Glande de Duvernoy
Définition
La glande de Duvernoy est la grosse glande à venin visible de serpents solénoglyphes et opisthoglyphes (donc à l'exclusion des ophidiens aglyphes, protéroglyphes). Si tous les serpents venimeux ont une glande à venin, seule une petite partie des espèces a des glandes de Duvernoy.
Les glandes de Duvernoy sont situées dans la région post-oculaire, immédiatement derrière la glande supralabiale. Chaque glande est reliée à une paire de crocs arrière d'où la sécrétion est drainée.
La glande de Duvernoy d'un serpent :
La grande glande de Duvernoy (à venin) de ce taïpan papou (Oxyuranus scutellatus) est située "post-orbitaire" (derrière l'oeil) et est associée à la lèvre supérieure ("supralabiale") et à la mâchoire supérieure ("maxillaire").
Explications
L'un des plus grands groupes de serpents est la famille des Colubridae. Il s'agit d'un assemblage paraphylétique qui comprend quelques espèces faiblement venimeuses. 30 à 40 % des Colubridés possèdent une glande de Duvernoy, une glande buccale spécialisée située dans la région temporale.
Bien qu'homologue des glandes à venin des serpents vipéridés et élapidés, la glande de Duvernoy est anatomiquement et fonctionnellement distincte. Généralement, il manque un grand réservoir interne de sécrétion, la vidange se fait sous un flux à basse pression et la sécrétion n'est pas délivrée via des crocs creux.
En revanche, les vraies glandes à venin contiennent une grande réserve de venin prêt, expulsent le venin sous l'action directe des muscles striés et l'injectent sous forme d'impulsion à haute pression via des crocs creux.
La glande de Duvernoy et la glande à venin font toutes deux partie du système trophique d'un serpent, impliquées principalement dans le comportement prédateur. Les vrais venins sont composés de toxines puissantes dont le rôle biologique principal est de provoquer la mort rapide des proies. Bien que la sécrétion de la glande de Duvernoy puisse inclure des toxines, étonnamment, seuls quelques colubridés la déploient de la même manière pour tuer rapidement leurs proies.
En effet, le(s) rôle(s) biologique(s) de la sécrétion de Duvernoy restent aujourd'hui largement méconnus. Il est donc trompeur, dans un contexte fonctionnel et évolutif, d'appeler automatiquement la sécrétion de Duvernoy un venin (rôle biologique) alors que seule sa pharmacologie (propriété) est connue.
Bien que la sécrétion de Duvernoy ait certains composants en commun avec les vrais venins, certains peuvent être fondamentalement différents dans leur composition chimique, probablement parce qu'ils sont impliqués dans des rôles biologiques différents de ceux d'un vrai venin. Cela signifie qu'il comprend probablement de nouveaux composants chimiques susceptibles d'intéresser la médecine humaine.
L'analyse histologique a montré que la glande est enveloppée d'une couche de tissu conjonctif et constituée d'un corps glandulaire formé de cellules prismatiques organisées en acini et d'un conduit tapissé de cellules cylindriques. Les cellules prismatiques sont positives au PAS et au bleu de bromophénol, indiquant la teneur en glycoprotéines, tandis que les cellules canalaires cylindriques sont positives au PAS et au bleu pH 2,5, indiquant la présence de mucus acide. La microscopie électronique à transmission a montré des granules hétérogènes denses aux électrons dans les cellules prismatiques, tandis que les granules des cellules cylindriques étaient transparentes aux électrons et homogènes.
Synonymes, antonymes
1 synonyme (sens proche) de "glande de Duvernoy" :
- glande à venin
0 antonyme (sens contraire).
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Mots en G à proximité
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En rapport avec "glande de Duvernoy"
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