Piézophile

Définition

Un organisme piézophile, ou barophile, a pour caractéristique de vivre dans habitat caractérisé par une très forte pression, en particulier ceux qui vivent normalement dans les fonds marins. Certaines bactéries ont cette caractéristique.

La piézosphère est définie comme la partie de l'océan où la pression dépasse 10 mégapascals (MPa), cent fois supérieure à la pression atmosphérique au niveau de la mer. Si la piézosphère peut sembler lointaine, elle n'est en aucun cas anodine. Elle englobe environ 75 % du volume total de l'océan, ce qui en fait le plus grand habitat de la vie microbienne sur Terre.

Un organisme marin piézophile :

La vie dans l'océan profond et sombre est mystérieuse et belle. Les organismes piézophiles sont adaptés pour survivre à des pressions des centaines à des milliers de fois supérieures à ce que les humains peuvent tolérer. Dans les profondeurs océaniques, le défi environnemental le plus unique auquel les microbes sont confrontés peut être le simple poids de l'eau qui pèse sur eux.

Explications

Les piézophiles se trouvent généralement au niveau des océans, où la pression dépasse 380 atm (38 MPa). Certains ont été trouvés au fond de l'océan Pacifique, où la pression maximale est d'environ 117 MPa. Les hautes pressions subies par la membrane ces organismes peuvent rendre la membrane cellulaire normalement fluide, cireuse et relativement imperméable aux nutriments. Ces organismes se sont adaptés de manière innovante pour devenir tolérants à ces pressions afin de coloniser les habitats profonds, comme les fosses océaniques.

La population piézophile, barophile, est principalement constituées de bactéries, mais aussi des protistes et d'autres micro-organismes. En général, ils peuvent survivre parce que la structuration de leur corps est très faible. Ils n'ont pas de squelette pour les aider à conserver leur forme et donc ces organismes s'adaptent à la haute pression.

Les protistes du groupe des Xénophyophorées, par exemple, ont été trouvés dans la tranchée la plus profonde de l'océan, à 10 541 m sous la surface. La bactérie "MT 41" a été trouvée à 10 700 mètres de profondeur dans la fosse des Mariannes, à une pression de 1 100 atm. Ces bactéries extrêmophiles meurent à la surface, à pression ambiante, et ne se reproduisent pas lorsque la pression est inférieure à 380 atmosphères.

Certains scientifiques supposent que les anciens micro-organismes piézophiles et thermophiles seraient un ancêtre, le dernier ancêtre commun universel des êtres vivants, et la structure du code génétique s'est formée dans ces organismes, dans un environnement d'hyperthermie et de haute pression hydrostatique. Cette hypothèse, cependant, n'est pas consensuelle parmi les scientifiques, puisque peu de séquences sont connues des organisations structurelles des piézophiles.

Les habitants de la piézosphère, bien nommés piézophiles, sont sous-classés selon la plage de pression qu'ils tolèrent. Les hyperpiézophiles les plus extrêmes peuvent tolérer des pressions jusqu'à 130 MPa, soit 1 300 x atmosphérique ! Dans les profondeurs océaniques, les températures vont du point de congélation (2–3 °C) à très chaud (> 400 °C près des évents hydrothermaux). Les piézophiles occupent presque tout le spectre des températures connues pour soutenir la vie (à l'exception de certaines bactéries aimant très le froid enfouies dans la glace et le pergélisol). En conséquence, les scientifiques classent davantage les piézophiles en fonction de leur préférence de température.

Tous les "psychro-piézophiles" connus qui aiment le froid sont des bactéries, la plupart des phyla Gammaproteobacteria. Ces types prospèrent dans les parties les plus profondes, les plus sombres et les plus froides de l'océan et comprennent les organismes les plus tolérants à la pression sur Terre. Les espèces de Shewanella et Moritella, isolées de Challenger Deep, l'endroit le plus profond de l'océan dans la fosse des Mariannes, prospèrent à des pressions de 110 MPa et à des températures de 2 °C. D'autres bactéries d'infiltration à froid comprennent des membres du genre Carnobacterium. Récemment découvertes dans la fosse des Aléoutiennes, ces bactéries sont de proches parents des pyschrophiles que l'on trouve en abondance dans le pergélisol de l'Alaska.

⭐ Le terme a été introduit en 1949 par Claude E. ZoBell (1904–1989) et Frank H. Johnson (1908–1990), et finalement établi par ZoBell et Richard Morita en 1957 pour les micro-organismes barophiles des sédiments de grandes profondeurs.

En rapport avec "piézophile"

• barophile

  

  Un organisme est dit barophile quand il vit dans les grandes profondeurs, donc sous de grandes pressions.

• extrêmophile

  

  Un organisme extrêmophile, assez souvent un micro-organisme, est susceptible de vivre dans des conditions extrêmes, dans des environnements fréquemment...

• acidophile

  

  Un acidophile (littéralement "qui aime l'acide") est un organisme ou dont la structure se développe prioritairement dans un substrat ou un milieu acide.

• aérohygrophile

  

  Un végétal aérohygrophile se dit d'une plante vivant dans un habitat suffisamment humide, typiquement lacustre ou palustre, pour qu'elle puisse puiser...