Installation : Guide du débutant aquariophilie Eau Douce
Mise en place, installation et équipement du bac.
A. Le support et la mise en place
Vous avez bien réfléchi, il est temps maintenant de se "jeter à l'eau". Vérifier votre alimentation électrique, les points d'eau et d'évacuation des eaux usées. Pensez à vos interventions dans le bac et au dégagement au-dessus et sur les cotés de celui-ci afin que l'accès à l'aquarium soit simple et non fastidieux, surtout avec des aquariums plantés.
Pensez à acheter des supports ou meuble spécifique, résistant à l'eau et à l'humidité de l'air et surtout pouvant supporter et répartir au sol tout le poids de votre aquarium.
Pour garantir une horizontalité de l'aquarium, éviter une torsion des vitres et isoler les poissons des vibrations du sol, placer une planche de polystyrène de quelques millimètres à quelques centimètres selon le volume (donc le poids) de votre bac.
Pensez à bien situer votre aquarium en dehors du faisceau direct des rayons du soleil. Ne le mettez surtout pas devant un vitrage de fenêtre et suivez les conseils aboutis dans cette description des choix pour l'emplacement de l'aquarium.
B. La filtration
L'aquarium doit reconstituer au mieux les conditions du biotope où vivent les poissons que vous avez choisi d'élever. La difficulté est donc de recréer artificiellement ces conditions. La filtration et l'aération de l'eau sont certainement les connaissances les plus délicates à acquérir parce qu'une eau mal filtrée et mal aérée peut rapidement amener la mort de vos poissons et/ou le dépérissement de vos plantes. Mais l'emploi de bulleurs en aquariophilie n'est pas forcément du meilleur conseil ! La plupart du temps, il est préférable de l'éviter, surtout si l'aquarium dispose de plantes aquatiques vivantes.
La plupart des bacs vendus en grande surface vous imposent un type de filtration, la plus commune est la filtration par bac à décantation interne.
Pour un premier aquarium, vous pourrez envisager deux types de filtration, intérieure ou extérieur à l'aquarium.
La filtration intérieure :
- soit monobloc ou direct pour les petits bacs, maxi 60 litres : la masse filtrante et la pompe ne forment qu'un seul bloc. On inclut également dans ce type les filtrations à travers le sable.
- soit par bac de décantation dont le principe est tout aussi simple que le précédent : l'eau à filtrer passe à travers une ou plusieurs masses filtrantes. Une pompe immergée récupère l'eau filtrée par l'intermédiaire d'un tube et la renvoie en surface du bac. Il faut veiller à cette précaution essentielle : assurer une bonne circulation de l'eau dans l'aquarium.
Dans un cas comme dans l'autre, rappelez-vous que les pompes de circulation d'eau doivent impérativement fonctionner en étant immergées (sauf si un autre mode est précisé par le fabricant).
La filtration extérieure au bac :
Le bac de décantation, extérieur à l'aquarium, est placé sous le bac et relié à celui-ci par des tubes plastiques. L'eau à filtrer circule au travers des masses filtrantes et est rejetée dans l'aquarium par l'action d'une pompe intégrée au bac de décantation.
Avantage : L'aquarium est réservé uniquement à la décoration, aux plantes et aux poissons.
Inconvénient : Les manipulations sont plus délicates et l'esthétique sous l'aquarium peut poser problème.
Le débit des pompes :
Prévoir 2,5 à 3 fois le volume du bac par heure suivant le type de bac retenu. On pensera que la pompe a une limite de remontée d'eau et que le débit diminue en fonction d'une hauteur de colonne d'eau plus haute.
Les masses filtrantes :
L'organisation des masses filtrantes est très importante dans l'aquarium. Il existe plusieurs types de filtration :
- La filtration mécanique vise à débarrasser l'eau de toutes les particules en suspension dans l'eau (on parle de filtration particulaire). On retrouve ici l'ouate, les mousses, le charbon actif...
- La filtration biologique vise à servir de support aux bactéries pour le cycle de l'azote, elle oxyde les diverses pollutions organiques de l'eau, invisibles à l'oeil nu. On retrouve ici les céramiques, les billes de verre frittées, la zéolithe...
