Parchemin

Définition

Historiquement, le vrai parchemin est la peau d'un animal préparée (séchée, tannée, affinée, apprêtée) pour écrire ou imprimer dessus. Le parchemin est fabriqué depuis des siècles et est généralement en peau de veau, de chèvre ou de mouton. Le terme "vélin de veau" fait référence à un parchemin en peau de veau.

Aujourd'hui, un parchemin est un papier solide, résistant et souvent quelque peu translucide, d'une couleur donnant l'aspect d'une peau. Il ressemble à un papyrus.

Un parchemin de papier :

Le parchemin en papier permet d'écrire des messages paraissant anciens, ou romantiques par exemple. Certains diplômes universitaires sont écrits sur des parchemins. Le parchemin, de nos jours, est une feuille de papier avec une texture vieillie.

Explications

La plupart des manuscrits antiques sont écrits sur du parchemin. Par exemple, un authentique rouleau de la Torah est un chef-d'oeuvre complexe de travail et de compétence, comprenant entre 62 et 84 feuilles de parchemin qui sont séchées, tannées, grattées et préparées selon les spécifications exactes imposées par la loi juive.

L'écriture sur parchemin en peau demande des encres et des pigments adaptés à la texture peaucière. le développement du papyrus, du parchemin et du papier, les trois supports les plus souvent utilisés pour les feuillets des livres, a été assez radical !

Fabriqué à partir de peaux transformées de moutons, de chèvres ou de veaux (généralement pas plus de 3 mois dans le cas de ces derniers), la production de parchemin est une tâche plutôt laborieuse. La peau doit être trempée dans une faible solution de chaux afin d'adoucir la peau, permettant ainsi aux follicules pileux de se dissoudre. Une fois cela fait, les poils sont grattés de la peau avec un couteau émoussé et incurvé. Après ce processus, la peau est attachée à un cadre en bois, afin d'ajouter une tension. Pendant qu'il est sur le cadre, un autre couteau est utilisé pour enlever tout tissu indésirable et, à mesure que la peau sèche, elle s'amincit. Plus la peau a été travaillée, meilleure est la qualité du parchemin.

Le papier parchemin, quant à lui, est fabriqué à partir de fibres de cellulose, partiellement fermentées en présence d'eau. Un cadre en bois appelé "panneau" est plongé dans la solution d'eau et de fibres, permettant aux fibres de reposer sur le moule en métal, au fur et à mesure que l'eau s'écoule. Les fibres sont ensuite pressées afin d'éliminer tout excès de liquide. Une fois cela fait, le papier est suspendu sur des lignes de crin de cheval pour sécher.

Étant donné que le papier que nous utilisons aujourd'hui est d'une propreté et d'une netteté impeccables, il était très intéressant de voir que le parchemin et le papier utilisés pour les divers manuscrits sont recouverts de divers motifs, en plus d'être de forme irrégulière.

En ce qui concerne le papier, le processus de fabrication conduit à des motifs tels que des lignes vergées. Cette texture nervurée provient du motif des fils utilisés dans le tamis lors de l'évacuation de l'eau. En plus des lignes tracées, on peut rechercher des filigranes identifiant le fabricant de papier - un dessin qui est plié à partir de fil et cousu sur la surface.

La comparaison des qualités tactiles des deux matériaux (peau et papier) laisse apparaître une très importante différence de texture entre le parchemin et le papier, ce dernier étant beaucoup plus fin et généralement moins rugueux.

⭐ En botanique (surtout), ce qui a l'aspect d'un parchemin, fin et légèrement translucide, est dit "scarieux".

Histoire et exploitation historique du parchemin

Le parchemin, en tant que support d'écriture, est antérieur au vrai papier. Bien qu'on pensait qu'il était utilisé dès 1 500 av. J.-C., c'est le roi de Pergame (197–159 av. J.-C.) qui fut le premier crédité de son invention. En effet, le nom dérive apparemment de l'ancienne ville grecque de Pergame (actuellement en Turquie sous le nom de Bergama), où le parchemin aurait été inventé au 2^ème siècle av. J.-C.

