Haplochromis polli

Présentation

Haplochromis polli, anciennement Ctenochromis polli, est un cichlidé du Congo assez commun dans son habitat, mais rarement exporté. Le poisson font donc partie des espèces les plus rares en aquarium.

Haplochromis polli

Description

Haplochromis polli n'est pas particulièrement coloré; cependant, la gorge rouge sang du mâle, combinée aux lèvres bleu vif et à la bosse sur la tête, rendent ce petit cichlidé – l'espèce ne mesure qu'environ 8 cm de long – très attrayant. Ces cichlidés sont des incubateurs buccaux maternels.

On s'attend à trouver des cichlidés du genre Haplochromis plutôt en Afrique de l'Est qu'au Congo. Cependant, quelques espèces y sont présentes. Trois espèces du genre Haplochromis (classées provisoirement dans le genre Ctenochromis) vivent au Congo.

La taille d'Haplochromis polli se situe généralement de 5 à 9 cm à l'état adulte. La femelle est ordinairement plus petite que le mâle; certaines atteignent cependant 8 à 9 cm. Le corps de forme relativement allongée, comme chez la plupart des autres Haplochromis. coloration uniforme jaune-grisâtre assez pâle; une barre noire s'observe souvent au niveau de l'oeil.

Le mâle se distingue de la femelle par le présence d'une ou de deux taches ocellées jaunes--sur la nageoire anale et d'une tache rouge vif sur la poitrine, entre la base des nageoires pelviennes de la gorge.

Contrairement aux Haplochromis de l'Est africain (Haplochromis burtoni, Haplochromis wingatii) qui sont en général mieux connus, Haplochromis polli présente donc un dimorphisme sexuel fort peu accentué.

Haplochromis polli (Ctenochromis polli) :

Haplochromis polli (Ctenochromis polli) est un cichlidé très classique d'Afrique de l'Est.

Selon les motivations, les patrons de coloration peuvent cependant varier. C'est ainsi que lorsqu'il est en danger, on observe 5 ou 6 larges taches sombres à la base de la nageoire dorsale, ainsi qu'une ligne discontinue longitudinale, située sur la partie, médiane du flanc, joignant la pointe postérieure de l'opercule au pédoncule caudal. Lorsque l'animal est très effrayé, les différentes taches constituant les lignes longitudinales fusionnent partiellement et forment six bandes transversales (verticales).

La possession de poissons en aquarium requiert une approche éthique et responsable pour respecter les animaux.
L'acquisition de poissons comme Haplochromis polli pour maintenance en aquarium ne doit pas se faire sur un coup de tête (achat impulsif). Il est essentiel de s'informer sur les besoins spécifiques des espèces (qualité eau, dimensions aquarium, comportement, alimentation). Seuls les poissons ayant des exigences similaires en matière de qualité d'eau devraient être maintenus ensemble dans un même aquarium.

Paramètres

Les reproductions ont été obtenues dans une eau de température fluctuant entre 23 et 27 °C, de pH variant entre 7 et 8,4 et de dureté GH comprise entre 8 à 20 GH.

Comportement

Les relations intraspécifiques sont assez mauvaises. Lorsque les poissons sont adultes, les mâles territoriaux sont fort agressifs. Les relations interspécifiques sont relativement mauvaises, surtout lors de la reproduction. Pour cette raison de comportement agressifs, il faut un sérieux volume pour conserver plusieurs individus ensembles.

Dans la nature, les mâles sexuellement mûrs se regroupent sur une "arène de reproduction" où chacun d'eux acquiert un petit territoire qu'il défend vigoureusement contre ses voisins, soit en effectuant des mouvements de menace, soit par de véritables combats. On peut d'ailleurs provoquer ceux-ci en aquarium en mettant en présence deux mâles territoriaux. Ces combats ritualisés, particulièrement remarquables chez Ctenochromis polli, se déroulent de la manière suivante : les deux poissons s'approchent tout d'abord l'un de l'autre, toutes les nageoires étalées. On observe à ce moment, chez chacun d'eux, la présence d'une barre foncée traversant obliquement l'oeil et s'étendant depuis la nuque jusqu'au coin de la bouche. Dès qu'ils sont à proximité immédiate, l'un des poissons se place alors perpendiculairement au flanc de l'adversaire et le mord à plusieurs reprises. Mais par la suite, au plus fort du combat, l'agresseur arrive rarement au contact du flanc de son adversaire. Assez curieusement, le Poisson mordu reste immobile, toutes les nageoires étalées; la barre foncée qui traverse l'oeil est bien visible, tandis qu'elle a disparu chez son agresseur.