- La filtration chimique vise de manière sélective, soit à débarrasser l'eau de l'aquarium d'un de ces composants, soit à introduire des composants pour modifier les paramètres de l'eau. On retrouve ici les résines anti-nitrates, les billes anti-phosphates, la tourbe, le charbon actif...
Le cas du charbon actif est spécial, car même s'il est souvent conseillé, il n'a aucune utilité dans le bac sauf cas précis et spécifique. Son utilisation sera temporaire pour éliminer les fines particules ou les médicaments. En effet, une fois saturé, la charbon peut relarguer les substances qu'il a préalablement capturé. En plus, il absorbe aussi les substances nutritives des plantes, ce qui peut amener plus de problèmes que de solutions... Un aquarium qui nécessite l'emploi perpétuel de charbon actif présente un dysfonctionnement quelque part; il faudrait surtout résoudre la source, la cause, de ce dysfonctionnement (avec cet avantage que ce sera financièrement plus économique sur le long terme).
Dans un filtre, on placera dans le sens du courant de l'eau en premier la filtration mécanique, puis la filtration chimique si besoin et, en dernier lieu, les masses servant à la filtration biologique.
C. L'oxygénation
L'achat d'un "bulleur" n'est pas indispensable mais c'est un allié précieux. Il sera utilisé, hors bac fortement planté, lors du lancement du bac, lors d'un traitement médicamenteux, lors d'une montée de nitrites ou encore en été par forte chaleur.
En général, le plus simple est d'assurer un mouvement d'eau efficace en surface en utilisant le rejet de l'eau filtrée.
Suivant le type de bac, le rejet peut se faire rasant, le tuyau débouchant horizontalement au ras de la surface ou en gouttière par un tube percé disposé au-dessus de l'eau et sur la longueur du bac.
Dans le cadre d'un bac planté, l'oxygénation devra uniquement fonctionner lumière éteinte, afin de combler le déficit d'apport d'oxygène et la consommation d'oxygène par les plantes.
À savoir, un bulleur produisant des bulles fines est plus efficace qu'un bulleur produisant des bulles grossières car il augmente la surface d'échange air-eau. Pour une meilleure efficacité, le bulleur devra être placé près du filtre.
D. Le sol
Il en existe deux types principaux :
- Le substrat nutritif : il est composé de mélanges divers pouvant contenir de la tourbe, de la bruyère véritable, argile, sable ou pouzzolane, voir Aqualit/zéolithe. Il a pour fonction d'apporter les éléments nutritifs au sol pour les racines des plantes. On évitera de tasser trop le substrat, mais on prendra soin d'éliminer l'air qui s'y trouvera grâce une aiguille à coudre après mise en eau avec laquelle on piquera le sol pour permettre la remonter de l'air par capillarité.
- Le sable ou le gravier : il sera mis directement sur la vitre de fond ou recouvrira la couche de substrat. La granulométrie se situera idéalement entre 1 et 3 mm, un sable trop fin empêchant la circulation de l'eau dans le sol et un sable grossier avec des arêtes vives abîme nos poissons. Les plus fréquents sont la quartzite, le sable de Loire, la pouzzolane et des sables à base lave plus sombre. Il faut rincer abondamment votre sable avant de l'introduire dans le bac pour éliminer le maximum de poussières.
Une épaisseur de 5 cm pour un bac de 96 L est un bon compromis, on adaptera la hauteur de sable en fonction du volume du bac et de sa hauteur.
E. Le décor
Pour un décor type cichlidés, il se composera de pierres calcaires ou non que l'on installera directement sur la vitre de fond pour stabiliser le décor. L'assemblage de roche devra être stable et devra permettre le passage des poissons les plus craintifs.
Il est possible de savoir si une roche est calcaire en utilisant quelques gouttes de jus de citron, de vinaigre ou un peu d'acide chlorhydrique ; en cas d'effervescence, il y a présence de calcaire.
Pour le bac d'eau douce et acide, on utilisera des racines et des roches neutres telles que granit,ardoise, grès, pouzzolane ou schiste neutre chimiquement.
