale (calciphytolithes ou silicophytolithes) respectivement.

Christian Gottfried Ehrenberg, en 1854, définit le phytolithe, selon la définition qu'il a donnée pour le biolithe, est tout corps minéralisé intégrant des tissus organiques produits par des substances ergastiques (résultant du métabolisme); en particulier, "les phytolithes sont des biolithes d'origine végétale, de taille microscopique et de nature chimique, de préférence siliceux ou calciques".

Mulholland, en 1985, définit les silicophytolithes comme des corps microscopiques de silice opaline produits par des plantes. Cette définition permet d'inclure les corps en silice des plantes vivantes, tels que les corps trouvés sous forme dissociée dans différents types de substrat. Les silicophytolithes sont alors des biominéraux de silice formés dans les tissus végétaux. Le silicium (Si) que les racines absorbent sous forme d'acide monosilicique (H₄SiO₄) de la solution du sol se dépose sous forme de silice hydratée amorphe (SiO₂.nH₂O) dans des espaces intercellulaires ou intracellulaires. En général, le dépôt prend la forme de la boîte à cellules, il est donc possible d'associer une forme phytolithique à une cellule ou à un tissu. De la même manière que les phytolithes peuvent refléter des formes permettant de reconnaître des tissus, il est possible d'identifier le taxon producteur. De nombreuses études ont mis en évidence et démontré la relation entre les formes phytolithiques et systématiques.

Les vestiges botaniques issus de contextes archéologiques constituent une source d'informations sur divers aspects de la vie des populations. Les plantes sont non seulement une source de nourriture, mais elles jouent également un rôle primordial dans les activités sociales et cérémonielles, en tant qu'élément pertinent de la différenciation sociale, du rituel et de la mythologie.

L'analyse phytolithique est l'une des techniques archéobotaniques utilisées pour l'identification des vestiges de plantes dans des contextes archéologiques. Elle consiste en "l'identification et l'interprétation des corps en silice opaline". Les phytolithes sont des cristaux de silice qui se forment dans l'épiderme des plantes, c'est-à-dire des cellules de plantes minéralisées présentant une structure cristalline semblable à celle de l'opale. Ils sont formés par la précipitation de la silice dissoute dans l'eau que les plantes absorbent dans le sol, qui se dépose principalement dans les espaces intercellulaires des tissus épidermiques des feuilles, des tiges et des racines. Une fois déposée, cette substance prend la forme de cellules qu'elle recouvre et encapsule. Ces particules ont des formes distinctes et sont conservées dans le sol lorsque la matière organique de la plante où elles se sont formées a disparu.

Les phytolithes récupérés à partir d'échantillons de sol provenant de contextes archéologiques permettent d'identifier la végétation existant dans le passé. La récupération, l'identification et l'analyse des phytolithes fournissent des informations permettant de déterminer les modes de subsistance, le régime alimentaire, le développement des techniques agricoles, l'utilisation des plantes, l'identification et la reconstruction de la végétation ancienne.

En rapport avec "phytolithe"

• coccolithe

  

  Un coccolithe est une minuscule écaille calcifiée située à la surface du corps cellulaire de certaines haptophytes.

• coprolithe

  

  Un coprolithe (fécalithe) est une masse dure de matières fécales, constitué d'excréments fossilisés.

• cystolithe

  

  Un cystolithe est un amas de cristaux de carbonate de calcium dans les cellules du mésophylle des feuilles de certaines plantes.

• endolithe

  

  Un endolithe est un organisme endolithique qui se développe à l'intérieur de roches, qui vit à l'intérieur de rochers.