Déméditerranéisation, un phénomène inquiétant
La mer Méditerranée est la région marine la plus envahie dans le monde:La déméditerranéisation est l'ampleur et la vitesse auxquelles les espèces envahissantes ont colonisé la mer Méditerranée. Avec plus d'un millier d'espèces introduites, la mer Méditerranée est la région marine la plus envahie dans le monde. Cette recherche englobe 188 espèces de poissons qui sont entrées en Méditerranée de 1896 à 2020, dont 25 espèces de l'Atlantique qui ont naturellement élargi leur aire de répartition à travers le détroit de Gibraltar.
Les chercheurs inventent l'expression déméditerranéisation pour la dynamique spatio-temporelle des espèces de poissons exotiques en mer Méditerranée.
Les chercheurs expliquent que leurs analyses spatio-temporelles décrivent un phénomène unique, massif et en accélération d'invasion dans une région marine, l'aire méditerranéenne. Les espèces qui entrent continuellement par différents itinéraires changent progressivement l'identité faunistique du bassin méditerranéen, dans une sorte de déméditerranéisation de son biote, et avec une dette d'invasion croissante qui devrait produire une escalade conséquente. Au cours des dernières décennies, les poissons exotiques sont devenus plus nombreux, plus répandus et capables d'une diffusion beaucoup plus rapide à travers la Méditerranée.
Avec plus d'un millier d'espèces introduites, la Méditerranée est la région marine la plus envahie au monde. Pourtant, la dynamique spatio-temporelle de cette bioinvasion n'a jamais été analysée. L'examen d'un ensemble complet de données de 4015 observations géoréférencées (géoréférencement), extraites de la littérature scientifique, a permis :
- de reconstruire l'invasion et l'introduction et la dynamique post-introduction d'espèces de poissons exotiques;
- de calculer taux d'introduction et de propagation;
- étudier les corrélations temporelles depuis l'introduction.
L'analyse englobe 188 espèces de poissons qui sont entrées en Méditerranée de 1896 à 2020, dont 25 espèces de l'Atlantique qui ont naturellement élargi leur aire de répartition à travers le détroit de Gibraltar, et d'autres en provenance de Mer Rouge par phénomène lessepsien. Les occurrences cumulatives, rapportées sur 264 cartes de répartition, ont documenté l'expansion progressive des espèces les plus représentées et les patrons spatio-temporels associés à trois voies d'introduction : le canal de Suez (CAN); d'autres vecteurs à médiation humaine tors (HM) et le détroit de Gibraltar (NRE).
Le taux d'arrivée des espèces introduites par les trois voies a fortement augmenté après 1990, sans signe de saturation. L'analyse des données a mis en évidence certains schémas temporels et géographiques, tels que l'effet et l'affaiblissement éventuel des barrières biogéographiques représentées par le détroit de Sicile et la mer Égée du Nord et la distribution asymétrique des occurrences le long des côtes nord et sud de la Méditerranée.
Enfin, il y a eu une augmentation exponentielle des taux de propagation secondaire des immigrants CAN et NRE, car les introductions les plus récentes ont atteint les expansions géographiques les plus rapides. Les résultats de l'étude fournissent un résumé détaillé et spatialement explicite d'une invasion massive qui a changé l'histoire du biote méditerranéen et représente un exemple remarquable d'homogénéisation biotique rapide dans l'océan Mondial.
Voir l'étude en complet : https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/gcb.16362
civilisations qui s'y sont développées.
La méditerranéisation a un caractère méditerranéen, qui est spécifique à la Méditerranée, aux régions la bordant ou aux