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La saisonnalité

La saisonnalité est un évènement saisonnier périodiquement répétitif, selon une temporalité fixe (cyclique : saison, trimestre), et d'une durée assez longue nettement supérieure à 1 mois. La durée se rapproche de celle des saisons (3 mois) ou est beaucoup longue. Pour des laps de temps courts, le terme cycle est préférable.

La saisonnalité des 4 saisons :
Saisonnalité des 4 saisons
Les quatre saisons (printemps, été, automne, hiver) caractérisent une saisonnalité d'une durée de trois mois.

Généralités

Une saisonnalité est une caractéristique d'une série chronologique (série temporelle) dans laquelle des données subissent des changements réguliers et prévisibles qui se reproduisent chaque année civile. Toute fluctuation ou tendance prévisible qui se reproduit ou se répète sur une période d'un an est dite saisonnière.

Par exemple, la saisonnalité de la récolte du raisin est annuelle puisque l'évènement se répète tous les ans à peu près à la même période (milieu d'été à début d'automne en hémisphère Nord). Ainsi, la production annuelle du vin est saisonnière.

Bien sûr, les plantes annuelles ont une saisonnalité, le plus souvent printanière, dite vernale.

La saisonnalité implique des fluctuations périodiques. Par exemple, les ventes au détail ont tendance à culminer pendant la saison de Noël, puis à décliner après les fêtes. Ainsi, les séries chronologiques des ventes au détail montreront généralement une augmentation des ventes de septembre à décembre et une baisse des ventes en janvier et février.

Le terme "saisonnalité" est plus général que la phénologie. "Saisonnalité" peut être utilisé pour désigner tout modèle périodique (biotique ou abiotique) au sein des cycles de l'année astronomique.

Différence entre cycle, périodicité et saisonnalité

Beaucoup de gens confondent cyclique et saisonnalité (comportement saisonnier), mais ils sont en réalité assez différents. Si les fluctuations ne sont pas de fréquence fixe ou se déroulent avec un rythme court alors elles sont cycliques; si la fréquence est immuable et associée à un aspect du calendrier, alors le modèle est saisonnier.

Alors que la saisonnalité fait généralement référence à un seul motif répétitif dominant de fréquence fixe, la périodicité est définie de manière plus lâche en fonction d'événements périodiques, qui n'interviennent pas nécessairement à une fréquence fixe.

De quoi parle-t-on quand on parle de saisonnalité ?

La saisonnalité est un dénominateur commun pour plusieurs disciplines académiques et sa reconstruction précise est très pertinente dans les sciences naturelles et humaines.

Au niveau de base, la saisonnalité climatique s'exprime intuitivement comme les changements cycliques de température et/ou de précipitations au cours de l'année, qui à leur tour déterminent à la fois la composition et la dynamique des écosystèmes. Dans l'ensemble, la saisonnalité du climat joue un rôle essentiel en influençant la persistance de tous les organismes vivants.

Par exemple, les changements saisonniers des précipitations et de la température affectent différentes composantes du système climatique (humidité du sol, couverture de neige, taux d'évaporation, débits des rivières et niveaux des lacs). Les changements de ces variables entraînent en outre des changements dans la végétation et les exigences écologiques des plantes et des animaux, qui à leur tour influencent le type et la quantité de nourriture disponible pour les humains et les autres organismes.

Pour la majorité des organismes multicellulaires, les cycles diurnes et saisonniers sont les stimulateurs les plus importants des fonctions biologiques.

Pour les humains, l'influence de la saisonnalité affecte le monde biologique avec lequel ils interagissent et s'étend à travers le domaine culturel, y compris la construction de niches, les activités de subsistance, religieuses et économiques.

L'étude des changements passés de la saisonnalité est d'un grand intérêt et d'une grande importance pour la paléoclimatologie, la paléoécologie, l'anthropologie et l'archéologie, et, enfin et surtout, la science climatique moderne, la conservation et la phénologie, qui sont toutes confrontées à l'avenir incertain du réchauffement climatique.

La paléoclimatologie vise à documenter comment les changements saisonniers affectent le système climatique à travers le temps, et l'amplitude des changements saisonniers.

La paléoécologie traite de l'effet des changements de saisonnalité sur l'écosystème, tandis que l'anthropologie et l'archéologie documentent l'effet de la saisonnalité et des changements de saisonnalité sur l'évolution humaine, la résidence, les stratégies de subsistance et l'adaptation de ces stratégies (les deux dernières impliquant l'interaction homme-écosystème.

