Un tsunami au Japon donne naissance à des icebergs en Antarctique
Un tsunami issu d'un tremblement de terre fait naître des icebergs:Un tsunami issu d'un tremblement de terre de magnitude 9,0 au Japon donne naissance à des icebergs en océan Antarctique.
Le tremblement de terre au Japon de magnitude 9,0 qui a eu lieu en Mars 2011 était si puissant que le séisme à déplacé l'île de Honshu de 2,50 mètres à l'Est et a causé la mort d'au moins 15 600 personnes.
Le tsunami résultant a également produit une vague qui a rayonné dans le reste des océans du monde, influant sur l'océan Mondial.
Le plateau de glace, l'iceberg Sulzberger, avant et après le passage du tsunami du Japon.
Et selon une étude publiée en ligne aujourd'hui mercredi dans le "Journal de glaciologie", le tsunami a déplacé des morceaux massifs de glace avec une surface combinée représentant environ deux fois celle d'une ville comme Manhattan, allant jusqu'à rompre un plateau (au sens géologique) de glace sur la côte de l'Antarctique.
Alors qu'on a longtemps soupçonné que l'activité sismique de cette ampleur pourrait affecter les plateaux de glace - Charles Darwin pensait autant sur les icebergs -, l'observation dans un fjord au Chili après un tremblement de terre - c'est la première fois que les scientifiques ont été capables d'utiliser l'imagerie satellitaire pour documenter le phénomène quand cela s'est produit. Dix-huit heures après le séisme, les vagues ont commencé à frapper le plateau de glace Sulzberger, plus de 13.000 km au sud de l'épicentre du séisme.
Découvert en 1929 par une expédition dirigée par l'amiral Richard Byrd, l'iceberg est nommé en l'honneur d'Arthur Hays Sulzberger, qui deviendra plus tard l'éditeur du New York Times et a aidé à financer l'expédition. Éditeur actuel du journal, Arthur Sulzberger Jr Ochs., est son petit-fils.
Dans l'article, écrit par Kelly Brunt, une scientifique de la NASA, les chercheurs du Douglas MacAyeal de l'Université de Chicago et Emile Okal de la Northwestern University, il est précisé que les vagues étaient haute d'un peu plus de 30 cm quand elle ont atteint l'Antarctique. Pourtant, ces vagues ont réussi à rompre plus de 130 km2 de glace du plateau. Avec plus de 80 mètres d'épaisseur, le plateau de glace Sulzberger avait été stable pendant des décennies, car les premières images par satellite ont été enregistrées dans les années 1960.
Dans une interview, le Dr MacAyeal livre une analogie à ce phénomène : quand les soldats traversent un pont, la première étape consiste à briser la glace afin de ne pas courir le risque de s'effondrer. "C'est le même principe ici", explique-t-il. "Les vibrations sur la surface de l'océan provoquées par le tsunami sont entrées en Antarctique et vibrées à la surface de la glace juste à la fréquence de résonance, et le plateau glacier se casse."
Un facteur que les scientifiques pensent aujourd'hui avoir contribué à la naissance de ces nouveaux icebergs géants qui, combiné à la baisse de la glace de mer dans l'océan Antarctique, agit comme un tampon naturel. En 2004, lorsque la mer de glace avait une protection plus importante, un tsunami sur l'île indonésienne de Sumatra n'a pas entraîné de vêlage d'icebergs.
C'est un puissant rappel que ces plateaux de glace ne sont pas aussi isolés qu'ils semblent.