Les pierres devront être brossées et lavées fortement avant usage.
Une racine correctement choisie pourra personnaliser votre bac. Évitez les racines de nos forêts, les résineux libèrent pour la plupart de la térébenthine, toxique pour nos chers poissons. On choisira des bois imputrescible à l'immersion prolongée tel que bouleau, hêtre, saule ou vigne. Dans les commerces aquariophiles vous retrouverez principalement des racines de tourbière, de Mopani, de mangrove et de Malaisie.
Dans tous les cas, ébouillantez les éléments de décor pour les stériliser et pour enlever une grande partie des tanins et d'acide humique avant mise en place. Laissez la racine dans de l'eau jusqu'à ce qu'elle coule, pour qu'elle se gorge d'eau.
La lignine, fibre du bois,est très importante pour le régime alimentaire des poissons de fond comme l'Ancistrus ou le pléco.
F. L'éclairage
Notions de base :
La lumière est un rayonnement électromagnétique, ou un flux de particules, se propageant dans l'espace ou milieu matériel sous forme d'ondes électromagnétiques.
Dans la nature, la lumière correspond à une gamme d'ondes visibles par l'oeil humain : la lumière blanche. La lumière blanche décomposée par un prisme produit des couleurs variant du violet au rouge en passant par le jaune. Ce sont les couleurs produites par un arc en ciel. On parle d'onde spectrale de la lumière. Elle s'exprime en kelvin (K). Cette longueur d'onde (visibilité chromatique des couleurs), mesurée en nanomètres, qui est vue par l'oeil humain (Couleurs Rouge, Vert et Bleu) varie de 400 à 700 nm. (cf. dessin ci-dessous). Avant 400 nm, on parle d'ultra-violet, après 700 nm, on parle d'infrarouge.
La caractéristique de la lumière, sa composition spectrale et son intensité, détermine sa couleur.
IRC ou Indice Rendu des couleurs :
L'indice de rendu de couleur ou IRC est la capacité d'une source de lumière à restituer les différentes couleurs du spectre visible sans en modifier les teintes.
L'Oxygène absorbe les ondes courtes, Ultra Violet et Bleu. Il suffit de regarder le ciel ou une étendue d'eau pour s'en rendre compte. Il permet de vérifier la capacité d'un tube à respecter les couleurs au naturel (solaire). Un IRC élevé permet de mettre en évidence les plus belles couleurs des poissons et des plantes de votre aquarium.
La valeur de l'IRC est classée par gamme : 1A = IRC>=90, 1B = IRC entre 80 et 89, et ainsi de suite.
On choisira uniquement des IRC supérieurs ou égaux à 1B.(je l'explique plus simplement en haut. À voir si tu veux le laisser dedans.)
Température de couleur :
Elle est mesurée en Kelvin. Les lumières dites de teinte chaude, tirant sur le jaune-rouge, ont une température de couleur basse, de 3.000 K et moins. Les couleurs dites de teinte froide, tirant sur le bleu-violet, ont une température de couleur élevée : 8.000 à 10.000 K
Pour se mettre des références à attendre en aquarium, le soleil à midi sur l'équateur correspond à 6.500 K, tandis que le soleil au lever ou coucher correspond à 3.000 K. En cas de ciel nuageux, elle atteint les 9.000 K.
La température varie à la fois avec les latitudes sur le globe et les saisons, ceci en fonction de l'inclinaison des rayons du soleil qui viennent frapper le sol.
Spectre lumineux :
Les plantes ont besoin, pour leur croissance, d'un spectre plus large que celui de l'oeil humain. Celles-ci ont besoin de plus de couleurs dans un spectre donné pour suivre un certain processus : la Photosynthèse. Pour évoluer, elles doivent donc capter l'énergie solaire, carburant nécessaire à leur croissance. Donc, cette lumière naturelle sera donc plus proche des 5.000 K. Ainsi, le dioxyde de carbone (CO2), contenu dans l'air, et l'eau, sera consommé par la plante la journée (phase diurne).