Après un nombre variable de morsures (jusqu'à 30 à 35 consécutives) l'agresseur s'immobilise et la situation s'inverse. La barre noire qui traverse l'oeil apparaît à nouveau en 2 à 3 secondes, tandis qu'elle disparaît aussitôt chez son adversaire. Le même phénomène se répète à plusieurs reprises.

De temps à autre, les "morsures latérales" sont interrompues durant quelques instants par des "combats de bouche" durant lesquels les deux Poissons se saisissent mutuellement les mâchoires, tout en essayant d'entraîner l'adversaire; la barre foncée est alors présente chez les deux individus, mais elle disparaît dès qu'un des combattants recommence à mordre. Après 10 à 20 minutes d'un combat acharné, au cours duquel aucun dommage corporel ne semble cependant être infligé à l'adversaire, un des Poissons revêt brusquement une parure d'effroi et se réfugie dans un coin de l'aquarium. Il est alors grand temps de le retirer.

Alimentation

alimentation d'origine animale. Ctenochromis (Haplochromis) polli préfère une nourriture vivante (artémias, tubifex, daphnies), mais peut aussi se contenter de Moules cuites ou de nourriture sèche.

Reproduction

Tous les Haplochromis-Ctenochromis pratiquent l'incubation buccale. Le mâle territorial défend plus particulièrement une petite cuvette de ponte, creusée dans le sable ou le gravier. Lorsqu'une femelle est prête à pondre, elle est courtisée par le mâle qui l'incite, par une série de "tremblements", à se rendre dans la cuvette qu'il a creusée. La femelle émet alors un petit lot de 5 à 10 oeufs qu'elle reprend rapidement en bouche; puis elle essaie de happer, de la même manière, les taches ocellées de la nageoire anale du mâle. Le sperme, émis probablement à ce moment précis, est ainsi absorbé par la femelle, ce qui pourrait ainsi favoriser une meilleure mixtion des oeufs et des spermatozoïdes. Ces taches ocellées, dont la couleur et la taille sont approximativement identiques à celles des oeufs, ont été nommées "oeufs postiches" par Wickler (1963), car la femelle semble réellement les confondre avec ses propres oeufs. Après avoir pondu 30 à 90 oeufs, et cela en passant éventuellement chez 2 ou 3 mâles différents successifs, la femelle quitte définitivement l'arène de reproduction et se réfugie parmi les plantes ou rejoint le groupe de Poissons non territoriaux. Après une période d'incubation de 12 à 15 jours, elle libère finalement des jeunes tout à fait capables de nager, mais elle assure encore leur protection pendant une huitaine de jours en les reprenant en bouche, au besoin, en cas de danger.

Taxonomie de l'espèce

Le taxon valide complet avec auteur de cet animal est : Haplochromis polli Thys van den Audenaerde, 1964 (qui est aussi son protonyme).

Suggestions d'espèces

Haplochromis phytophagus

Haplochromis snoeksi

Haplochromis vanheusdeni

Haplochromis latifasciatus

Haplochromis aeneocolor

Haplochromis nubilus

Compléments utiles

Le genre Haplochromis a été décrit par Hilgendorf en 1888, et Ctenochromis (Haplochromis) polli a anciennement été confondu avec Haplochromis fasciatus Perugia 1892. Le nom d'espèce polli est dédié au Professeur M. Poll, de Bruxelles, en hommage pour ses travaux et sa contribution importante à la connaissance de la faune ichtyologique du Stanley-Pool. Dont ce poisson est originaire, c'est-à-dire le Stanley-Pool et le fleuve Congo, entre Guazi-Manianga et Kwamouth, ce qui correspond vraisemblablement à l'ancien bassin du Stanley-Pool.

✅ L'urbanisation dans Pool Malebo (Stanley Pool) constituent une menace pour cette espèce. L'espèce est connue de moins de 10 sites.