Nervation

Définition

La nervation foliaire est l'ensemble des nervures du limbe de la feuille. Elle signale la disposition des nervures d'une feuille. La nervation s'applique au règne animal en précisant la répartition des nervures sur les ailes des insectes. La nervation est précisée avec des termes bien précis selon l'étendue et l'angle des nervures primaires, secondaires et tertiaires, ou selon la disposition des nervures dans la feuille.

La nervation d'une feuille de ronce :

Le grossissement de la nervation d'une feuille, ici une feuille d'une ronce, met en évidence toute les nervures du tissu vasculaire. La disposition et type de nervation définit la nervuration complète de la plante.

Explications

Le niveau de densité dans le type de nervation foliaire a des caractéristiques différentes. Ces différentes caractéristiques expliquent l'environnement dans lequel poussent les plantes, comme l'habitat, la végétation, la physiologie et le climat. Cette recherche vise à mesurer la densité des nervations foliaires, à analyser les caractéristiques des nervations foliaires, puis à identifier les plantes en fonction du type de nervation.

Un système de classification détaillée des nervations des feuilles est celui de Hickey (1973) et Hickey et Wolfe (1975). Ce système est basé sur le schéma de nervure primaire, secondaire et tertiaire.

Ces types complexes de nervation, ainsi que de nombreux autres détails foliaires, peuvent être spécifiques à certains groupes taxonomiques. Bien qu'ils ne soient pas largement utilisés dans la description morphologique standard des plantes, leur reconnaissance peut être très utile dans l'identification (par exemple de nombreuses plantes tropicales ou fossiles) et dans la classification. Les nervations peuvent varier au sein d'une espèce, notamment avec certaines variétés ou sous-espèces.

Nervation en fonction de l'étendue des nervures principales et secondaires

Type des nervation en fonction de l'étendue des nervures principales et secondaires :

• acrodrome : nervures rejoignant l'apex de la feuille en étant courbées;
• actinodrome : motif de nervures des feuilles avec au moins 3 nervures primaires divergeant radialement à partir d'un seul point;
• brochidodrome : nervure centrale vrillée dans le limbe;
• campylodrome : nervures secondaires vrillées dès le départ de la nervure centrale;
• craspédodrome : nervures secondaires qui atteignent le bord (la marge) de la feuille;
• camptodrome : nervures secondaires (ou la nervure centrale) sont vrillées, courbées, avant d'atteindre la marge de la feuille et ne la touche pas;
• cladodrome : motif de nervation foliaire avec des nervures secondaires librement ramifiées (ramification) vers la marge;
• dictyodrome : nervure centrale qui se divise rapidement par dichotomie en nervures secondaires (qui ne sont plus latérales);
• eucamptodrome : motif de nervation foliaire avec des veines secondaires retournées et diminuant progressivement apicalement à l'intérieur de la marge;
• hyphodrome : motif de nervation foliaire avec seulement la veine primaire présente; toutes les autres veines sont rudimentaires ou dissimulées dans des tissus coriaces ou charnus;
• palinactinodrome : motif de nervation foliaire avec les nervures primaires divergeant en une série de ramifications dichotomiques commençant à la base de la feuille;
• parallélodrome : motif de nervure foliaire avec 2 nervures primaires ou plus allant de la base de la feuille et parallèles à la marge et convergeant vers l'apex;
• réticulodrome : motif de nervation foliaire avec des nervures secondaires perdant leur identité vers le bord de la feuille par ramification répétée dans un réticulum veineux;

Types de nervations :

Différents types de nervation : camptodrome, eucamptodrome, brochidodrome, cladodrome, réticulodrome, acrodrome.

Quelques types de nervation foliaire :

Ici, les cinq types de nervations de feuilles sont (de gauche à droite) : acrodrome, actinodrome, campylodrome, parallélodrome et craspédodrome

Nervation selon la disposition des nervures dans la feuille

Type des nervation en fonction de la disposition des nervure dans la feuille :

• réticulé ou plumeuse, où les principales nervures se ramifient sur en une multitude de nervicules (petites nervures); Les feuilles réticulées, ou rectinerves, sont typiques des Magnoliopsidés, et sont divisées à leur tour en :
  • nervure pennée ou pennatinervée, où un mince réseau de nervures secondaire découle de la nervure principale; les feuilles de pommier Malus domestica sont pennées;
  • nervure palmée, ou palminervée, avec plus d'une nervure principale qui vient de la base de la feuille, avec l'insertion de pétiole, irradiant vers les marges; un exemple est la nervure des érables Acer spp.;
  • nervure trinervée, avec trois nervures qui proviennent de la base de la lame de feuille; un exemple est la feuille des Ceanothus spp.;
• parallèle, ou rectinerve, ou parallélinerve, dans lequel les principales nervures fonctionnent le long de la lame de l'extrémité basale à l'apex; les liliopsidés ont une nervation parallèle;
• dichotomique, où il n'y a pas de faisceau vasculaire majeur, mais une grille de nervicules binaires divisées à intervalles réguliers; le Ginkgo biloba et quelques fougères ont une nervation dichotomique;
• uninervé, quand il n'y a qu'une unique nervure.

