Fritillaria meleagris, la fritillaire pintade

Présentation

La fritillaire pintade Fritillaria meleagris est une liliacée à floraison spectaculaire avec une vaste distribution eurasienne. Facile de culture en France en milieu humide, l'espèce mesure de 25 à 40 cm de haut. Elle offre des fleurs à grosse cloche inversée dont les tépales sont tachetés comme le plumage d'une pintade.

Fritillaria meleagris = Fritillaire pintade

Description

Fritillaria meleagris est une plante vivace bulbeuse d'apparence quelque peu délicate. Dès le mois d'avril, elle fleurit avec des fleurs solitaires (1, moins fréquemment 2–3), tombantes ou pendantes, de 5 cm de long, en forme de cloche, qui sont en damier et veinées de brun rougeâtre, violet, blanc et gris au sommet de tiges minces atteignant 30 à 40 cm de haut.

L'espèce fait partie des nombreuses fritillaires "à carreaux" (patron de coloration de la fleur). F. meleagris est une espèce patrimoniale datant de 1575. Les fleurs pendantes ont des périanthes campanulés (en forme de cloche).

Une fleur de Fritillaria meleagris :

Fritillaria meleagris est communément fritillaire pintade en raison de la ressemblance de la couleur marbrée de la fleur avec celle d'une pintade. Dans le bon environnement, elle vivra longtemps et se naturalisera bien.

Originaires des prairies et des forêts humides d'Europe, ces bulbes ont besoin d'une ombre partielle et d'une humidité abondante, ce qui les rend très recherchés par les jardiniers dont le sol n'est pas parfaitement drainé. Un excellent choix pour se naturaliser dans un jardin humide et légèrement ombragé (mais sans ombre durant la fin d'hiver).

Un plant de fritillaire pintade :

La fritillaire pintade, Fritillaria meleagris, est un délice dans pratiquement tous les contextes et leur profil inhabituel attire le regard comme un aimant.

Mélange de fritillaires pintades avec la variété 'Alba':

Fritillaria meleagris existe aussi en variété intégralement blanche, dite Alba. L'espèce botanique et la variété alba s'associent parfaitement et poussent ensembles.

Illustration de Fritillaria meleagris :

Dans ce dessin naturaliste d'illustration de Fritillaria meleagris, les feuilles caulinaires vertes linéaires, en forme de lance, ressemblant à de l'herbe, sont largement espacées sur les tiges. La plante a un bulbe en forme de bouton, d'environ 2 cm de diamètre, contenant des alcaloïdes toxiques.

Culture

La fritillaire pintade Fritillaria meleagris est facilement cultivée dans des sols riches en matières organiques, à humidité moyenne (ou à humidité forte et bien drainés), en plein soleil à ombre légère. L'espèce nécessite une humidité constante au cours de la période de croissance végétative (ne la plantez pas avec des tulipes par exemple). Le feuillage doit pouvoir mourir naturellement (en début d'été) lorsque les bulbes entrent en dormance. Gardez-les humides même en dormance.

Plantez les bulbes botaniques à partir du début de l'automne, à 7–8 cm de profondeur et espacés d'autant. Certains cultivars plus petits doivent être plantés à la même profondeur, mais ceux plus gros doivent être plantés plus profondément (2 cm de plus par exemple) et plus espacés (10–15 cm). Envisagez environ 10 bulbes par m².

Culture de Fritillaria meleagris en potée :

La culture de Fritillaria meleagris en potée est conseillée dans les régions trop sèches en hiver pour pouvoir conserver une bonne humidité.

✅ La fritillaire pintade doit être plantée dans une zone qui retient l'humidité tout au long de l'année.

Fritillaria meleagris en massif :

La fritillaire pintade Fritillaria meleagris est une plante vivace bulbeuse originaire des plaines inondables d'Europe où on la voit fréquemment pousser en grandes colonies. Sa forme élancée lui permet d'être plantée en massif avec d'autres plantes vivaces ou annuelles.

⭐ Les bulbes dégagent une légère odeur de mouffette, qui a pour effet salutaire de repousser les parasites, notamment les campagnols. De plus, à leur arrivée, les bulbes peuvent paraître spongieux et quelque peu décolorés. Ceci est normal et ne signifie pas qu'ils ne sont pas viables. Ne tardez surtout pas pour la plantation.

Forçage de floraison

Bien que la plupart des fritillaires ne soient généralement pas recommandées pour le forçage pendant l'hiver, Fritillaria meleagris et F. meleagris alba sont connues pour être de bonnes candidates au forçage de floraison.

En général, pour forcer F. meleagris, il faut mettre les bulbes en pot à la mi-octobre et les pré-refroidir à une température constante et sombre de 3 à 7 °C avec un arrosage modéré pendant six à huit semaines. À la fin de la période de pré-refroidissement, sortez les pots du réfrigérateur et exposez-les à un soleil de plus en plus fort avec un arrosage modéré. Les fritillaires fleurissent généralement environ quatre semaines plus tard. Une fois les bulbes forcés, leur vitalité est dépensée et les bulbes peuvent être jetés : c'est le prix à payer !