Développé en réponse à l'arrêt des exportations de papyrus égyptiens vers la région, le parchemin offrait un substitut viable, même si le processus de fabrication était plutôt compliqué. Traditionnellement, le parchemin était fabriqué à partir de la peau fendue du mouton. Le côté laine de la peau a été transformé en cuir; un cuir souple mais résistant souvent utilisé en reliure, tandis que le côté chair devenait le parchemin. Les peaux nécessitaient beaucoup de lavage, de nettoyage et de grattage. Ils seraient placés dans des cuves de chaux caustique et d'eau où ils seraient laissés macérer pendant plusieurs jours, au moins jusqu'à ce que les poils de l'animal se soient suffisamment détachés pour être facilement enlevés. Les peaux humides étaient ensuite retirées et tendues étroitement, à l'aide de lanières de cuir, sur un grand cadre en bois.

Pendant une grande partie du Moyen Âge, les vaches mortes étaient le principal ingrédient des livres. Ce qui gambadait dans le pré un mois, était peut-être une page de la Bible le lendemain. La peau des animaux (veaux, chèvres, moutons) était transformée en parchemin, qui était ensuite découpé en feuilles. Le parchemin a été introduit à la fin de l'Antiquité, lorsque le codex (un livre composé de doubles feuilles) est né et a commencé à remplacer le rouleau de papyrus.

Il y a beaucoup de choses qui peuvent être racontées par une peau médiévale. Comme un médecin aujourd'hui, l'historien du livre peut poser un diagnostic en l'observant attentivement. La qualité des feuilles de parchemin variait considérablement. Comme les gens d'aujourd'hui, toutes les créatures médiévales n'avaient pas une peau parfaite. Certaines vaches aimaient se frotter contre les arbres tandis que d'autres étaient particulièrement sujettes aux piqûres d'insectes. On peut encore voir ces défauts aujourd'hui, qui apparaissent comme de minuscules trous, lacunes ou taches sombres à la lecture.

Parchemin en peau animale avec écrits :

Détail montrant les follicules pileux, le bord irrégulier de la peau animale et la coloration inégale sur le parchemin d'un livre probablement utilisé dans l'éducation monastique. Le terme parchemin est un terme général désignant une peau d'animal qui a été préparée pour l'écriture ou l'impression.

La qualité de la page a également beaucoup à voir avec la préparation. Un scribe produisant un livre pour sa propre bibliothèque peut être moins attentif que celui qui a travaillé dans une communauté monastique. Les meilleures feuilles ont une couleur d'un blanc profond, avec un soupçon de jaune. Elles ressemblent à du velours et émettent un léger bruissement lorsque la page est tournée.

La mauvaise peau, en revanche, crépite. Elle est d'épaisseur inégale et présente des taches et une variété de couleurs (image ci-dessus). Regarder une peau imparfaite est bien plus intéressant que d'étudier son homologue parfait. En effet, un défaut raconte une histoire, éclairant la production du livre et fournissant des indices sur son utilisation et son stockage après la production.

Les artisans médiévaux étaient bien conscients de la qualité variable des peaux d'animaux, qu'ils utilisaient comme base pour leurs livres. Cependant, les veaux, les moutons ou les chèvres qui avaient abandonné leur gagne-pain et leur peau pour le bien des lecteurs médiévaux n'étaient pas toujours à blâmer - et les scribes non plus. Les imperfections les plus courantes sont les trous produits par le couteau du parchemineur.

La préparation du parchemin était une affaire délicate. Afin de débarrasser la peau de sa chair et de ses poils, elle était attachée à un cadre en bois, serré comme un tambour. Si le couteau rond du fabricant de parchemin (le lunellum) coupait trop profondément pendant ce processus de grattage, des déchirures ou des trous allongés apparaîtraient. Une petite crevaison devenait facilement un trou béant. L'art de préparer la peau animale consistait à appliquer juste la bonne quantité de pression.

Cependant, les lecteurs ne semblaient pas trop se soucier des trous et les scribes écrivaient généralement juste autour d'eux, ou ils les réparaient.

