Guilde

Définition

En écologie, une guilde est un ensemble d'espèces d'un même habitat qui exploitent la même ressource. Une guilde est un groupe d'espèces aux exigences similaires et qui jouent un rôle similaire au sein d'une communauté. Ce groupe d'espèces dans une communauté a des fonctions similaires et des niches de même taille.

Exemples

L'un des exemples les plus connus de guildes sont les granivores dispersés par les graines dans les environnements désertiques américains, qui comprennent des espèces d 'oiseaux, de rongeurs et d'insectes. Quelques autres exemples :

• la guilde des herbivores d'une savane;
• la guilde des guêpes qui parasitent les populations d'insectes nectarivores;
• la guilde des escargots qui vivent dans la litière feuillue d'une forêt;
• la guilde des lianes qui pénètrent la canopée de la forêt tropicale.

Guilde écologique vs. taxocénose

Une guilde écologique est tout groupe d'espèces qui exploitent les mêmes ressources, ou qui exploitent des ressources différentes mais de manière liée. Il n'est pas nécessaire que les espèces au sein d'une guilde occupent les mêmes niches écologiques, voire des niches écologiques similaires.

Une guilde écologique ne doit pas être confondue avec une taxocénose, un groupe d'organismes phylogénétiquement liés dans une communauté qui ne partagent pas nécessairement les mêmes niches ou des niches similaires (par exemple, "la taxocénose des insectes"). Une guilde n'est pas non plus la même chose qu'un groupe trophique, des organismes de la même espèce qui ont des prédateurs et des proies mutuels.

Aussi, la guilde peut être vue comme une unité fonctionnelle propice à l'étude des interactions entre espèces lors de l'analyse d'une communauté. Les formes de vie d'organismes occupant les mêmes niches écologiques peuvent être à l'origine de la similitude morphologique des représentants d'espèces taxonomiquement non apparentées.

Unité naturelle

La guilde a également été suggérée comme une unité naturelle, reflétant la structuration des communautés dans un certain nombre de façons d'exploiter les ressources. La perspective était que les façons d'exploiter une ressource donnée sont limitées et que la sélection naturelle pourrait aboutir à des caractéristiques morphologiques et comportementales similaires entre différents organismes. Cette convergence évolutive permettrait l'existence d'un même type de guilde dans différents environnements, avec différentes espèces et structures constitutives, et leur comparaison pourrait révéler plus d'informations sur la communauté. Les preuves empiriques, cependant, ne sont pas favorables à cette hypothèse.

Origine

Le terme a été créé à l'origine pour désigner les associations professionnelles au Moyen Âge (corporations artisanales), étant utilisé pour la première fois dans un contexte écologique en 1903 par le traducteur d'Andreas Franz Wilhelm Schimper. Dans la version anglaise du livre de Schimper de 1898 sur la distribution des plantes, le terme allemand Genossenschaften ('coopérative'), utilisé pour désigner des groupes de plantes ayant le même mode de vie, est traduit par guilde :

Parmi les plantes qui occupent le sol et sont essentiellement responsables de la construction des formations, on trouve presque toujours d'autres plantes de modes de vie très différents, qui apparaissent indistinctement comme des composants accessoires des formations les plus diverses, sans jamais être regroupées dans leur En fait, ils en sont incapables, car ils dépendent d'autres plantes pour leur existence. Chacun de ces groupes de plantes a, selon son mode de vie, des traits caractéristiques (...). De tels groupes écologiques sont appelés guildes. Elles sont au nombre de quatre : les lianes, les épiphytes, les saprophytes et les parasites.

Malgré son introduction par les travaux de Schimper, le terme et sa définition associée ont été largement ignorés au début du 20^ème siècle. Les quelques travaux qui ont utilisé le terme l'ont utilisé avec des significations différentes, comme pour des groupes d'espèces envahissantes ou des groupes d'espèces appartenant au même niveau trophique. En même temps, l'idée que les espèces avaient des exigences similaires se développait, toujours sans terme propre, avec le concept de niche de Charles Sutherland Elton.. La notion de niche trophique, par exemple, peut être utilisée comme base pour regrouper des espèces qui partagent des ressources alimentaires. Cette notion de similarité prend de l'importance dans les années 1950, où l'accent est mis sur la compétition interspécifique comme processus structurant des communautés. La perspective de la concurrence a fourni le contexte de la définition actuellement la plus acceptée d'une guilde, proposée en 1967 par Richard Bruce Root :

Une guilde est définie comme un groupe d'espèces qui exploitent de manière similaire une classe de ressources environnementales. Ce terme regroupe des espèces qui ont des chevauchements significatifs dans leurs besoins de niche, quelle que soit leur position taxonomique. (...) Quant au genre en taxonomie, les limites qui circonscrivent l'affiliation d'une guilde donnée sont nécessairement quelque peu arbitraires. Pour être considéré comme membre de la guilde des cueilleurs de feuillage des chênaies, la plus grande partie de l'alimentation d'un oiseau doit être constituée d'arthropodes collectés dans la zone de répartition du feuillage de chêne. En conséquence, les oiseaux qui n'utilisent qu'occasionnellement la zone de feuillage sont exclus, bien qu'ils exercent une certaine influence sur l'approvisionnement en ressources alimentaires de la guilde.

La condition d'utiliser le même type de ressource de manière similaire intègre l'idée d'un groupe adapté à l'utilisation de la ressource et aux autres organismes qui l'utilisent également. La perspective de Root a donné un nouvel élan à l'étude de la concurrence dans les communautés, la perspective trans-taxonomique et le terme étant utilisé dans plusieurs recherches ultérieures. Cependant, le terme était couramment appliqué de manière vague ou incohérente, étant utilisé pour exprimer différents concepts parmi les chercheurs, englobant de plus en plus sa signification. Malgré cet usage incohérent, après la définition de Root, peu d'auteurs ont présenté des propositions formelles pour redéfinir le terme. En général, ces propositions sont restées basées sur les ressources, subdivisant le concept original en catégories ou tenant compte d'autres concepts connexes. Bien que la définition de Root soit la principale utilisée conceptuellement, dans la pratique, l'accent est mis sur le type de ressource, sans tenir compte de sa forme d'utilisation.

Pour éviter la limitation taxonomique potentielle imposée par l'interprétation de la "forme similaire" avec la perspective comportementale de la publication de Root (mode de recherche de nourriture), MacMahon et ses collègues ont suggéré en 1981 de supprimer cette condition de la définition de la guilde. Les conséquences de ce changement sont l'inclusion dans la même guilde de groupes d'espèces plus vastes et plus diversifiés, qui peuvent utiliser la ressource de différentes manières et à des fins différentes (par exemple construction de nid x nourriture).

En rapport avec "guilde"

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