Propagation

Une fois que les fritillaires fleurissent et commencent à mourir, assurez-vous de maintenir le feuillage jusqu'à ce qu'il meure naturellement. Une période maximale de photosynthèse permet aux bulbes de se régénérer pour l'avenir. Une fois le feuillage complètement jauni ou bruni, retirez-le du jardin.

La multiplication des fritillaires est le plus souvent naturelle, avec la production de bulbilles de propagation. Laissez la nature faire son oeuvre pendant 3–4 ans puis déplantez délicatement des petits bulbes pour les transplanter ailleurs.

Une fois pollinisées, les tiges se redressent, permettant aux gousses de rester debout. La gousse contient 6 piles de graines triangulaires plates et de couleur foncée. La plante se multiplie par auto-ensemencement, mais n'est pas considérée comme envahissante.

Taxonomie de l'espèce

Le taxon valide complet avec auteur de ce végétal est : Fritillaria meleagris Linnaeus, 1753 (qui est aussi son basionyme).
En français, l'espèce porte le nom vernaculaire ou normalisé (nom commun) de : Fritillaire pintade.
En anglais, l'espèce est communément appelée : Snake's head fritillary.

Suggestions d'espèces

Fritillaria imperialis (Fritillaire impériale)

Fritillaria camschatcensis (Fritillaire du Kamtchatka, Fritillaire chocolat)

Fritillaria michailovskyi (Fritillaire turque)

Fritillaria davisii

Fritillaria stenanthera (Fritillaire à éperon)

Tulipa scharipovii

Compléments utiles

Même si la fritillaire pintade est encore assez facilement trouvée en France dans plusieurs régions, laissez les plantes dans la nature : elle est protégée à peu près partout, étant globalement en déclin dans de nombreuses zones !

Les fritillaires européennes ont été documentées à l'état sauvage dans les prés de la Loire en 1570 par Noël Capperon, apothicaire d'Orléans. Il les mentionna à Clusius dans une correspondance en 1571 et lui envoya un spécimen de F. meleagris. Il correspond également avec Dodoens. Capperon a suggéré le nom Fritillaria à Clusius, plutôt que le lys panaché vernaculaire (Lilium bulbum variegatum). Il a déclaré que la fleur était connue localement sous le nom de Fritillaria en raison de sa ressemblance avec le plateau utilisé pour jouer aux dames.

Par conséquent, Lobelius, dans son "Plantarum" (1576), attribue à Dodoens le mérite d'avoir décrit F. meleagris. Il utilisa pour la première fois le mot "Fritillaria" pour décrire F. meleagris, qu'il considérait comme appartenant aux plantes Lilio-Narcissus, dont les tulipes. Le terme Lilio-Narcissus fait référence à l'apparence d'avoir des fleurs ressemblant à des lys, mais un bulbe semblable à celui d'un narcisse.

Dodoens avait proposé le nom Meleagris flos ou fleur de pintade, pour ce que nous connaissons aujourd'hui sous le nom de Fritillaria meleagris, d'après une ressemblance avec le plumage tacheté de cet oiseau, alors connu sous le nom de Meleagris avis. Au 17^ème siècle, John Parkinson a décrit douze espèces de ce qu'il appelait Fritillaria - la jonquille à carreaux, dans son "Paradisus" (1635), en la plaçant correctement comme la plus proche des lys. Il donne sa version de la découverte de Capperon et suggère que certains estiment qu'il devrait être honoré du nom de Narcissus Caparonium. Souvent, lorsque ces nouvelles plantes exotiques sont entrées dans la littérature de langue anglaise, il leur manquait des noms communs dans la langue. Alors qu'Henry Lyte ne peut décrire F. meleagris que comme Flos meleagris, Fritillaria ou Lilio-narcissus, il semble que ce soit Shakespeare qui ait appliqué le nom commun de "à damier".

Bien que Clausius ait correspondu avec Capperon en 1571, il n'a publié son récit de la flore européenne (autre que l'Espagne) avant son "Rariorum Pannoniam" de 1583, où il rend compte de la découverte de Capperon, en notant les noms Fritillaria, Meleagris et Lilium variegatum. Cependant, il ne considérait pas F. Imperialis ou F. persica comme étant apparentés, les appelant respectivement Lilium susianum et Lilium persicum.

Bien que la première description formelle soit attribuée à Joseph Pitton de Tournefort en 1694, par convention, la première description formelle valide est celle de Linnaeus, dans son "species Plantarum" (1753). Par conséquent, l'autorité botanique est donnée comme Tournefort ex Linnaeus.