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Le succès invasif en Europe du poisson-moustique expliqué

L'invasion du poisson-moustique (gambusie) est due à sa variabilité génétique:

Le poisson-moustique de l'Est Gambusia holbrooki, également connu sous le nom de gambusie orientale, est l'une des 100 espèces les plus envahissantes au monde. Pour comprendre son expansion à travers l'Europe depuis l'Espagne, où il a été introduit dans les années 1920, un groupe de chercheurs espagnols a analysé, pour la première fois, les changements évolutifs de cet animal à travers ses gènes. Selon l'étude, la variabilité génétique a permis à ce poisson de s'adapter et de se propager dans son nouvel environnement, pour devenir une espèce envahissante.

Succès invasif du poisson-moustique Gambusia holbrooki
La gambusie de l'Est, Gambusia holbrooki (une femelle en photo ci-dessus), est originaire du sud des États-Unis et s'est considérablement propagée dans de nombreux pays du monde entier après avoir été utilisée à l'origine comme agent biologique pour la lutte contre les moustiques.

Des ravages peuvent être infligés aux écosystèmes indigènes lorsqu'une espèce étrangère est introduite, s'acclimate et se développe. Les invasions biologiques sont l'une des principales menaces mondiales pour la biodiversité et, pour cette raison, font l'objet d'une étude approfondie.

La gambusie orientale G. holbrooki (une proche de G. affinis mieux connue en aquarium) a été transportée des États-Unis vers l'Espagne dans les années [an1920] afin de lutter naturellement contre les moustiques porteurs de maladies, tels que ceux porteurs du paludisme.

Cet animal, cependant, a eu un impact environnemental énorme sur la faune locale, devenant ainsi l'une des 100 espèces exotiques envahissantes les plus nuisibles au monde, selon l'Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN).

Pour comprendre les changements évolutifs que cette espèce a subis lors de son adaptation aux eaux européennes, un groupe de chercheurs espagnols, dirigé par Manel Vera et José Luis García-Martín de l'Université de Gérone, a comparé les génomes des poissons dans les deux écosystèmes. Il s'agit de la première étude génomique qui démontre le rôle joué par la dérive génétique et la sélection dans les processus invasifs chez les poissons d'eau douce.

L'étude, publiée dans la revue Molecular Ecology (écologie moéculaire), a confirmé que les niveaux de diversité génétique des populations de poissons-moustiques espagnols sont considérablement réduits. Cela est dû au fait que peu de spécimens ont été utilisés pour introduire l'espèce en Espagne.

Mais les experts ont détecté qu'il y avait bien une variabilité (variation du matériel génétique au sein de l'espèce) dans les gènes associés à la survie des individus. Lorsque la variabilité de ces gènes est importante pour la survie des spécimens, son maintien devient particulièrement important dans les processus invasifs", commente le chercheur en chef de l'étude. "Il est clair que la première chose que doivent faire les individus arrivant dans un nouvel environnement est de survivre. Cela provoquent des effets sur les écosystèmes colonisés.

Pendant l'invasion, la conservation du polymorphisme génétique chez les moustiques favorise leur survie et a des implications dans les habitats dans lesquels ils se propagent.

En règle générale, on s'attend à ce qu'une espèce introduite s'adapte moins bien que celles qui s'y trouvent naturellement, car ces dernières possèdent des adaptations locales à cet environnement. Des problèmes surviennent lorsque l'espèce introduite est meilleure que l'espèce indigène.

Depuis leur arrivée dans les eaux espagnoles, ces poissons se sont avérés s'adapter rapidement, se répandant dans les cours inférieurs des rivières et des marais de la péninsule ibérique et dans d'autres pays européens. "Ces poissons représentent un réel danger pour les espèces indigènes", déclare Vera.

Le poisson-moustique déplace le reste des animaux, est en compétition pour la même nourriture et même s'en nourrit (ver de vase par exemple et autres larves de Chironomidae). Les espèces indigènes étant très bien adaptées à leur environnement, les variations qui les renforcent dans cet habitat peuvent être inutiles dans les zones vers lesquelles elles sont déplacées. Certains des poissons indigènes menacés par le poisson-moustique en Espagne comprennent la carpe de valence (Valencia hispanica) et la carpe espagnole (Aphanius iberus).

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Article publié le 15/09/2020 par les Auteurs AquaPortail (mis à jour le 15/09/2020).