Cyanotoxine

Définition

La cyanotoxine est une toxine sous forme de métabolite, créée par chimiosynthèse par des cyanobactéries. Selon leur structure chimique, ces cyanotoxines sont regroupées en trois classes : peptides cycliques, alcaloïdes, lipopolysaccharides. La différenciation existe également en fonction de leur toxicité. La quatre principales toxines classées comme cyanotoxines sont : les microcystines, la cylindrospermopsine, les anatoxines et les saxitoxines.

Effets sur la santé humaine par les cyanotoxines, microcystine, cylindrospermopsine et anatoxine :

Effets sur la santé humaine causés par les cyanobactéries productrices de toxines les plus courantes : cyanotoxines, microcystines, cylindrospermopsines et anatoxines.

Explications

Pour l'homme, les cyanotoxines sont potentiellement dangereuses, principalement par ingestion d'eau contaminée ou lors d'un contact dermique avec cette même eau.

Selon le groupe de toxines, les cyanotoxines sont proches des hépatotoxines, neurotoxines et dermatotoxines (exclusives au milieu marin halin).

✅ Contrairement aux cyanobactéries, on ne pense généralement pas que les algues vertes produisent des toxines.

Les cyanobactéries vivent surtout dans les eaux douces des plans d'eau et les eaux salées des mers où, dans des conditions de forte concentration de phosphore, elles se reproduisent de façon exponentielle (blooms). On les trouve également dans les eaux estuariennes et marines. Certaines proliférations de cyanobactéries d'eau douce ou cyanoHAB sont capables de produire des toxines très puissantes, appelées cyanotoxines.

Les cyanotoxines sont produites et contenues dans les cellules cyanobactériennes (intracellulaires). La libération de ces toxines dans une prolifération d'algues dans l'eau environnante survient principalement pendant la mort cellulaire et la lyse (c'est-à-dire la rupture cellulaire) par opposition à l'excrétion continue des cellules cyanobactériennes. Cependant, certaines espèces de cyanobactéries sont capables de libérer des toxines (extracellulaires) dans l'eau sans rupture cellulaire ni mort.

Traitement pour les personnes qui ont été exposées aux cyanotoxines

Si vous entrez en contact avec de l'eau connue pour être contaminée par des cyanobactéries et des cyanotoxines, les centres anti-poison recommandent de rincer à l'eau claire et fraîche dès que possible. Consultez immédiatement un médecin si vous pensez que vous ou quelqu'un que vous connaissez avez été empoisonné par des toxines cyanobactériennes, en particulier lorsque l'un des symptômes mentionnés ci-dessus est reconnu.

Espèces de cyanobactéries qui produisent des toxines

Les cyanotoxines peuvent être produites par une grande variété de cyanobactéries planctoniques. Certains des genres les plus courants sont Microcystis, Dolichospermum (anciennement Anabaena) et Planktothrix.

Microcystis est le genre de formation de prolifération le plus courant et est presque toujours toxique. Les proliférations de Microcystis ressemblent à un matériau verdâtre, épais, semblable à de la peinture (parfois granuleux) qui s'accumule le long des rives. Les écumes qui sèchent sur les rives des lacs peuvent contenir des concentrations élevées de microcystine pendant plusieurs mois, permettant aux toxines de se dissoudre dans l'eau même lorsque les cellules ne sont plus vivantes ou après une floraison récemment effondrée.

Les espèces du genre filamenteux Dolichospermum forment des efflorescences estivales visqueuses à la surface des lacs et réservoirs eutrophes. Les fleurs de Dolichospermum peuvent se développer rapidement et ressembler à de la peinture verte. Dans les eaux moins eutrophes, certaines espèces forment également des colonies, qui sont de gros points noirs dans les échantillons d'eau et sur les filtres après filtration.

Planktothrix agardhii forme des filaments longs, minces et droits qui restent généralement séparés mais forment des écumes superficielles denses. Sa présence peut être révélée par une forte odeur terreuse et les filaments sont facilement détectés visuellement dans un échantillon d'eau.

Cylindrospermopsine

La cylindrospermopsine est généralement produite par Raphidiopsis (auparavant Cylindrospermopsis), Aphanizomenon flos-aquae, Aphanizomenon gracile, Aphanizomenon ovalisporum, Umezakia natans, Dolichospermum planctonica, Dolichospermum (précédemment Anabalichamina), et Rhaphidiopsis mediterranea.

Les principaux effets toxiques de la cylindrospermopsine sont des dommages au foie et aux reins. Conformément aux lignes directrices de l'EPA pour l'évaluation des risques cancérogènes, les informations sont insuffisantes pour évaluer le potentiel cancérogène de la cylindrospermopsine.

Gestion des cyanotoxines dans les réseaux d'eau potable publics

Les cyanobactéries, anciennement appelées algues bleu-vert, se trouvent naturellement dans les lacs, les rivières, les étangs et autres eaux de surface. Lorsque certaines conditions existent, comme dans une eau chaude contenant une abondance de nutriments, elles peuvent rapidement former des proliférations d'algues nuisibles (HAB). Certains HAB sont capables de produire des toxines, appelées cyanotoxines, qui peuvent présenter des risques pour la santé des humains et des animaux en raison de l'exposition à l'eau potable et aux eaux récréatives. De plus, les HAB peuvent créer des problèmes de goût et d'odeur dans l'eau potable, qui n'ont pas d'effets néfastes sur la santé humaine, mais peuvent créer un goût et une odeur de terre et de moisi.

Le traitement conventionnel de l'eau (comprenant la coagulation, la sédimentation, la filtration et la chloration) peut généralement éliminer les cellules cyanobactériennes intactes et les faibles niveaux de cyanotoxines des sources d'eau. Cependant, les systèmes d'approvisionnement en eau peuvent être confrontés à des difficultés pour fournir de l'eau potable lors d'un grave événement de prolifération lorsqu'il y a des niveaux élevés de cyanobactéries et de cyanotoxines dans les sources d'eau.

Avec une planification proactive, des opérations et un entretien diligents et une gestion active, les réseaux d'eau publics peuvent réduire les risques que les cyanotoxines traversent le processus de traitement et surviennent dans l'eau potable "finie".

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