Le poulpe est le roi de la flexibilité, un hyperlaxe

Les octopodes (poulpes ou pieuvres) ont les appendices les plus flexibles (hyperlaxes) connus dans la nature. Chacun des huit bras, pourtant très fort, de l'animal peut se plier, se tordre, s'allonger et se raccourcir dans de nombreuses combinaisons pour divers mouvements. Mais dans quelle mesure peuvent-ils le faire, et chaque bras en est-il capable ?

La pieuvre Octopus bimaculoides étend un bras, à la flexibilité exceptionnelle, pour explorer son environnement.

Les poulpes sont l'une des créatures les plus inhabituelles de la planète, avec trois coeurs, huit membres et une intelligence bien au-dessus de nombreux autres animaux non-mammifères. Certains les décrivent comme des extraterrestres !

Il est un fait observé en biométrie, les huit bras, notamment dans le genre Octopus, peuvent effectuer les quatre types de déformation (plier, tordre, allonger, raccourcir) sur toute leur longueur. De plus, chaque type de mouvement peut être effectué dans de multiples orientations (gauche, droite, haut, bas, 360 °, etc.). La torsion dans le sens des aiguilles d'une montre et dans le sens inverse existe pour chaque bras lors de la flexion, les raccourcissements et/ou allongements étant particulièrement remarquables. Ce bras robuste et torsadé est exceptionnellement flexible par tous les standards.

Les huit bras des octopodes sont d'une polyvalence extrême. Des analyses détaillées peuvent guider la prochaine étape de détermination du contrôle neuronal et de la coordination des bras d'octopodes. Ces observations de biomécanique peuvent inspirer la création de robots de nouvelle génération dans le cadre d'une application du biomimétisme.

Effectivement, les concepteurs souhaitent depuis longtemps concevoir des bras robotiques souples, avec une plus grande agilité, force et capacité de détection. Actuellement, la plupart des bras robotiques nécessitent des matériaux durs et des joints de nombreuses configurations, qui ont tous des limites mécaniques.

Les poulpes (et les pieuvres, mais moins les calmars) présentent un modèle exceptionnel pour les futures conceptions robotiques. Les bras de poulpe ont une fonction similaire à celle de la langue humaine et de la trompe d'éléphant; ce sont des hydrostats musculaires qui utilisent des muscles incompressibles dans différents arrangements pour produire du mouvement. Les études actuelles tentent d'imiter le contrôle moteur de l'ensemble du bras de poulpe.

Des bras robotiques souples et ultra-flexibles pourraient permettre de nombreuses nouvelles applications, par exemple l'inspection d'environnements non structurés et encombrés tels que des bâtiments effondrés, ou une inspection médicale plus douce des voies alimentaires ou des voies respiratoires.