Un autre problème de peau rencontré par les scribes lors de la production d'un livre était le follicule pileux de l'animal, l'organe cutané qui produit les poils. Ces follicules apparaissent sous forme de points noirs prononcés sur la page blanche. Souvent, les fabricants de parchemins ou les scribes étaient capables de les poncer, produisant la surface lisse et de couleur crème souhaitée.

Cependant, si les follicules avaient été trop profonds chez un veau ou un mouton, aucun dermatologue n'aurait pu éliminer l'imperfection, sans parler des instruments contondants du scribe. La seule chose à faire était d'écrire autour du patch. Les follicules sont utiles car ils nous permettent de déterminer, à partir de la distance qui les sépare, si l'animal était un veau, un mouton ou une chèvre. Ceci, à son tour, peut éclairer l'endroit où le manuscrit a été produit : l'utilisation de la chèvre, par exemple, pointe souvent vers l'Italie.

Passage au papier

Au 12^ème siècle, un autre matériau fait son apparition en Europe : le papier. Importé de la culture arabe, il a d'abord été exclusivement utilisé à des fins documentaires, comme les livres de comptes et les lettres. Dans un changement remarquable des pratiques des scribes, au 14^ème siècle, les scribes de toute l'Europe ont commencé à utiliser du papier pour les manuscrits.

Les scribes conservateurs, tels que les moines, ont ignoré le nouveau matériel pendant un certain temps, tandis que d'autres, en particulier ceux qui voulaient économiser, l'ont adopté. Le papier et le parchemin étaient utilisés pour toutes sortes de manuscrits, des volumes volumineux aux petits livres portables.

Différence entre le parchemin et le vélin

Quiconque cherche à définir le parchemin, et surtout à le distinguer du vélin, aura un défi à relever. Il semble y avoir autant de variantes de sa signification qu'il y a de livres et d'articles écrits à son sujet.

Certains prétendent que les peaux utilisées dans la fabrication du parchemin ne sont pas seulement celles des moutons mais aussi celles des veaux, des agneaux et des chevreaux. D'autres suggèrent que la peau de n'importe quel petit animal (jeune ou vieux) peut être transformée en parchemin. D'autres encore pensent que c'était la peau de jeunes animaux, en particulier les veaux, qui était utilisée pour fabriquer du vélin uniquement, et non du parchemin.

Dans une certaine mesure, tout cela est vrai, mais voici ce que nous savons vraiment :

• Aujourd'hui, les termes "parchemin" et "vélin" sont souvent utilisés de manière interchangeable pour désigner la peau d'un animal qui a été dégraissée et spécialement traitée pour être utilisée soit dans l'écriture, soit dans l'impression, soit dans la reliure.
• Ni le parchemin ni le vélin ne sont tannés, donc en quelque sorte ils ne sont pas du vrai cuir. Leur préparation à la chaux rend leur surface beaucoup plus semblable à du papier; il partage certainement un aspect et une sensation similaires.
• Le vélin, en règle générale, est fabriqué à partir de la peau entière de l'animal; la peau n'est pas divisée en deux couches comme avec le parchemin en peau de mouton.
• Le vélin se distingue généralement du parchemin par son grain et ses marques de cheveux qui donnent lieu à une surface quelque peu irrégulière. Ayant été gratté si fin, le parchemin a tendance à ne pas présenter ces caractéristiques.

En rapport avec "parchemin"

• scarieux

  

  Est scarieux ce qui ressemble à un parchemin papier, fin et sec. Un organe scarieux est écailleux ou rappelle une écaille par son caractère translucide...

• papyrus

  

  Les papyrus, ou souchets, sont des plantes herbacées hélophytes du genre Cyperus dans le groupe des carex.

• papyrus de papier

  

  Le papyrus de papier Cyperus papyrus, encore appelé jonc du Nil, est originaire d'Afrique où il y très largement répandu actuellement.

• Cyperus gracilis

  

  Le papyrus gracile Cyperus gracilis est une plante de bassin de jardin, ou paludarium, originaire d'Australie et de Nouvelle-Calédonie.