Spectre du Jbl Solar Tropic, spectre solaire complet - 5.000 K - IRC 1A
Dans l'aquarium d'eau douce :
Les tubes fluorescents sont les plus mieux adaptés à l'éclairage car ils reproduisent au mieux l'ensemble des couleurs. L'utilisation d'un tube lumineux restituant un spectre approprié assurera une bonne croissance des plantes. Par exemple, un tube T8 ou T5 (type de tube au diamètre de 8/8ème ou 5/8ème de pouce, soit respectivement 25,4 mm ou 15,9 mm) avec 6000 K (Biolux, Sunglo, etc.) sera une bonne base. En complément, vous pouvez ajouter un tube fluorescent, par exemple un T8 à 4.000 K, pour restituer et mettre en valeur les couleurs de vos pensionnaires.
L'installation se compose d'un ou deux ballasts raccordés à des douilles étanches fixées aux tubes fluos. Un interrupteur-programmateur horaire permettra d'automatiser l'ouverture/le début et la fermeture/la fin de l'éclairage.
Durée d'éclairage : 10 à 14 heures par jour, ceci pour se rapprocher le plus des conditions de vies équatoriales (12 heures de jour pour 12 heures de nuit) et d'éclairement des différents biotopes existant sous les tropiques.
Maintenance de l'éclairage : les tubes sont à remplacer entre 6 mois et un an pour les meilleurs. Il ne faut pas attendre le non-allumage du tube pour le changer !
Puissance d'éclairage : bac planté de 1 W pour 2 L à 1 W pour 3 L, autrement 1 W pour 4 L peuvent être suffisant. Dans l'absolu, il serait souhaitable d'oublier ces notions de watts/litre pour calculer la quantité de lumière car le nombre de caractéristiques à prendre en compte sont bien plus complexes (hauteur d'eau par exemple, eau jaune ou cristalline...). Cette notion, qui date d'une époque révolue, est devenue archaïque. De nos jours, grâce à l'évolution des technologies, le paramètre à prendre en compte est la quantité de lumière émise par une source lumineuse (fluorescent, HQI, etc.). Cette quantité se mesure en Lumen. La moyenne, pour un bac planté, est d'environ 30 à 40 Lumens par litre lorsque la hauteur d'eau ne dépasse pas 40 cm (soit un bac d'environ 60 cm de hauteur).
Du choix et de la qualité d'un tube dépendront la bonne marche de votre bac. En effet, meilleur sera le rendement et plus vos plantes auront assez de lumière activant la photosynthèse. Un mauvais éclairage (trop vieux tube par exemple) favorisera la propagation et la prolifération d'algues.
Lors de votre achat, vérifiez donc le nombre de lumens que produit chaque tube et prenez le plus élevé tout en respectant respectant un spectre solaire complet et un IRC supérieur à 1B.
Enfin, vous pouvez utiliser des réflecteurs, en vente dans le commerce, que vous poserez sur vos tubes fluorescents. Cela optimisera la propagation lumineuse des tubes et augmentera le rendement lumineux de 20 à 40 % selon les cas.
Sécurité : Lors des changements des tubes, de la maintenance des filtres, veillez à déconnecter vos prises de courant. Ceci vous évitera tout risques et dommages électriques sur votre installation.
G. Le chauffage et le contrôle de la température
Il est impératif de suivre la température de votre bac, les thermomètres à alcool, ou électronique avec sonde immergée, sont les plus recommandés. Par contre évitez les indicateurs colorés trop vagues et assez peu précis.
En principe, si vous avez choisi une population vivant en pays tropical, une température de 25–27 °C devrait convenir. Vous installerez une résistante chauffante appropriée au volume du bac et un thermomètre permettant de vérifier la température.
La règle à suivre est d'acheter un chauffage de 1 Watt par litre d'eau brut de votre aquarium.
La résistance devra être étanche et située prés de la pompe afin de diffuser dans le bac une eau filtrée à bonne température.
Pour les résistances du commerce, pensez que la température que vous avez sélectionnée n'est pas celle de votre bac. C'est un des rôles du thermomètre. Corrigez le thermoplongeur en fonction de votre thermomètre jusqu'à obtenir la température désirée.