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Endogamie

nom féminin (n.f.)

Définition

Une endogamie est un mode d'élevage en consanguinité, par reproduction ou croisement entre individus plus apparentés que des paires moyennes de la population. Elle est un croisement entre gamètes issus d'un même individu ou de deux individus d'un même groupe.

En biologie, l'endogamie consiste en la fusion de cellules reproductrices d'individus apparentés, comme la consanguinité ou l'autopollinisation. À l'inverse, une exogamie est le croisement entre individus non apparentés.

Une endogamie familliale :
Schéma d'une endogamie familliale
L'endogamie est la règle matrimoniale selon laquelle les époux sont sélectionnés au sein d'un même groupe social (parenté, religieux, ethnique, etc.). Dans le schéma, le mariage endogamique de Dina et Yiannis était non seulement souhaitable mais également autorisé, car la règle interdisant l'inceste ne s'applique qu'aux cousins germains.

Explications

En langage courant, l'endogamie est la coutume de se marier uniquement au sein d'une communauté locale, d'un clan ou d'une tribu.

Par l'endogamie, les groupes sociaux visent à préserver leurs éléments constitutifs (par exemple, le pouvoir, la richesse, la religion, la langue) et à les transmettre aux générations suivantes, afin de perpétuer leur existence.

Chaque société peut être endogamique dans un ou plusieurs aspects et exogamique dans d'autres. Par exemple, les Aborigènes d'Australie sont exogamiques quant au clan (groupe social dont les membres se reconnaissent une ascendance commune et dont les relations sont régies par la solidarité) mais endogamiques quant à la tribu (plus large qu'un groupe clanique qui possède un territoire et est homogène et autonome d'un point de vue politique et social).

Une forme d'endogamie est celle qui se déroule au sein du groupe apparenté (mais au-delà des frontières de l'inceste, qui peuvent être différentes pour chaque société). Un tel cas est le mariage préférentiel, c'est-à-dire le mariage avec un parent proche, comme entre les enfants d'un frère et d'une soeur (cousins croisés). En pratique, cela se traduit par un homme épousant la fille du frère de sa mère ou de la soeur de son père. De tels mariages se rencontrent en Asie du Sud-Est, en Nouvelle-Guinée, chez les aborigènes d'Australie et chez les natifs d'Amérique du Sud.

Un autre cas d'endogamie de parenté est l'endogamie dite de lignage, c'est-à-dire le mariage entre "parents" qui sont au-delà des limites de la parenté (et donc de l'inceste) fixées par leur société mais conservent toujours une mémoire de parenté. C'est un mariage qui, bien que souhaitable, n'est en aucun cas obligatoire. Un tel mariage est généralement célébré au niveau de la lignée (d'où le terme d'endogamie de lignée), c'est-à-dire au sein du groupe plus large d'individus au-delà de la famille qui sont interconnectés par une parenté consanguine soit patrilinéaire, soit matrilinéaire et qui reconnaissent un ancêtre commun. Il peut souvent en résulter que les femmes portent le même nom de famille avant et après le mariage (endogamie patronymique), car cela intervient généralement dans les lignées patrilinéaires, où leurs principaux constituants (comme le nom de famille) sont transmis par le père. Ces mariages sont souvent arrangés à la naissance des futurs époux et servent à renforcer les liens "familiaux". Ils sont une stratégie très courante dans les sociétés méditerranéennes, par exemple dans la France rurale, les sociétés arabes méditerranéennes et certaines sociétés en Grèce, comme les Maniates à l'ouest du Magne et les Arvanites à Ermionida, toutes deux dans le Péloponnèse. Les Arvanites sont des groupes répartis dans toute la Grèce et caractérisés principalement par leur langue, l'arvanitika, un dialecte albanais archaïque qu'ils parlent en parallèle avec le grec. La figure enregistre un cas particulier d'endogamie lignagère du village de Didima à Ermionida. L'explication prédominante d'un tel mariage est qu'il permet au patrimoine de rester dans le lignage. Si les filles se mariaient en dehors de celui-ci, une partie du patrimoine quitterait le lignage sous forme de dot.