Dans les nervures anastomosées, en joignant les nervures ensemble, cela détermine les zones de la lame appelées aréoles. Les aréoles peuvent ou non avoir de petites terminaisons exemptes de faisceaux vasculaires appelés veinules à l'intérieur, qui peuvent être simples ou ramifiées.

Les feuilles réticulées peuvent être des nervures pinadamentés (voir les Pinales) avec des nervures secondaires provenant d'une nervure centrale moyenne, ou des nervures palmées, avec 4 nervures primaires ou plus provenant du même point basal, ou des nervures ternées, avec 3 nervures primaires provenant d'un point basal.

La nervation péni-parallélinerve est similaire à la nervation parallélinerve en ce sens qu'elle a des nervures transversales, avec des nervures secondaires provenant d'une nervure primaire centrale, des nervures secondaires parallèles les unes aux autres (par exemple à Zingiberales). La nervation palmati-parallélinerve a de nombreuses nervures primaires qui proviennent d'un seul point, les nervures secondaires étant parallèles.

Les nervures tertiaires peuvent joindre les nervures secondaires les unes aux autres de deux manières : percurrentes ou scalariformes si elles se forment sous forme d'échelle (pénnée-parallélinerve), ou réticulées si elles se forment sous forme de réseau. Notez que dans la nervures courante, les aréoles sont plus ou moins rectangulaires, dans le réticulé elles sont irrégulières.

Nervation selon la position basale, supra-basale, parfaite et imparfaite

Chacun des types de nervation peut être basal (dès la base de la foliole) ou supra-basal (au-dessus du point d'attache, dans la foliole). Pour les nervures où plus de deux nervures primaires partent du même point (actinodrome, palinactinodrome et acrodrome), la nervure est basale si les nervures primaires se rejoignent à la base de la lame, et suprabasale si elles divergent au-dessus de la base de la lame.

La nervation est parfaite si la ramification des nervures latérales primaires et de leurs branches couvrent au moins les deux tiers de la lame (ou atteignent au moins les deux tiers de l'apex de la lame), et imparfaite si ces nervures couvrent moins que cela.

Nervations basale, suprabasale, parfaite, imparfaite :

Quatre dispositions des nervures existent dans les feuilles acrodromes : basale, suprabasale, parfaite, imparfaite. Des combinaisons autres sont encore possibles (quoique très rares).

Nervation en fonction de l'angle des nervures

Il existe pratiquement quatre mesures angulaires α, β, γ, ω, et seul l'angle acuminal α est valable dans tous les cas. Tous sont mesurés à l'aide d'un rapporteur transparent.

• Angle acuminal (α) est comme étant celui des bitangentes délimitant l'acumen. Les valeurs de cet angle permettent de mieux définir l'acumen : 60 ° effilé, 100–120 ° acuminé, 60–80 ° atténué, 120 ° caudé, cuspidé, épaulé, 80–100 ° normal.
• Angle d'émergence des nervures secondaires (ß), n'est rigoureusement valable que dans le cas de nervures rectilignes ou presque. Sa valeur diminue dans le cas de nervures courbes vu la difficulté d'estimer correctement la tangente à la base.
• Angle d'émergence des nervures tertiaires (γ) est l'angle est celui de la nervure tertiaire avec la nervure médiane, estimé à mi-limbe. Cet angle est constant sauf extrémités des nervures et du limbe. L'angle y n'est significatif que pour les nervures tertiaires plagiodromes (en échelle), soit rectilignes, soit sinuées. Cet angle est souvent voisin de 120 ° et n'a guère d'intérêt qu'en dehors des valeurs 100 ° et 140 °. Sa variation correspond en fait à la courbure des nervures secondaires. Dans certains cas, la mesure de l'angle d'émergence avec la nervure secondaire (γ') peut être préférée pour des raisons de facilité de mesure. Les validités de γ et γ' sont les mêmes et l'on passe de l'un à l'autre par la formule : γ = β + γ'.
• Angle d'émergence des nervures primaires (ω), valable pour les nervures rectilignes, il peut être discuté pour les nervures courbes. Dans le cas de feuilles palmatilobées ou digitées, la moyenne arithmétique des angles est significative.

En rapport avec "nervation"

• acrodrome

  

  Le type de nervation de feuilles est acrodrome lorsque les nervures secondaires se courbent en arc pour converger vers la pointe du limbe, qu'elles sont...

• actinodrome

  

  La nervation actinodrome est une disposition palmée des nervures secondaires d'une feuille. Le motif de nervures foliaires comporte 3 nervures primaires...

• camptodrome

  

  Une nervation camptodrome a des nervures secondaires qui s'écartent de la nervure principale pour se terminer avant la marge foliaire en se courbant.

• campylodrome

  

  Une nervation campylodrome est un motif de nervation foliaire avec plusieurs nervures primaires ou leurs branches surgissant à, ou presque, un seul point...