Phyllode

Définition

Un phyllode, ou phyllodium, correspond à un pétiole aplati et élargi qui adopte l'apparence d'une feuille pétiolée. Chez certaines plantes, notamment celles dont les feuilles ou cladodes n'ont pas de limbe, le phyllode remplit une fonction assimilatrice chlorophyllienne.

Le développement des phyllodes :

Chez un phyllode, le limbe est presque ou totalement absent. Au lieu de cela, le pétiole s'est élargi et a repris la fonction de la feuille.

Explications

Le phyllode se définit comme un pétiole transformé en une structure en forme de lame foliaire, remplaçant un limbe absent ou très réduit. Il arrive parfois que, chez les jeunes plantes, un vestige de limbe prenne la forme d'un petit disque foliaire visible sur le phyllode. On peut également établir un parallèle avec la phyllidie observée chez les bryophytes.

Lorsque le pétiole ou une partie du rachis (l'axe principal d'une feuille composée) se modifie pour devenir une structure aplatie verte qui assure la photosynthèse, on parle de phyllode. Cette adaptation est fréquente chez les plantes xérophytes.

Exemples de plantes à phyllodes

Les genres Nepenthes et Sarracenia, regroupant des plantes carnivores, présentent des phyllodes ainsi que des structures aux fonctions similaires. Par ailleurs, les phyllodes sont une caractéristique commune des espèces d'Acacia, particulièrement celles originaires d'Australie.

Théorie du phyllode

Chez de nombreuses plantes, les feuilles peuvent évoluer ou se métamorphoser afin de remplir des fonctions spécifiques. Les phyllodes sont plus répandus chez les monocotylédones que chez les dicotylédones.

La majorité des monocotylédones possèdent des phyllodes plutôt que de véritables feuilles au sens morphologique. Ces structures dépourvues de limbe apparent se composent en réalité d'un pétiole développé, d'une base de feuille élargie ou des deux. Bien que cette adaptation soit surtout associée aux monocotylédones, elle se rencontre également chez certaines dicotylédones telles qu'Acacia, Eryngium et Oreomyrrhis. Cette conception, proposée par Arber en 1920 puis en 1925 et connue sous le nom de théorie du phyllode, suggère que ce modèle est majoritaire dans les familles monocotylédones.

Une caractéristique largement partagée par les familles de monocotylédones est la présence d'une gaine foliaire basale associée à un limbe simple. Dans ces cas, les phyllodes, qu'ils soient formés à partir du pétiole ou d'une gaine foliaire transformée, remplacent la véritable lame foliaire lorsqu'elle est absente ou supprimée. Ils se distinguent ainsi en deux catégories : le phyllode pétiolaire et le phyllode issu d'une gaine foliaire.

Phyllode pétiolaire

Parmi les exemples typiques de phyllodes pétiolaires figure la feuille allongée et cylindrique d'Allium cepa ainsi que d'autres espèces du genre Allium. Dans ces cas, une gaine membraneuse distincte s'étire vers le haut pour former un pétiole vert cylindrique qui prend la place du limbe. On observe une structure morphologique similaire chez Triglochin maritima, où la feuille est composée d'une gaine basale associée à un pétiole en forme de poinçon. Ce dernier peut être aplati ou élargi selon des orientations horizontales ou verticales.

Phyllode de gaine foliaire

Les phyllodes de la gaine foliaire et de la base des feuilles sont également présents chez de nombreux monocotylédones. Dans un phyllode de gaine foliaire, la feuille est encore réduite. Dans le phyllode pétiolaire, la feuille représente deux parties : la base et le pétiole. Le limbe est supprimé tandis que le phyllode de la gaine foliaire est constitué uniquement d'une base aplatie. Dans plusieurs genres d'Iridacées et de Liliacées, le pétiole est très petit ou réduit à une portion apicale minuscule, d'où la feuille constituée uniquement d'une base aplatie. La phyllode de la gaine foliaire se trouve dans les monocotylédones comme Doryanthes, Distichia, Elegia, etc.

Chez les dicotylédones, le pétiole s'est métamorphosé en une structure élargie en forme de lame. Chez l'Acacia d'Australie, le pétiole ou n'importe quelle partie du rachis s'aplatit ou s'"aile" en prenant la forme de la feuille et en virant au vert. Ce pétiole ou rachis aplati ou ailé est appelé phyllode. Il existe au total 300 espèces d'Acacias australiens, toutes présentant des phyllodes. Des exemples sont Acacia moniliformis et Acacia melanoxylon.

En rapport avec "phyllode"

• cladode

  

  Un cladode est un rameau botanique de forme aplatie, chlorophyllien, et simulant une feuille.

• phyllochrone

  

  Un phyllochrone est la période de temps s'écoulant entre l'apparition visuelle de l'extrémité de deux feuilles successives sur une même tige.

• phylloïde

  

  Chez les Ptéridophytes, une phylloïde est un organe d'apparence foliaire, à nervure unique, de taille réduite.

• phyllophage

  

  Un organisme phyllophage est un animal qui se nourrit des tissus de la feuille des végétaux, plantes ou algues, sans consommer la feuille elle-même.