Des travaux récents ont souligné les écueils de l'intégration des données et des connaissances entre les disciplines académiques avec des pratiques et des normes de preuve différentes. L'intérêt scientifique croissant pour ce que les auteurs ont appelé "l'histoire du climat et de la société" justifie de proposer des cadres qui facilitent la recherche interdisciplinaire.

Caractères climatiques et des activités humaines

La " saisonnalité " est largement utilisée dans de nombreuses disciplines de la paléo-recherche, mais le terme manque d'une définition claire. Dans la littérature scientifique, les références aux changements de saisonnalité sont aussi fréquentes qu'ambiguës.

Une étude de cette littérature soulève de nombreuses questions : que signifie réellement "saisonnalité accrue" ou "saisonnalité réduite" ? Peut-on quantifier ce changement ? Et l'amplitude est-elle tout ce qui compte ? Qu'en est-il de la distribution temporelle ? La température et les précipitations répondent-elles toujours de manière symétrique et harmonique ?

Certains ont souligné qu'il fallait se référer au cycle annuel plutôt qu'au cycle saisonnier puisque la période est d'un an et non d'une saison, et nous approuvons cette approche. Nous définissons ici les concepts clés liés à la saisonnalité et la manière dont ils sont utilisés.

Le cycle annuel de température peut être symétrique, sinusoïdal et défini par des maxima et des minima. La saisonnalité de la température fait référence à une amplitude entre les maxima et les minima. En théorie, le budget annuel atteint zéro, ce qui signifie que des hivers plus froids sont contrebalancés par des étés plus chauds.

Le cycle annuel des précipitations est défini par l'ampleur (quantité) et la distribution temporelle (moment = quand; durée = pendant combien de temps). La saisonnalité des précipitations doit tenir compte de ces trois composantes, ce qui, dans le cas des archives paléoenvironnementales et de leurs limites de résolution, est rarement réalisable. Dans la climatologie moderne, le début de l'année hydrologique diffère du début de l'année civile.

La saisonnalité de la température et la saisonnalité des précipitations forment ensemble la saisonnalité du climat.

Le cycle annuel des activités humaines (par exemple, recherche de nourriture, agriculture) et le cycle annuel des migrations sont fortement liés aux cycles naturels de température et de précipitations, qui influencent la saison de croissance et la disponibilité des ressources statiques et les schémas de déplacement des ressources mobiles. La disponibilité et la durabilité de ces ressources influencent les stratégies de subsistance, qui à leur tour informent d'autres types de comportements culturels. La saisonnalité d'une activité fait référence à son calendrier et à sa durée.

Au niveau paléoclimatique

Les deux aspects de la saisonnalité réitérés sont : (1) le fait qu'elle définit le climat et (2) que les petits changements s'accumulent dans les oscillations à grande échelle (par exemple, les cycles glaciaires/interglaciaires), constituant un défi pour les scientifiques travaillant avec des archives qui souvent manquent de résolution saisonnière et/ou sont orientés vers une seule saison.

Alternativement, les archives enregistrent les changements saisonniers mais sont de nature discrète et ne représentent que des instantanés de temps plutôt qu'un intervalle continu. Par conséquent, les synthèses paléoclimatiques régionales suggèrent fréquemment des réponses différentes aux changements de saisonnalité pour tenir compte des écarts entre les différentes archives et proxys couvrant la même période, ou entre les reconstructions basées sur les données et la sortie du modèle climatique.

L'exemple classique vient de la région méditerranéenne où des scientifiques ont réconcilié les niveaux des lacs glaciaires, où des niveaux élevés suggéraient une humidité accrue, avec des enregistrements de pollen contemporains qui indiquent des conditions plus sèches, en proposant une saisonnalité accrue des précipitations avec des hivers plus humides et des étés plus secs.

Pourtant, le terme "saisonnalité", bien qu'il soit si souvent utilisé par la paléo-communauté, manque de définition formelle, et l'expression "changement de saisonnalité" est souvent utilisée pour désigner un ensemble de processus englobant des changements à la fois dans le forçage externe et dans les conditions internes modulant la réponse locale. Le forçage externe est prescrit par les paramètres orbitaux.

La saisonnalité en climatologie historique vise à étendre les données de température et de précipitations aux périodes préindustrielles, en réunissant des sources directes et indirectes sur le temps et le climat. Divers types d'enregistrements remplissent des fonctions uniques dans la reconstruction climatique historique en (1) fournissant des informations climatiques et météorologiques précises, de la résolution annuelle à la résolution quotidienne, à des endroits définis pour toutes les saisons et (2) en définissant leurs impacts, perceptions et réactions sociétaux.

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Signification "saisonnalite" publiée le 10/01/2023 (mise à jour le 22/04/2025)