Dans d'autres sociétés, la règle endogamique selon laquelle, suite au décès d'un conjoint, le second mari doit être un frère du premier (lévirat) ou la seconde épouse une soeur du premier (sororat), est en place. Par exemple, la loi mosaïque dicte que si le mari meurt, la femme doit épouser son frère. Les enfants nés de ce mariage sont considérés comme les enfants du défunt. Cela assure la continuité de la famille du mari décédé.

La règle de l'endogamie apparentée s'applique également dans le cas de la polyandrie fraternelle (la forme la plus courante de polyandrie, où une femme peut avoir simultanément plus d'un mari, à condition qu'ils soient tous frères). Dans ce cas, l'endogamie montre de quelle lignée sont issus les enfants, ce qui serait impossible si les maris n'étaient pas frères.

L'endogamie religieuse est une forme d'endogamie universellement appliquée, selon laquelle les époux doivent appartenir à la même religion. L'endogamie religieuse est particulièrement forte parce que la religion et le mariage sont intimement liés. Le mariage est généralement validé par un rituel religieux, qui doit être accepté par les époux; cela ne peut exister que lorsqu'ils embrassent tous les deux la même religion. Si cette condition n'est pas remplie, le mariage ne peut avoir lieu.

Une forme d'endogamie particulièrement stricte a lieu au sein des castes en Inde (c'est-à-dire des groupes hiérarchiques dans lesquels les individus sont placés héréditairement à vie), comme le dicte la religion hindoue.

La préservation de la cohésion (et par conséquent la pérennisation) de la communauté locale (groupe social dont les membres partagent des biens et des intérêts et vivent ensemble en général), du groupe ethnique (ensemble d'individus appartenant à une même culture et se reconnaissant comme telles), voire de la nation, sont les principales raisons du choix du conjoint au sein d'une même communauté locale, ethnie ou nation. Ces formes d'endogamie sont particulièrement répandues et puissantes.

Le dicton suivant, utilisé dans toute la Grèce en ce qui concerne la sélection du conjoint, résume bien la préférence pour l'endogamie locale : "[Obtenez] une chaussure de chez vous même si elle est rapiécée", c'est-à-dire qu'il vaut mieux choisir un conjoint local malgré son ou ses défauts (impliquant que le choix d'un conjoint non local peut avoir des conséquences imprévisibles). Ainsi, à Didima (Péloponnèse), au niveau de la communauté locale et selon les actes de mariage, entre 1928 et 1939, 93,7 % des mariés et 90,0 % des mariées étaient des locaux. De 1940 à 1988, ces pourcentages ne cessent de baisser pour atteindre respectivement 56,7 % et 83,6 % entre 1980 et 1988. Cette tendance montre le déclin progressif de la règle de l'endogamie locale.

Synonymes, antonymes

2 synonymes (sens proche) de "endogamie" :

1 antonyme (sens contraire) :

Traduction en anglais : endogamy, inbreeding

Les mots ou les expressions apparentés à ENDOGAMIE sont des termes qui sont directement liés les uns aux autres par leur signification, générale ou spécifique.

Le mot ENDOGAMIE est dans la page 3 des mots en E du lexique du dictionnaire.

En rapport avec "endogamie"

  • allogamie

    allogamie

    L'allogamie est un mode de fécondation qui consiste en une pollinisation nécessitant le pollen d'une autre fleur.

  • anémogamie

    anémogamie

    L'anémogamie indique que la pollinisation d'une plante est assurée par le vent. Elle est souvent suivie d'une dispersion par anémochorie (par le vent aussi).

  • apogamie

    apogamie

    En botanique, une apogamie est une germination d'un gamète sans qu'il y est eu fécondation (sans gamie).

  • autogamie

    autogamie

    L'autogamie est une autofécondation (biologie) ou une autopollinisation (botanique) avec 1 seul organisme.



Signification "endogamie" publiée le 24/10/2009 (mise à jour le 01/09/2023)